Salam Ahleykoum
Partie 49
Nos lèvres sont collées. Des frissons m'ont envahi immédiatement. Il m'embrassait avec fougue, ce n'était pas passionnel, non, son baiser n'était pas amoureux non plus. Il était violent dans ses gestes, dans son baiser.
Il décolla sa bouche de la mienne, me regarda un moment, sourit et repris de plus belle son baiser. Cette fois je lui ai rendu. Oui, je l'ai embrassé moi aussi. Ce n'était plus violent mais doux. Je ne vous cache pas que ce moment je l'ai apprécié. Avec incompréhension, certes, mais je ne sais pas, j'ai aimé.
Il mit fin à ce doux moment après cinq bonnes minutes, se leva également. Je fis de même, assise sur le sol. Il était debout. Il m'a pris la main et m'a levé.
J'étais devant lui ne sachant que faire. Franchement, est-ce que vous comprenez quelques chose? Moi je n'y comprends strictement rien. « Pourquoi ? » - c'est cette question qui trottait dans ma tête.On n'était un peu trop proche, je me recula. Bizarre hein, il y a moins de 30 secondes nos deux corps fusionnaient et je n'avais rien à redire tandis que là, quelques centimètres nous séparent et c'est trop court.
Anass remarqua que je reculai. J'avais la tête baissée, rouge de honte. Je l'ai embrassé quand même... ce n'est pas rien, et même si aux yeux d'Allah on n'a rien fait de mal vu qu'on est « mariés » mais pour moi j'ai pêché, en mon fort intérieur j'ai commis une grave erreur. Je l'ai embrassé, avec amour c'est vrai, mais lui ne m'aime pas.
Il ne m'aime pas ? Alors pourquoi ce baiser ? Pourquoi ?
Aucune idée, je suis perdue.Anass « Ah ouais ? (il rit) Tu recules maintenant ? »
J'ai été choquée, pas de sa phrase, non, non de l'intonation qu'il a prit. Il ne me parlait plus avec cette voix méchante, emplis de haine et de dégoût, cette fois il avait un zeste de joie, de gaieté dans ses paroles, c'est perturbant. Je lève la tête, pour voir.... Et comme je le pensais, son regard aussi a changé, c'est finit ces yeux qui te fusillent, maintenant je vois qu'il m'apprécie, que j'existe à ces yeux.
Moi « Pou...pourquoi Anass ? »
Il ne sourit plus et répondit, toujours avec cette voix qui... qui a changé. Cette voix je ne pensais même pas qu'elle existait chez Anass, je ne sais pas... c'est bizarre.
Anass « Pose pas de questions, mohim, je vais partir en Espagne demain. »
Je fronce les sourcils ne comprenant pas.
Anass « Pour deux semaines. »
Deux semaines ?!
Moi « Pourquoi ? »
Anass « C'est pas tes affaires. »
Bah oui, on ne change pas un homme en cinq minutes.
Je ne réplique pas et m'en vais dans ma chambre. Il ne me rattrape pas, tant mieux. J'avais besoin de réfléchir, de comprendre son geste. C'est vrai que j'ai rêvé de ce moment, c'est vrai aussi que j'ai voulu qu'il me montre un geste d'amour... mais pas aussi brutal que ça. J'ai à peine le temps de me remettre de mes émotions qu'il me dit qu'il s'en va deux semaines en Espagne, pas la peine de vous expliquer pour quelle raison hein : la bicrave.
« Et on plonge, un par un dans le fossé qui nous séparent du Paradis, et on s'en va, p'tit à p'tit de nôtre Dîne qu'on ne connait pas. Impossible d'arrêter, une fois que t'y a goûté, dur-dur de s'en détacher parce qu'on a soif d'argent, en masse ou en somme on a le besoin de se croire Homme. Et nos sœurs et nos mères en souffrent chaque semaines, et nos femmes en ont souffert de nos multiples adultères.
Vie de thug, vie de youvoi, on est fort sous nos survet', Vie de thug, vie de youvoi, en vérité on en meurt à chaque fois. »
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Chronique de Chaïma: Koulchi Bel Mektoub
RomanceReprise de ma chronique sur Facebook (avec réécriture parfois) Chronique finie - 80 parties