Inoubliable

86. Esteban

J'étais face à elle, moi sur le palier et elle à coté de la porte. Je voyais dans ses yeux qu'elle n'attendait qu'une chose, c'était que je l'embrasse. Depuis que j'étais en face d'elle, elle fixait mes lèvres en se mordant la lèvre inférieur. Je détourna le regard, elle était trop belle.

- Bon... Dit elle soudainement.

- Je vais y aller. Dis je en désignant le bas de l'escalier.

Elle hocha la tête et commença à fermer la porte.

- Je t'aime. Chuchotais je.

Je ne savais pas si elle m'avait entendu mais j'avais besoin de le dire. Elle rouvrit la porte d'un coup et me déposa un baiser sur la joue. Elle afficha un grand sourire et ferma la porte. Putain ce simple contact me fit frissonner de plaisir. J'aimais cette femme, et ça me tué ce que je lui avais fait. Je lui avais brisé le coeur. Voudrait elle un jour revenir avec moi ? Me pardonnerait elle ? Cette distance entre nous me tuait et devenait de moins en moins supportable.

***

Ça m'avait fait du bien de voir Esteban. Il m'avait manqué pendant cette longue semaine. J'étais perdu sans lui. Je partis dans la salle de bain et m'assis à la porte. Je ne supportais plus les remarques de ma mère. Depuis qu'elle était là elle ne faisait que dénigrer Esteban. Au bout de une demi heure quelqu'un frappa à la porte.

- C'est moi. Me dit Trish. Ta mère vient de partir.

Je ne répondis pas.

- Ouvre moi Ginger.

J'ouvris la porte, et elle vint s'asseoir à coté de moi.

- Tu l'aimes ? Me demanda t-elle.

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Parce que je vois dans quel état tu es. Ça ne veut dire qu'une chose c'est que tu l'aimes.

- Oui je l'aime. Avouais je en soupirant.

- Ginger il s'est excusé plus d'une vingtaine de fois. Je sais que tu as de mal a lui pardonner. Mais là ce n'est pas seulement à lui que tu fais du mal, mais aussi à toi.

Je n'avais pas vu les choses comme ça. Je ne m'en était pas rendu compte, toute a l'heure dans la chambre je voyais qu'il voulait me sauter dessus mais qu'il réunissait toutes les forces qu'il lui rester pour ne pas assouvir ses envies. Il attendait un seul geste de ma part, mais je ne lui avais pas donné. Il me manquait terriblement. Tout chez lui me manqué, ses caresses, ses baisers. Mais aussi ses matins à me lever près de lui, nos douches communes.

***

Hier j'étais allé rendre visite à Ginger, putain ce qu'elle m'avait manqué. Son parfum, son visage, sa voix, ses sublimes yeux. J'aimais cette femme et ça me tué à petit feu de rester aussi loin d'elle. Hier j'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir me jeter dessus, et d'embrasser chaque parcelle de son corps.

Ça faisait une semaine que les filles ne me parlaient plus, suite à cette putain d'erreur. Je n'avais pas vu Thibault non plus, je soupçonnais Kara de lui avoir interdit de venir. Depuis qu'ils habitaient ensemble on ne se voyait plus comme avant. Nous n'allions plus courir ensemble, il me manquait. Putain je n'aurais jamais cru qu'un jour ses vannes de merde le manquerait.

Je décidais d'aller voir Ginger aujourd'hui. Depuis hier j'avais l'espoir de la voir revenir.

Je monta dans ma voiture et partis. Une fois devant la porte je chercha une excuse. Pourquoi étais je venu la voir. Parce que tu es un putain d'accroc ! Je décida de frapper et je verrais bien sur le moment. La porte s'ouvrit et je la découvrit plus belle que jamais. Elle portait un tee-shirt blanc et une culotte en dentelle. J'eu le souffle coupé.

- Salut, entre. Me dit elle poliment.

- Salut. J'entrais rapidement et je vis Trish débouler du couloir.

- Salut bel étalon ! S'exclama t-elle un grand sourire aux lèvres.

- Je ne rentre pas ce soir Gin. Dit elle en enfilant son manteau.

- Aller salut vous deux. Et faite pas de bêtises. Dit elle en faisant un clin d'oeil à Ginger.

Ginger baissa les yeux en rougissant. Elle sortit et je me retrouva seule avec cette sublime femme. 

- Installe toi. Me dit elle en me désignant le canapé.

Je m'installa et elle me demanda ce que je voulais boire.

- De l'eau s'il te plait. Lui demandais je. 

- Très bien. Me répondit elle.

Elle se dandinait devant moi, putain elle me cherchait. Elle allait finir par me trouver si elle continuait. Elle vint s'asseoir en face de moi et me tendit le verre. Nos doigts se frôlèrent et nos regards se croisèrent. On dirait des putains de gamins qui se découvraient pour la première fois. Putain mais on avait déjà une histoire ! Nous n'étions pas ces putain de puceau qui avait prit possession de nos corps !  - Alors que me vaut l'honneur de ta visite ? 

- Reviens avec moi. 

Elle me fusilla du regard. 

- Non mais pour venir voir Taylor et tout le monde quoi.

- Mais oui bien sur ! S'exclama t-elle. De toute façon j'ai laissé des affaires chez toi. 

Putain la tout de suite dans ma tête c'est la fête ! Putain je l'avais convaincu !

- Je t'emmène ? Lui demandais je avec un grand sourire.

- Oui, merci. Je vais m'habiller avant. 

Elle se leva et partit en courant en direction de sa chambre.