Partie 75

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  Salam Ahleykoum

Partie 75

Nous sommes arrivés dans un parking abandonné, le soleil n'allait pas tarder à se coucher. Le ciel était magnifique, les nuages étaient rosés c'était magnifique. J'ai toujours été hypnotisée par la beauté du ciel, une fois je m'étais retrouvée à pleurer devant la grandeur de la création d'Allah. Magnifique.

On s'adosse sur le devant de la voiture, regardant le soleil se coucher. Je jette un coup d'œil vers Yanis, il a l'air tout aussi hypnotisé que moi devant ce beau spectacle. Je souris discrètement. Une fois le soleil couché, je me tourne vers lui.

« C'est ça que tu voulais me montrer ? »

Yanis « Oui »

Je jette un coup d'œil sur le ciel, on n'avait encore un peu de lumière mais il fallait que je rentre chez moi avant qu'il fasse tout noir.

Yanis « Chaque fois que j'en ai marre du quartier je viens ici. »

« Marre du quartier ? »

Il se tourne vers moi, me regarde et sourit.

Yanis « Tu vis dans un monde de bisounours toi »

Il a dit ça mais pas méchamment. J'ai souri automatiquement.
Il me prend le menton délicatement. On était assez loin de l'autre mais il avait de nouveau un geste envers moi. Je ne sais pas pourquoi mais ça me plaisais. Rien de déplacé non non, plutôt attendrissant. Mes joues ont commencé à chauffer.

Yanis « T'es belle Chaïma »

Le fait qu'il ai prononcé mon prénom ça m'a fait tout drôle. D'habitude c'est « scoobidou, chaï » mais pas « Chaïma ». J'ai baissé la tête rouge de honte. Le pire, c'est que je devais ressembler à rien. Mon mascara avait du couler depuis que j'avais vu Nabil, je devais avoir les cheveux en bataille. C'était bizarre ce que je ressentais. Il était doux envers moi. Doux... oui doux.

Un long silence se mit entre nous deux. Pas l'un de ces silences pesant parce qu'on n'a rien à se dire non... Un silence dont on avait besoin. Moi et lui. On regardait le ciel s'assombrir de plus en plus. Je n'avais plus le temps en tête. J'étais bien et ça faisait longtemps.

Yanis « Bon je vais te raccompagner, il commence à se faire tard scoobidou »

Je ne rechigne pas et on monte dans la voiture direction le quartier, ce n'était pas très loin, à 5/10 minutes.

Il me dépose devant chez moi carrément.

« T'es malade, avance un peu t'es devant mon bloc là »

Yanis « Je m'en tape t'as vu l'heure qu'il est s'il-te-plait, allez sors »

Je descends de la voiture et avant que je ferme la portière il la retient.

Yanis « Et Chaï ? »

« Oui ? »

Yanis « Dors bien »

Il me sourit une dernière fois, je ferme la porte et il s'en va à toute allure. Heureusement qu'il n'y avait personne devant et dans mon hall. Je rentre en vitesse. Personne ne me fait remarquer que je rentre un peu plus tard, après tout je suis assez grande maintenant. Je prends une douche puis je rejoins Aniah dans ma chambre.

« Bah elle est pas là Maneyl ? »

Aniah « Non elle est chez Shéra »

Je la regarde, attendant la vérité.

Aniah « Elle m'a dit ça après j'sais pas moi, t'étais où toi ? »

« Avec Yanis »

Elle saute sur son lit, de façon à bien m'entendre.

Aniah « Yaniiiiis ? Youuuhou oulalalaaa »

« Mais t'es malade toi, redescends sur terre, Yanis mon poto d'enfance hmara »

Aniah « Ouais c'est ça je m'en fou raconte tout à soeurette Babouche »

Je lui raconte donc toute ma journée en passant par Nabil, par le mensonge révélé de la « copine » de Yanis et du coucher de soleil.

Aniah « La fin est trop romannnnntique »

« Mais t'es folle toi »

Aniah « Non mais Chaïma... »

Elle prend son air sérieux, prends une inspiration et me regarde dans les yeux.

« Arrête de faire la fille sérieuse ça te va pas »

Aniah « Non mais sah Chaï, pourquoi t'ouvres pas les yeux ? »

Je lève un sourcil.

« Développe »

Aniah « Tu vois pas que Yanis est raide dingue amoureux de toi, et que la « copine inexistante » c'était pour te rendre jalouse ? »

J'explose de rire.

« Tu dis des bêtises aussi grosses que toi mdrrrr »

Elle se retourne et se rallonge prête à dormir, et tout en faisant cela elle me rétorque LA phrase qui tue qui empêche de dormir : « T'esquives, t'esquives mais ça durera pas bien longtemps »

Puis elle s'endormi. A mon grand malheur, ce n'étais pas mon cas. Je repensais, tout la nuit, à ma journée d'aujourd'hui, à ce que venait de me dire ma sœur... Et si c'était vrai ? Je m'imaginais des scénarios du genre Yanis m'avoue ses sentiments et qu'elle serait ma réaction. Mais oui, d'ailleurs, qu'elle serait ma réaction si jamais ça venait à se passer ? Pour tout vous dire je ne sais pas trop. Je ne sais même pas si je lui mettrais un vent en vérité. Je finis quand même par m'endormir sur mes interrogations au beau milieu de la nuit.

Les jours passent, les semaines aussi, et même les mois... Rien de très important, je vivais ma vie sans me soucier du lendemain. Aniah était rentrée chez ma tante depuis un moment, les derniers jours de son séjour ici je les avais passés avec elle et personne d'autre. Le dernier jour Maneyl s'était rajoutée à nous, on avait passé une belle journée et ça m'avait étonnée de Maneyl qui d'habitude n'a pas de temps à nous accorder. J'avais l'impression que ma vie s'améliorait, que mes liens familiaux se raffermissaient, je parlais de plus en plus avec Issam et Maneyl et ça me faisait plaisir en réalité. J'avais reparlé de l'épisode de Nabil à Aniah qui m'avait conseillé d'en parler directement avec Nabil, j'avais peur moi donc je ne l'ai pas fait. Par contre je n'en ai pas parlé à Lyliah. Elle qui semblait être heureuse de sa « relation qui n'en est pas une » avec Imran. Ma vie coulait sans heurt, même dans ma vie amoureuse, Anass je n'avais plus de nouvelle de lui, des commentaires que j'avais entendu furtivement disaient qu'il s'était trouvé une nouvelle compagne, j'en avais pleuré deux nuits entières mais après ça je m'en fichais. Après tout, il n'était pas fait pour moi, qu'il vive, je dois vivre aussi. J'ai l'impression de passer pour la fille forte mais je me mettais ça dans le crâne, qu'après tout si lui devait être heureux pourquoi pas moi ? J'avais toujours des contacts avec Naïm (assez rarement tout de même) et avec Yanis aussi, on prenait le temps de passer une après-midi par ci par là et cela m'était très bénéfique. J'avais pleuré dans ses bras quand j'ai appris pour Anass, il m'avait consolé et semblait énervé. On n'a pas reparlé de ce sujet et je voulais clore l'affaire de toute façon.
Oui je semblais revivre, je voyais de nouveau la beauté des choses et ça n'avait pas l'air de s'arrêter...  

Chronique de Chaïma: Koulchi Bel MektoubOù les histoires vivent. Découvrez maintenant