Chapitre 13

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Sans prévenir, la porte de la pièce s'est ouverte brusquement. J'ai entraperçu PJ qui discutait avec un autre jeune homme, un brun à peine rasé et à la coupe brossée dont les bras nus étaient entièrement recouvert de tatouages. Lorsque nos regards se sont croisés, le visage de PJ s'est illuminé.

- Mabel, tu es là ! S'est-t-il exclamé en balayant du regard les personnes qui se tenaient derrière mon fauteuil. Je vois que tu as pu rencontrer tout le monde.

- A l'exception de moi, a commenté son ami tout sourire, passant alors devant le beau blond pour me tendre une main ferme que je me suis empressée de serrer

- Danny ; 23 ans ; batteur du groupe, c'est ça ? J'ai supposé. Contente de te connaître. 

- C'est ça, je vois que tu fais aussi partie de nos fans.

- A vrai dire, c'est simplement quelques recherches.

J'ai rougi, effarouchée par ce que je venais de lui avouer. Il a gloussé en rangeant ses mains dans les poches de son jean. Il avait l'air de l'avoir bien pris. Quant à PJ, ce dernier s'est faufilé avec aisance entre moi-même et mon interlocuteur pour attirer l'attention des personnes de la pièce.

- On vient d'avoir Merle au téléphone, a-t-il déclaré. Il sera là d'ici deux bonne heures, il tient à ce que l'on répète certains solos.

Un silence éloquent s'est installé sur plusieurs secondes.

- Vous pouvez commencer, je m'occupe de Mabel. A comblé Abby en me lançant un clin d'oeil complice.

Park, qui, depuis l'arrivée de Trevor, discutait sagement avec ce dernier, est descendu du bord de la commode sur laquelle il s'était assis, en soupirant et en balayant de sa chemise, des particules de poussière invisibles.

- A nous deux ma jolie ! S'est réjouie la coiffeuse. Assieds-toi là. Elle a désigné du doigt le tabouret en cuir.

Ses yeux sont sortis de leur orbite lorsqu'elle a pris conscience des paroles qu'elle venait de prononcer. Un rire aigu s'est alors échappé de sa bouche, qu'elle a préféré tenter de masquer par sa main.

- Oh, je... je suis désolée, elle a repris. Vraiment, ne m'en veux pas, c'est juste que... je viens de dire une chose complètement stupide.

Je l'ai dévisagé, avant d'éclater de rire à mon tour.

Rire. Voilà ce dont j'avais besoin en cette période. Sans Flynn et son sourire, tout semblait plus dur, plus sombre et surtout plus irréel. Voir que ma situation pouvait faire rire sans mauvaise intention me délestait d'un large poids. 

Je fixai la pendule au-dessus de ma tête. Soit elle était en avance, soit le temps filait à une vitesse surprenante. Depuis un bon quart d'heure, la musique provenant de la scène résonnait dans nos oreilles, me rappelant une fameuse journée. Cette fameuse journée qui s'annonçait si belle.

- Mabel ?

J'ai recentré mon regard vers le miroir.

- Oh, désolée, tu disais ?

La jeune femme à la coupe révolutionnaire m'observait, les sourcils froncés, un tant soit peu intriguée.

- A quoi penses-tu ?

- Oh, à rien de spécial.

Un sourire malicieux habillait son visage.

- Tu pensais à Park n'est-ce pas ?

- Pardon ?

- Ecoute, je sais que Park est un beau garçon mais...

J'ai levé une main pour l'empêcher de dire un mot de plus.

LIGHT HOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant