Salam Ahleykoum
Partie 38
Après ça, il est sorti, toujours dans le calme, a prit un sweat dans sa chambre, a mit ses chaussures et est sorti de l'appartement. Sans un bruit. Il n'y avait aucun bruit dans la chambre.
A part dans ma tête, parce que dans ma boîte crânienne défilait incessamment ces mots, ces grossièretés, vulgarités. Il ne m'aime pas.
«Il ne m'aime pas»
«Il ne m'aime pas»
«Il ne m'aime pas»Alors c'est ça Chaïma ?! Il te traite, invite des garçons totalement khabat tu ne sais même pas d'où il sortent, prévoient de te violer parce que oui, oui Chaïma, ils allaient te violer!! Et toi, insouciante et amoureuse que t'es, tu en déclares quoi? tu en conclues quoi? Qu'il ne t'aime pas?! C'est tout? C'EST TOUT?
Je baisse le regard, fixe durant 10 secondes le drap en tentant de ne pas penser à lui, pas penser à ce qui vient de se passer mais, trop tard... J'éclate en sanglot, vous me diriez, ça ne change pas hein, mais là ce n'est pas ces larmes du soir, c'est ces larmes qui te vident complètement, ces pleurs où tu hurles ta douleur.
Et j'ai hurlé, j'ai crié tout en pleurant, hurlant ma souffrance, criant mon amour, criant cette amour qui a du mal a naître, car je ne veux pas qu'il naisse. Aimer son homme, son mari c'est normal, aimer un homme avec qui t'as été mariée cela n'est pas normal. Comprenez vous? Non... J'aime cet homme qui m'insulte, me traite, me donne même pas une once d'importance, je me nourris seulement de ses regards de haine en essayant de voir chaque jour un «Ah, là il était moins en colère!».
JE SUIS PATHÉTIQUE. Pathétiquement amoureuse. Pff...
J'étais toujours en train de crier, on aurait dit une folle quand "Diiiiiiiiing doooong".
Meeerde! Je lève la tête en espérant que ça soit simplement mon imagination mais le fameux ding dong retentit encore, cette fois je me lève, essuie mes larmes, rattache mes cheveux, pas par peur ou par honte. Simplement pour ne pas éveiller les soupçons.
De toute façon je ne comptais pas ouvrir la porte ! Ah non, c'est mort ! Mais ma curiosité a été plus forte, et je me faufila dans le couloir à petits pas pour regarder dans l'oeil de boeuf qui se trouve derrière la porte, ma surprise fut grande. J'apercevais une petite dame, voilée rapidement, et habillée simplement d'une longue djellaba avec un sachet, de course surement. Je la regardais encore, elle avait l'air inquiète quand ... "DIIIING DOOONG"
Moi «AAAAAaah...»
La petite dame «Benthi, je t'ai ontendu! Ouvre la porte, n'est pas peur ya benthi.»
Putain, pourquoi j'ai crié... je ne voulais toujours pas ouvrir la porte, et elle ne parlait plus. Elle avait une voix si douce, si calme, si confiante... je... j'ai ouvert la porte... doucement, elle a grincé, j'avais la tête baissée, les yeux fixés sur le sol quand je sens quelqu'un me prendre dans les bras, j'ai sursauté. C'est bizarre... ce n'est pas la violence d'Anass, c'est... c'est doux.
Elle passait ses mains sur mes cheveux doucement, en me chuchotant des sourates à l'oreille. Et moi je pleurais, je pleurais de peur, de tout ses sentiments qui ont remonté, d'amours, de manques, de terribles manques... et de reposement, dans ses bras je me sentais reposée, dans ses bras tout allait mieux.
Elle ferma la porte, posa son sachet et me fit asseoir sur le canapé, elle me prit encore dans ses bras, comme un bébé, comme si j'étais une enfant j'ai posé ma tête sur ses genoux, et elle me caressait les cheveux, moi j'étais bien, j'étais aux anges, cette petite dame était pour moi un ange, mon ange. Et elle deviendra très importante pour le reste...
Au bout d'une demi heure comme ça elle se détacha de moi me fit asseoir sur le canapé. Je gardais toujours la tête, honteuse.
«La honte se lit sur nos visages, khey, ce n'est pas un mirage. Personne ne doit voir nôtre peine alors on la laisse se dissipé par de la haine, tu nous trouveras lâches peut-être, mais c'est nôtre protection, certes ; ce n'est pas la meilleur, je t'avoue que j'ai peur, peur du bonheur. Mais que veux-tu? Même nos soeurs sont honteuses de leurs sentiments, honteuses de leurs larmes qu'elles savent si bien lâcher le soir, quand personne les vois, dans le noir. Et le lendemain elles épongent, chaque problèmes qu'elle ont encaissé, faut savoir que ce n'est pas seulement nos conneries la cause de toutes ces larmes qu'elles ont versé...»
La petite Dame «Benthi comment tu t'appelles?»
Moi «Chaïma...»
La petite Dame «Wakha, wakha... moi c'est Fatima-Zohra, mais appelle moi Fatem benthi!»
Moi «D'accords Khaa... Fatem.»
Elle sourit, se lève et prends son sac de course et se dirige dans la cuisine, 10 minutes après elle en ressort avec un plateau où se trouve gâteaux et thé. J'ai souri à la vue de ce plateau.
Elle le pose, me sert une tasse de thé et me rapproche l'assiette de gâteaux.Fatem «Je les ai fait moi même, kouli kouli!»
En sah, je n'avais même pas faim, mais ce n'est pas bien de refuser de la nourriture quand quelqu'un propose. (croyez pas c'est une parole de pure bagra hein mdr c'est vrai)
J'ai donc prit un verre de thé et j'ai entamé un bout de gâteau pendant que Fatem se mettait devant moi, m'a regardé puis a dit ;
Fatem «Ma fille tu termines ton gâteau et tu montes avec moi a la maison, wakha?»
Moi «Hein?! Ah non, non Fatem je peux pas!»
Fatem « 3alach ?»
Moi «Je... je peux pas c'est tout...»
Et tellement faible que je suis, une larme coula de mon oeil, je l'essuya aussitôt. Mais Fatem l'avait vu..
Fatem «Ah wiliii, pourquoi tu pleures, non non safi hbiba... Allez tu sais tu peux me parlé ma fille hein...»
J'ai hésité un moment c'est vrai... et sur un coup de tête je lui ai tout raconté, de A à Z, mes problèmes avec Nabil, avec ma soeur Maneyl, le viol de ma soeur, l'annonce de mon mariage, et même de Anass et ses crises de nerfs, de ce qui venait de se passer aussi, de tout. J'avais besoin de me vider, de vider mon coeur, j'avais besoin d'une personne sur qui compter, qui saurais compter et Fatem a su être là. A la fin de mon récit, elle a pleuré. Et j'ai également pleuré avec elle, elle était émue et m'a prise dans ses bras, elle a voulu que je monte chez elle, mais je ne pouvais pas, si Anass ne me voyait pas à la maison, je n'ai pas envie qu'il me refasse comme la dernière fois, je lui ai aussi dit que c'est rare que Anass laisse la porte ouverte, il devait être trop énervé pour y penser.
Après Fatem a abandonné l'idée que je monte chez elle, elle m'a comprise, m'a laissé les gâteaux, m'a reprise dans ses bras en me promettant de revenir très bientôt et est partie, je suis de suite partie cacher les gâteaux dans ma chambre de peur qu'Anass les voit, et je suis repartie dans le salon, avec ma solitude, attendant son retour...
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Chronique de Chaïma: Koulchi Bel Mektoub
RomanceReprise de ma chronique sur Facebook (avec réécriture parfois) Chronique finie - 80 parties