Chapitre 37

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Love me two times n'était plus ce qu'elle était. Elle et sa mélodie entrainante que je prenais plaisir à bourdonner à chaque fois qu'elle passait à la radio. Non. Cette fois ci, c'était différent. Cette fois ci c'était sombre. Cette fois ci, je n'avais plus envie de bouger mes lèvres au son de ses accords.

J'avais peur. Ce n'était pas l'un de ces froids d'hiver agréable comme on avait l'habitude d'en vivre dans l'Etat. Celui-ci était différent. Il était plus violent. Il était glacial, douloureux. Douloureux, c'est ça, c'était le bon terme. Mais peut-être était-il trop faible. Je ne savais s'il existait un mot capable de décrire la sensation que j'éprouvais. Capable de décrire l'horreur que le temps m'infligeait. Des coups de couteaux. Partout. Sur chaque parcelle de mon corps. M'empêchant de respirer paisiblement, au milieu de toute l'horreur qui m'entourait. Je suffoquais. Je ne sentais plus mes jambes. Je ne sentais plus mes bras. L'Univers était en colère, mais je ne savais pourquoi.

J'ai ouvert les yeux. J'ai constaté ce souffle gelé qui sortait difficilement d'entre mes lèvres et que je ne contrôlais plus. J'ai constaté ce sang qui tachait le tableau de bord. Ce sang. Ce sang qui semblait recouvrir mon visage. J'étais blessée. Mais à quel endroit ? Il y en avait partout.

Les flocons tombaient, et délivraient une lancinante affliction sur certaines plaies déjà ouvertes que je pouvais désormais deviner. C'était insoutenable, mon corps battait à tout rompre et je ne pouvais rien y faire.

Je n'espérais qu'une chose ; mourir le plus vite possible avant que la douleur et le froid ne m'engloutissent.

C'est en levant les yeux que je l'ai aperçu, son visage à quelques centimètres du mien. Je l'ai entendu qui m'appelait. Chacune des syllabes qui composaient mon prénom ont pénétré lentement à mes oreilles. Lentement, et d'un bruit sourd.

Il me regardait. Mais je n'ai pas su répondre. Je n'en ai pas eu le temps.

L'instant d'après j'étais étendue sur le sol, mon visage allongé sur l'herbe gelée. Je brûlais. Comme si un feu déployait ses flammes sur ma joue.

Quand j'ai tourné la tête, je l'ai aperçu, son corps inerte sur le siège conducteur. Mais il ne me regardait plus. Son visage posé contre le volant. Il ne m'appelait plus.

LIGHT HOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant