Un amour interdit *Finie*

Chapitre 62

Le lendemain matin, Francesca se leva, descendit les escaliers doucement car elle s'aperçut que León dormait sur le canapé. Elle alla dans la cuisine et se prépara un thé. Elle fit malheureusement du bruit, ce qui réveilla León en sursaut :

- Qui c'est ? demanda-t-il assez fort.

- Bonjour León ! dit-elle tout bas. Ça n'est que moi, Francesca !

- Ah ! Francesca ! Le médecin ne t'a pas conseillé de rester couché un maximum de temps ?

- Si ! Mais j'avais envie de me lever pour me dégourdir les jambes et me préparer un thé. Je ne suis pas une infirme, juste enceinte.

Violetta, entendant vaguement des voix provenant du rez-de-chaussée, décida de se lever à cause d'une envie pressante et pour ce faire, marcha à pas de loup, ouvrit tout doucement la porte et entendit plus clairement des voix venant du salon. Elle tendit l'oreille pour écouter et reconnut la voix de son mari et celle de sa meilleure amie. Ce qui était tout à fait normal puisqu'ils n'étaient que trois dans la maison, sans compter Enzo car il ne savait pas encore parler et qu'il dormait encore très profondément.

- Oui, en effet ! Mais tu risques de mettre en danger ton bébé et toi.

- Ça va ! Je vais me recoucher dans quelques minutes, le temps que je me fasse mon thé et je remonte aussitôt dans ma chambre.

- D'accord ! Veux-tu des tartines ou un jus de fruit frais ?

- Non merci ! C'est gentil...

Il régnait dans la maison un silence à réveiller les morts car Francesca ne savait pas comment aborder le sujet qui lui tenait à cœur puisqu'elle ne voulait pas s'immiscer dans la vie de couple de ses amis. León vaquait à ses occupations en rangeant ce qu'il avait dérangé et finissait de préparer son petit déjeuner bien qu'il n'ait pas très faim ce matin.

- León ? l'appela-t-elle après un mutisme assez pesant de plusieurs minutes.

- Oui ? fit-il en se retournant pour lui faire face.

- Puis-je te poser une question un peu personnelle ?

- Bien sûr, vas-y, je t'écoute.

- Je comprendrai si tu ne veux pas y répondre...

- Vas-y !

- Eh bien... C'est assez délicat à demander mais voilà : quand je suis descendue tout à l'heure, j'ai constaté que tu dormais sur le canapé. Par conséquent, j'en déduis que tu t'es disputé avec Violetta et je voudrais savoir quelle est la raison de votre dispute car jamais vous vous êtes disputés ?

- En effet ! Car lorsque j'ai raccompagné le médecin hier soir, Vilu en a profité pour accabler Diego en lui disant que c'était à cause de lui ce qui t'est arrivé. Et moi, eh bien disons que je l'ai contredite devant Diego, ce qu'elle n'a pas supporté. Je lui ai demandé pardon mais elle a refusé de le faire et puis depuis hier soir, elle s'est enfermée dans notre chambre et je ne l'ai pas revue. Je mets son état sur le compte des hormones, mais il y a quand même une question qui me tarabusque.

- Laquelle ?

- Acceptera-t-elle de me pardonner car je me sens mal de m'être disputé avec elle.

- Tout ce qui vous arrive est de ma faute... Je suis sincèrement désolée !

- Non, ne dis pas ça ! Désolée pour quoi ? Tu n'y es pour rien !

- Si, j'y suis pour quelque chose car si vous ne m'aviez pas hébergée depuis un peu plus d'un mois, rien de tout ça ne serait arrivé. Tu dormirais avec Vilu et elle ne te ferait pas la tête parce qu'elle a voulu me défendre. C'est une véritable amie.