Chapitre 87

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Elle ne poursuivit même pas la conversation tellement elle était hors d'elle, tellement énervée qu'elle préféra partir une nouvelle fois. Elle prit "Vulcain", monta sur son dos et le fit galoper dès le départ. Elle ne put retenir une nouvelle fois ses larmes qui coulaient le long de ses joues.

- Violetta ? Violetta ? appela León en hurlant. Je t'en supplie, attends-moi ! Je... dit-il sans avoir pu finir sa phrase.

Violetta s'était déjà éloignée de la grange. León décida en un quart de secondes de la suivre et s'aperçut qu'un palefrenier préparait un cheval, et monta précipitamment sur son dos puis le fit démarrer très vite. Mais il n'avait pas pris le cheval le plus rapide, et se fit très vite distancer de plusieurs mètres. Violetta se rendit compte qu'il la suivait au loin et fit accélérer "Vulcain" qui partit au grand galop pour disparaître en quelques secondes. León ne la voyait plus dans les alentours, s'inquiétait de ce qu'elle allait faire et surtout là où elle allait aller.

Quant à Violetta, elle poursuivit sa course, toujours les yeux remplis de larmes, ne sachant pas où elle se rendait. Elle était très triste, malheureuse. Elle s'est sentie abandonnée par l'homme qui disait l'aimer.

Une idée traversa l'esprit de León et se rendit à leur endroit secret. Après une bonne trentaine de minutes à faire trotter son cheval, il arriva à destination puis aperçut "Vulcain".

- Vu que "Vulcain" est ici, Vilu ne doit pas être très loin, elle doit forcément être ici aussi ! pensa-t-il à voix haute.

Il regarda partout et la vit au bord de la falaise.

- Vilu ? hurla-t-il par peur qu'elle ne tombe de la falaise et ne se fracasse le crâne.

Violetta se retourna brusquement puis partit en courant à l'autre bout du parc. Son pied glissa légèrement et fit tomber des cailloux de la falaise. Il eut un bruit de fracas tout en bas.

Il n'aurait pas dû crier son nom mais il ne put s'en empêcher car il angoissa de la voir si près du bord. Il se mit à lui courir après et n'eut pas de mal à la rattraper car il avait une bonne foulée. Il lui attrapa le bras, la retourna et lui maintenait les deux bras afin qu'elle ne s'échappe pas, voulut qu'elle le regarde en face, mais elle n'en eut pas la force. Il bougeait sa tête afin de croiser son regard avec celui de son épouse, réussit à voir un peu ses yeux puis constata qu'elle les avait rouges et tout boursouflés par les larmes qui coulaient toujours toutes seules.

- Violetta ? Je... je...

- Tu quoi, León ? Tu n'en peux plus de moi ? Tu veux demander le divorce, c'est ça ?

Il la dévisageait intensément et ne comprit pas pourquoi elle lui disait ça.

- Non, pas du tout ! Je tenais à te présenter mes excuses !

- Je suis désolée mais je n'ai pas la force pour l'instant de les accepter. J'ai toujours été là pour toi mais toi, tu n'as jamais été là pour moi, surtout quand j'en ai eu le plus besoin !

- C'est vrai, tu as entièrement raison et je regrette que des malentendus se soient installés entre nous et... en aucun cas, je ne veux te perdre car je t'aime trop bien que tu sois têtue. Je te demande encore pardon, Violetta. Je me suis conduit comme un égoïste, un goujat et j'espère que tu arriveras à me pardonner un jour ou l'autre mais je t'avouerais que cette situation m'est insupportable. Etre loin de toi depuis ces quelques jours fut extrêmement difficile à vivre...

Il se fondait tellement en excuses, la suppliant de lui pardonner qu'elle eut pitié de lui et reconnut que pour un homme, reconnaître ses torts était dur et que sa virilité et sa fierté en prenaient un coup. Elle se tâta de se jeter à son cou car être blottie contre lui, lui avait énormément manqué. Elle pensa un court instant puis ne put se retenir, se jeta à son cou et lui pardonna. Ils s'enlacèrent un long moment puis éloignant leur visage, ils se regardèrent droit dans les yeux, il lui essuya les joues avec ses pouces puis approcha ses lèvres des siennes et l'embrassa passionnément et langoureusement.

Un amour interdit *Finie*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant