Salam Ahleykoum
Partie 71
Lyliah « Je voulais te demander quelque chose en fait... »Moi « Et bien dis, je t'écoute. »
Lyliah « Je sais que si tu voulais à ce point sortir, c'est pas vraiment pour Aniah, c'est juste pour toi. »
Moi « ... »
De quoi parle-t-elle ? Vous le savez vous ? Lyliah et moi, on n'a jamais eu l'habitude de parler de nos soucis, de nos problèmes. Ca se fait naturellement, il n'y a pas de « j'ai un truc super important à te dire » chez nous, ça ne se passe pas comme ça. Elle a lancé le sujet comme ça. La balle est dans mon camp dorénavant, je doute d'avoir la force de lui renvoyer la balle.
En effet, sa phrase m'avait perturbée. Ce n'est pas une question, non, c'est une affirmation. Elle affirme cette chose, sans aucun doute. Elle, elle ne doute pas. Est-ce vrai ? Pour tout vous dire, je n'en savais rien. Aniah est mon joyau sur cette Terre, l'unique personne qui me fait sourire quand d'autres m'obligent à ravaler ma salive. Les autres me procurent un gout amer dans la gorge, les uns comme les autres ont contribué à la perdition de mon cœur. Aniah non, un bébé encore tout fragile. Je veux la protéger, mais par sa simple présence elle protège mon cœur. Je ne saurais comment vous le dire, comment vous exprimer ce que ma petite sœur m'apporte. Elle a souffert plus que moi, elle est mature mais fait la sotte parfois. Je l'aime d'un amour inconditionnel, et c'est l'amour que je lui porte, l'espoir de la revoir plus tôt que prévu qui me fait vivre dans le fond. Depuis qu'elle est revenue, je vois tout en rose, rien ne me touche. Comme si, elle était mon gilet par balle contre les regards lancés à plus de 100 km/h de ces gens qui te montre du doigt une fois le dos tourné.
Je n'ai pas répondu à son affirmation, mon silence a parlé pour moi et son regard qui se détériore peu à peu me le montre bien.Lyliah « Hbiba... »
Moi « Quoi ? Lyliah, je vais bien ne t'inquiètes pas. Sortir m'a fait du bien, mais c'est aussi pour Aniah que je l'ai fais. Je vais bien ne t'en fais pas. »
Sur ces mots nous nous endormons, le cœur gros prêt à exploser.
Le lendemain matin, lorsque je me suis réveillée Aniah et Lyliah dormaient encore dans la chambre. Je repose ma tête sur le coussin, il faut d'abord que j'émerge de mon sommeil. Je n'ai pas eu la nuit agitée et cependant, dès le matin je me suis mise à penser à Yanis. La rencontre que j'avais eu avec lui m'avait laissé inerte. Je me demandais bien qui peut être cette femme. Je devais être sûrement la dernière au courant comme d'habitude. C'est vrai que ça m'avait piqué un peu, Yanis est censé être mon meilleur ami, et pourtant rare sont les nouvelles que j'ai eu de lui lorsque je sombrais, et quand j'en ai c'est pour lui, rien que pour lui. La question à se poser c'est : est-ce lui l'égoïste ou moi ?
C'est vrai quand on n'y pense, je suis égoïste. Je devrais être heureuse pour lui et pourtant je n'y arrive pas. Je suis jalouse de son bonheur or que je ne devrais pas. Pourquoi ? La rancune nous pousse à l'agonie, et comme ce gaz indolore et incolore, on ne le sait même pas...Je décide de me lever, Fatem est déjà là. On prends le petit-déjeuner, elle me questionne sur nôtre soirée etc... La matinée passe doucement.
On avait enfin finis de boucler nos affaires.
Moi « Aniah, appelle Lyliah »
Aniah « A croire je suis ta boniche là »
Moi « Ah vas-y tu maigriras comme ça »
Aniah « Ah ah ah trop marrant »
(...)
Lyliah « Ouais ouais ici beauté de la nuit qué passa ? »
Moi « On a finit nos valises, on ne va pas tarder à partir je pense. »
Lyliah « Déjà ? Mais azy restez manger non ? »
Moi « Ah j'aimerais bien, mais on a un bus dans 15 minutes là, et puis ma mère et tout veulent un peu Aniah pour eux. »
Lyliah « Ah ouais c'est vrai, (à ma sœur) eh t'es demandée toi s'cuze nous Babouche »
Aniah « Ahah qu'est-ce tu crois ! »
Je vous passe les au revoir, on a soigneusement rappeller à Lyliah ce qu'elle devait faire avec Imran et bien sûr, de tout nous dire juste après.
Le trajet s'est fait tranquillement. Aniah me racontait deux trois petites choses de ce qu'elle avait fait dans le Sud. Selon elle, c'était trop bien le Sud et qu'elle ne se voyait pas rester dans le Nord. J'étais un peu triste de cette nouvelle, ça voulait simplement dire qu'elle devra repartir un moment. On peut retarder les choses mais pas indéfiniment.
Je passe quelques jours, il ne s'est rien passé ces derniers jours.
Aujourd'hui nous somme un samedi, Aniah a décidé de rester encore deux semaines. Elle ratera quelques jours d'école mais bon. Ce samedi on devait faire les courses. Aniah ne voulait pas venir, je suis donc partie seule.
J'ai remarqué que je vous parle seulement d'Aniah, en effet, chez moi je ne parlais à pratiquement personne. Mon cœur et mon cerveau sont en désaccord donc mon corps reste neutre. Je parle à ma mère pour le stricte minimum, mon père reste absent bien qu'il soit présent. Maneyl à peine et de même pour Issam. N'en parlons pas de Nabil, toujours absent. Celui-là sombre de plus en plus, d'ailleurs, il me semble que c'est depuis la fausse couche de Lyliah.
En rentrant des courses, je marchais et j'avais décidé d'emprunter un petit raccourci, une ruelle. Elle n'était pas mal fréquentée simplement très étroite, donc presque inutilisable. Au bout de la rue, un corps d'homme. A priori c'est un sans abris, je ne pouvais pas passer.
Une fois le pied au dessus du corps je remarque les chaussures. De vieilles running toutes usées. Des chaussures très laides je vous l'accorde. Ce détail insignifiant pour vous est très marquant pour moi. Il saute aux yeux. Il n'y a aucun doute, c'est les running que Lyliah lui avait offert. Aucun doute. Lyliah m'avait raconté, qu'à l'époque (et également maintenant mais bon) elle ne disposait pas beaucoup d'argent, lui était passionné de foot, et n'ayant pas assez de sous pour lui acheter des crampons d'une grande marque elle avait opté pour des runnings qui étaient assez belles avant. Aucun doute, c'est Nabil.
Nabil...
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Chronique de Chaïma: Koulchi Bel Mektoub
RomanceReprise de ma chronique sur Facebook (avec réécriture parfois) Chronique finie - 80 parties