Entretien avec Lemnis

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Chères lectrices, chers lecteurs,

Vous avez été nombreux à plébisciter le chat Lemnis qui grâce à vous a été élu  : «  personnage le plus intéressant de cette histoire  ».

Face à tant de popularité, nous nous devions de réagir.

(Quand je dis «  nous  », en fait c'est juste moi et le groupe de personnages imaginaires qui habitent mon cerveau.)

Ainsi donc, après bien des tractations, nous avons le plaisir de vous annoncer la bonne nouvelle  : notre équipe est parvenue, toujours en utilisant le processus qui permet un contact direct par delà le temps et l'espace, à décrocher une interview exclusive avec Lemnis  !

C'est un jeune homme élégant que notre journaliste, Jacques Asseh, reçoit dans nos bureaux. (Nos bureaux sont situés quelque part entre deux dimensions oniriques, je vous filerai l'adresse si vous voulez).

Notre invité porte un pourpoint violet sur chemise blanche, brodé aux armoiries de la maison de Villeneuve, épée au pommeau doré et pantalon noir légèrement bouffant. Le front bien dégagé, ses cheveux bruns mi-longs sont coupés à la dernière mode. Il a laissé poussé une fine moustache.

C'est souriant et détendu qu'il accepte de se prêter au jeu des questions et réponses.

Jacques Asseh  :

«  Merci de bien vouloir nous accorder cette interview  ! Tout d'abord, comment dois-je vous appeler  : Votre Altesse Ollivier de Villeneuve  ? Ou tout simplement... Lemnis  !  »

«  En réalité, ni l'un ni l'autre  ! Mon véritable nom est François Creuset, alias Chignole  !  »

«  Chignole  ?!  »

«  C'est ainsi que m'appellent mes amis. On a tous des surnoms, chez nous. Cependant, vous pouvez m'appeler Lemnis, cela ne me dérange pas.  »

«  Vous êtes tout de même bien prince de Villeneuve, n'est-ce pas  ?  »

«  Absolument pas  ! Mais ne le dites surtout pas à la reine de Villeneuve, ma mère  : elle serait sacrément surprise  !  »

«  J'avoue ne pas comprendre. Qui est François Creuset  ?  »

«  Pas grand chose, je le crains. Juste un garçon de basse naissance, un roturier qui avait un peu trop le goût de l'aventure.  »

«  Pourriez-vous nous expliquer tout depuis le début  ?  »

«  Avec plaisir  ! Mais cela restera entre nous, n'est-ce pas  ?  »

«  Garanti  !  »

«  Je suis né il y a vingt ans, à peu près. Qu'importe la date exacte puisque, comme vous le savez, le temps s'écoule dans ce monde de manière très irrégulière. J'ai peu de souvenirs de mes vrais parents et je ne m'en porte pas plus mal. Je n'étais qu'un jeune enfant lorsque je décidai de partir vivre ma vie. J'ai marché droit devant, sans savoir où j'allais, et ne suis jamais revenu sur mes pas. Sans aucun regret  ; l'ambiance à la maison ne me convenait pas vraiment. Bien sûr, la suite n'a pas toujours été facile. Mais j'avais acquis la chose la plus précieuse au monde  : la liberté  ! Un bien dont je voudrais me défaire pour rien au monde.  »

«  Qu'avez-vous donc fait de cette liberté pour en arriver aujourd'hui à être roi d'Antyla  ?  »

«  J'avoue avoir été un peu aidé. Tout seul, on n'est pas grand chose.  »

«  Aidé par qui  ?  »

«  Mes amis. Ma famille. Je veux dire  : ceux que je considère comme vraie famille.  »

MornglassOù les histoires vivent. Découvrez maintenant