Salam Ahleykoum
Partie 56
Cela fait déjà trois semaines que Lyliah ne parle plus, elle ne mange plus, ne fait plus rien en vérité.
Trois semaines qu'on essaye tous de lui faire remonter la pente, on lui dit que c'est le destin, que c'est la vie et qu'elle ne peut rien y faire à part accepter. Trois semaines où tout se détériore autour d'elle, tout tombe, tout s'envole.Il est midi, je monte chez Fatem comme à mon habitude pour voir Lyliah. Je salem Fatem, ainsi qu'Imran.
Moi « Elle est dans la chambre ? »
Fatem « Où tu veux qu'elle soit benthi... »
Je ne réponds pas et me dirige vers la chambre.
Elle est allongée dans son lit, sur le côté droit, les yeux fermés. Son visage s'est creusé, elle a de lourdes poche en dessous de ses yeux, elle a maigrit, énormément maigrit.
Je m'avance doucement de peur de la réveillé et m'assois à côté d'elle dans le lit. Je lui caresse les cheveux doucement...
Je reste comme ça cinq minutes puis elle se retourne vers moi, les yeux fixés dans les miens.Lyliah « Pourquoi moi Chaïma, pourquoi ? »
« Son visage hurle sa détresse, ses mots ne suivent pas avec ses paroles mais dans ses yeux tu peux y lire sa tristesse. Une fierté surdimensionnée et une peine tout aussi grande, un cœur gros comme le monde et une souffrance immonde qui la ronge. Elle a perdu toute une vie, perdu tout son souffle. Et dans le décompte de la vie, elle n'a pas gagné à temps. Son vécu est tellement triste, qu'à travers ses cicatrices tu y vois toutes ses péripéties. Une histoire digne d'un roman dramatique, elle n'arrive plus à respirer bien qu'elle ne soit pas athmatique. Tu lis mes mots, mais ne comprends pas ses maux, méfie toi des apparences, les plus heureux cachent souvent la plus grande des souffrances. »
Moi « Mektoub Lyliah... »
Lyliah « Mektoub ? Mektoub ? Vous me répétez ça h24, j'ai compris ! J'ai compris que ma vie se résume qu'à des conneries, je me fais punir de la plus ignoble des manières ! Oui c'est bon, je suis une grosse crasseuse qui paye les fautes qu'elle a commise, je le sais ça ! Et vous, vous me le répétez inlassablement, ça trotte dans ma tête tout le temps, j'y pense à chaque fois ! Vous simulez de la compréhension, mais vous ne comprenez rien ! J'ai perdu mon enfant ! Mon enfant Chaïma ! Sans l'avoir vu je l'ai aimé, sans l'avoir vu je l'ai perdu ! Et ça me bouffe Chaïma, chaque jours j'y repense, aux choses que j'aurais pu lui apprendre, aux choses que j'aurais enseigné à ma fille, ça aurait été la plus belle, la plus fière, la plus digne, la plus hlel ! Et nan, nan, nan on me l'a enlevé, Allah me la prise ! Mon souffle Il me l'a coupé, et vous voulez que je continue à vivre ! J'en peux plus Chaïma ! Et ton frère, ton frère putain... il me manque ! Je l'aime ton putain de frère, c'est le plus gros des chiens qui existent et je l'aime comme une folle ! PATHETHIQUE ! Je suis pathétique... Alors, arrête de me répétez que c'est le mektoub, le destin, je le sais. Je mérite ce qu'il m'arrive, je suis une salope, et je veux mourir comme telle. »
Moi « Toi une salope ? Tu veux rire ? t'es loin de l'être. T'es peut-être capricieuse, folle, gamine dans sa tête mais t'es loin d'être une salope ! T'en ai vraiment très loin ! T'es une femme Lyliah, une vraie, qui assume coups après coups, épreuves après épreuves, t'as fais des erreurs oui, et alors ? Allah n'est-il pas pardonneur ? N'en veux pas à Allah de t'avoir pris ta fille Lyliah, un mal pour un bien, t'étais trop jeune sûrement Allah ne t'impose pas un fardeau si tu ne peux pas le porter ! T'es brave, forte et ambitieuse ! Cette épreuve tu vas la gravir comme si c'était un simple caillou, n'en fais pas une montagne ! Allah t'aime, du plus profond de son cœur ! Oui, c'est vrai, je ne comprends pas. J'ai pas vécu ça, je sais pas l'ampleur de la souffrance que tu peux ressentir, même un millième je ne le ressentirais pas. C'est beaucoup trop fort, beaucoup trop dur. Que seule une personne ayant vécu ça pourrait comprendre, moi je l'ai pas vécu, je suis pas dans ton cas. Mais sache que je serais là, à chaque moment, à chaque fois que tu voudras tomber je serais là pour te relever, tout le temps. Tu n'es pas seule Lyliah. »
A ses mots, je suis sortie de la chambre, ainsi que de l'appartement. Fatem m'avais appelé mais je n'ai pas calculé, j'avais besoin de sortir. J'étouffais en réalité.
Anass n'était toujours pas rentré, je n'avais aucune nouvelle de lui et je voulais m'en aller. Ca commençait à devenir pesant, j'envisageais de demander le divorce. C'était beaucoup trop dur, beaucoup trop lourd à supporter. Fatem était obligé de me donner de l'argent pour pouvoir me nourrir, puisque il n'y avait plus rien du tout dans les placards.
Une autre semaine passe, j'avais trouvé un petit travail en ville, dans une épicerie, je me chargeais de ranger les produits dans les rayons, un petit salaire mais qui convenait pour payer le loyer et quelques courses.
Concernant Lyliah, son état restait stable, elle n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'on avait parlé. Elle mangeait un peu, mais rien de plus.Un soir, je venais de rentrer chez moi après ma journée de travail, j'étais épuisée. Il était 20h, j'avais un grec prêt à être dévoré, quand quelqu'un sonna à ma porte. Je me dirigea vers la porte d'entrée avec une flemme phénoménale et...
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Chronique de Chaïma: Koulchi Bel Mektoub
RomanceReprise de ma chronique sur Facebook (avec réécriture parfois) Chronique finie - 80 parties