Partie 31

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Selem Ahleykoum

Me retourner encore et encore, j'ai fais que ça cette nuit. J'avais le cerveau qui bouillonnait à force de penser.
Ma vie elle va devenir quoi ?
Vais-je être heureuse ?
Et Yanis il fait quoi?

Des milliers de questions trottaient dans la tête, à croire que j'aimais me torturer, j'avais les questions mais je n'arrivais pas à me les enlever de la tête.

6h30, et j'ai toujours pas fermé l'oeil de la nuit, je me retourne sur la droite, et fixe la table de nuit qui se trouvait là.

"BENTIIIII NODIIIIII, AYA KHEMJA!"

Une larme, puis deux coulèrent le long de mes joues. C'est fini, plus jamais ma mère ne me reveillera le matin, ouais je suis une gamine, mais là, chaque petit détail, si insignifiant est-il, allait me me manquer.

"CHAIMAAAAA VA FAIRE A GRAILLE ZEH J'AI FAIM!"

Même Nabil. Mes joues s'humidifiaient, son caractère comme sa manière de parler allait me manquer, malgré tout c'est mon grand frère, mon protecteur, et qu'il ne soit plus là à m'insulter et me rabaisser allait me manquer, même quand j'étais encore chez moi, et qu'il ne me calculait pas plus que ça, je savais qu'il était là, et ça me rassurait, enfin j'espère que vous comprennez...

Les larmes coulaient en silence, je n'arrivais pas à m'arrêter.

"MAIS PUTAAAAIN CHAIMA TU M'SOUUUUUULES!"

Aniah, un sourire se dessina parmis mes larmes, elle aussi va me manquer, sa petite voix de bébé, malgré tout ce qu'elle a vécu elle garde le sourire cette petite, elle marche la tête haute, même si des connards ont profitaient d'elle, c'est mon oxygène, la seule qui arrive à me faire tenir durant cette épreuve, maintenant elle est loin de moi, et je sais très bien qu'elle va vouloir retourner dans le Sud ma soeur...

"MANQUE PAS D'RESPECT TOI !"

Et lui, Issam, le frère rêvé de tous, celui que chaque filles souhaiteraient comme mari, le musulman dans toute son excellence, qui nous a toujours remis en place à la moindre parole en trop, qui a toujours eu les mots pour nous faire réfléchir, pour nous faire cogiter, je ne vous en ai pas beaucoup parler mais étant petite c'était vers lui que j'allais pleuré, petit chagrin d'amour de gamine, querelle avec des amies, c'était lui mon guérisseur, mais avec le temps les blessures sont plus grandes, plus profondes, plus dures à oublier, plus dure à réparer, et sans mon frère, dur-dur d'avancer.

"MON LIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISSEUR EST PASSE OU ?!"

Maneyl, retrouvée depuis peu, elle a toujours habité mon cœur, et elle l'habitera toujours, c'est elle qui me faisait les cheveux, me racontait des histoires pour me faire peur le soir, elle m'a appris la vie et a tout fait pour que je devienne une femme respectable. Malgré sa trébuche, elle est remontée, a cassé son talon mais avance toujours, avec comme but la ligne d'arrivée.
Oui, Maneyl c'est mon exemple.
Vous pourrez dire ce que vous voulez, la jugez, j'avoue j'ai fais de même, et je regrette maintenant, comment pouvez vous émettre un jugement sur la « pute » du quartier sans connaîtres les raisons ? Certes, ce n'est pas un argument valable, mais c'est l'une des raisons de sa souffrance, et comme tu fais on te fera, aimerais-tu devenir la fille facile que tu critiques ?

Je me retourne, cette fois, yeux braqués sur le plafond, blanc et terne, comme mes pensées à l'instant.

Mes larmes coulaient du coin de mes yeux pour se déposer sur l'oreiller. Je me releva, le dos droit et les jambes toujours allongées. Je m'essuya les yeux, me leva entièrement (cette fois) et me dirigea vers la cuisine.

Moi « AHHHH ! »

Anass était assis à la table de la cuisine, avec à la main un verre de... je ne sais quoi.

Il tourna la tête vers moi, fronça les sourcils :

Anass « Qu'est-ce t'as à gueuler d'bon sbah toi ?! »

Moi « Tu m'as fait peur ! »

Anass « Je suis bg, j'fais ap peur. »

Moi « Euh ouais ok »

J'étais restée là, debout devant lui, à la base j'voulais me servir de l'eau, mais là j'avais oublié ce que je devais faire, il m'embrouille ce type, comprenez moi.

Anass « Tu fous quoi là ? »

Moi «  Heu, je sais... (il me coupe) »

Anass «  Assis-toi. »

Moi «  Hein ? »
Anass (souffle) « ... Pose ton cul sur une chaise. »

Je... ben je comprends pas là, bizarrement je m'exécute et prends une chaise face à lui, yeux braqués sur son verre... noooon, ne me dîtes pas que c'est de....

Anass « C'est du coca. »

Moi « Aaaaah... »

Anass « Pourquoi tu dors pas ? »

Moi « J'y arrive pas. »

Anass « ... »

Moi «  Et toi ? »

Anass « Pareil. »

Moi « Ah... »

Anass « Crois pas parce qu'on est mariés, que j'vais être tigen hein »

Moi « Ben non... »

Anass « Parce que là... putain j'suis shooté. »

En effet, c'qu'il buvait n'était pas du coca, mais bel et bien ce que je pensais, de l'alcool. Trop forte pour lui vu son état, la cuisine était sombre, je ne voyais pas ses yeux, à vrai dire je ne voyais pas grand-chose, tout ce que je peux vous dire c'est qu'il disait n'importe quoi.

J'ai pas voulu parler avec lui plus longtemps, il me dégoûtait déjà bien assez, résultat ; je n'ai même pas bu mon verre d'eau et j'ai filé dans mon lit.

Pour cette fois, m'endormir, vraiment.

'Le Lendemain'

- 12h00.

Je n'ai dormi que six heures, et je suis moooooorte, Anass ne se trouvait nulle part dans l'appart j'en ai profité pour faire un peu de ménage, mais pas d'aspirateur, seulement un essuie-tout ridicule, aaaah j'irais acheter des trucs du ménage là, je haaais la saleté.

Après le « ridicule-ménage », j'ai fais une douche en deuspi, ma tête... polololo, de grosses cernes soulignaient mon visages, j'étais super moche, j'ai attrapé ma touffe de cheveux en chignon et je me suis habillée
Ensuite direction la cuisine,  le frigidaire était plein à craqué, j'ai trouvé des bouteilles de whisky... Je ne les ai même pas toucher, ça me répugnait... J'ai fais un petit plat en vitesse, que j'ai mit dans le micro ondes. Et j'ai laissé un petit mot.

« Salem, je suis sortie, y'a à manger dans le micro-onde si tu veux.

Chaïma. »

J'ai pris mon sac et direction chez Lyliah.
Bien sur, j'ai du prendre les transports en commun, fallait absolument que je passe mon permis.

Sur la route, écouteurs aux oreilles, je regardais les gens, dans le bus se trouvait une reubeuse, 16 ans pas plus, habillée en mode ghetto youth, je me retrouvais en elle, dans ses yeux, dans sa manière de regarder, elle avait de magnifiques yeux bleu, mais n'avait pas la déguaine qui va avec.

« C'est dans mon regard que tu puiseras mes secrets, dans mes vêtements que tu sauras qui je suis, en vérité.
C'est dans ma façon de parler que tu pourras m'étiqueté, mais l'apparence n'est qu'une image, n'oublie pas que c'est le cœur que le Créateur voudra juger... »

Arrivée à destination, je descends, et me dirige vers la tour de Lyliah.
Une nuit passée en dehors de ma cité, c'était trop.

Interphone « Ouais, c'qui ? »

Moi « C'est Chaïma... Lyliah est là ? »

Autre voix de l'interphone « C'est quiiiii ? ... Non... »

Interphone « Ouais elle est pas là, désolée la miss. »

J'ai pas répondu, et il a raccroché, j'avais reconnut la voix de Lyliah... Elle veux pas me voir ? Elle m'en veux à ce point ?

J'ai tracé ma route, vers la sortie d'la tess, quand j'ai vu Yanis faire ses bagages... meeerde, il m'a vu.

Chronique de Chaïma: Koulchi Bel MektoubOù les histoires vivent. Découvrez maintenant