Inoubliable

85. Ginger

Pourquoi ? C'était la question que je me posais depuis ce matin. Ça faisait une semaine que je n'avais pas revu Esteban. Il me manquait. Je n'avais jamais passé plus de deux jours loin de lui. Ce matin je m'étais habillé avec la magnifique robe qu'Esteban m'avait offerte à mon anniversaire. Je ne savais pas pourquoi je l'avais mise, car elle me faisait mal. Elle faisait que me rappeler Esteban. Même si sur le coup il m'avait dégoûté, je l'aimais. Je l'aimais comme une malade. Je n'avais jamais aimé personne autant que cet homme. Je n'avais pas quitté ma chambre depuis hier après midi, car ma mère était arrivé et j'ai dû lui apprendre ce qu'Esteban m'avait fait. Depuis Trish et elle essayaient tant bien que mal de me faire manger. C'était bien évidement inutile.

J'alluma mon téléphone et ouvris les photos. Je m'arrêta sur une photo que je ne me rappelais pas avoir prise. J'étais en train de parler avec Hugo et Esteban était derrière moi et me dévorait du regard. Je sentis mes larmes couler, serions nous de nouveau comme ça ? Esteban m'avait déçu, mais je l'aimais.

Je décidais de poser mon téléphone. Je m'allongea sur le lit. Le dos contre la tête de lit. J'entendis des voix puis d'un coup la porte de ma chambre s'ouvrit et IL entra. Il était venu.

Il ne dit rien et nous restâmes quelques secondes à nous contempler mutuellement. Il me détaillait méticuleusement.

- Qu'est ce que tu fais là ? Lui demandais je d'une voix à peine audible.

Il vint s'asseoir au pied de mon lit. Nous ne nous quittions pas des yeux. Il ne parlait toujours pas et me regardait. Quelqu'un ce mit à frapper à la porte.

- Ginger si tu savais à quel point je suis désolé. Murmura t-il.

Il vit le bol de salade posé sur ma table de chevet. Je ne l'avais pas touché depuis la veille. Il fronça les sourcils mais ne dit rien. Il savait pertinemment qu'il n'était pas en position de force. Il avait deviné que je ne me nourrissais pas régulièrement. C'était vrai que moins je le voyais moins je me sustentais.

- Esteban tu m'as brisé le coeur. En es tu conscient ? Lui demandais je sans méchanceté.

Il ne répondit pas et baissa les yeux.

Je savais que je remuais le couteau dans la plaie, mais nous devions en parler si nous voulions que notre couple s'en relève.

Ne le voyant pas répondre je repris :

- Que fais tu ici Esteban ? Lui demandais je toujours en le scrutant.

- J'avais besoin de te voir. Murmura t-il la tête toujours baissé.

Ses mots me coupèrent la respiration. Il avait besoin de me voir. Il ressentait alors le même manque que moi. Je n'aimais pas le voir souffrir comme ça. Je m'approcha de lui et m'assis à ses côtés. Il leva la tête et planta ses yeux dans les miens. Je posa ma main sur sa joue. Un frisson me parcours à ce contact. Je ne savais pas ce que je faisais. En sa présence j'arrivais péniblement à me concentrer. Il avait fermé les yeux et laissait sa tête reposer sur ma main. Lui aussi profitait de se contact. Alors il m'aimait vraiment.

- Ginger le reviendras tu un jour ? Me demanda t-il soudain, toujours les yeux fermés.

Je n'avais aucune réponse précise à lui fournir. Est ce que je pouvais revenir avec un homme qui m'avait trompé ? D'un côté je l'aimais comme une folle. Et d'un autre est ce que je pourrais être avec un homme en qui j'ai peur qu'il me face de nouveau souffrir ? Je ne voulais plus jamais ressentir cette terrible douleur qui m'avait atteinte de plein fouet.

Je décidais de ne pas lui répondre. Je retira ma main et il rouvrit les yeux. Nous n'étions plus que tout les deux dans notre bulle, lorsque un coup fut frappé à la porte ce qui nous fit sursauter. Notre bulle se brisa. 

- Tu devrais partir. Lui dis je calmement.

- Ginger... Dis il en posant sa main sur mon bras. 

- Non Esteban. Dis je en retirant mon bras.

Je me leva et il fit de même. 

- Je te raccompagne. Lui annonçais je.

Je déverrouilla la porte. Je me dirigea vers la porte sans me retourner pour vérifier qu'il me suivait. J'ouvris la porte et me mis sur le coté pour le laisser passer. Il me frôla et j'eu l'envie insoutenable de l'embrasser. Je me retins, je ne pouvais pas assouvir toute mes envies. Ce serait trop facile.