Partie 19

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Salam Ahleykoum encoore lol

Je l'ai entendu crié un "TA RACE VIENS ICI", que mon cerveau n'a pas prit en compte, quand il a attrapé violemment mon bras et m'a retourné vers lui.
Malgré moi, mes yeux se sont plongés dans les siens et le spectacle n'était pas beau avoir, je voyais de grosses cernes longés ces yeux d'un noir puissant, ainsi qu'une petite entaille au niveau de l'arcade qu'il n'avait pas ces derniers jours.
J'ai pu également lire le seum dans ces yeux, tout ceci n'a duré qu'un bref instant, pourtant j'ai eu l'impression que le monde s'était arrêté autour de moi.
Il était moche.
Pourtant moi je le trouvais beau.
Il n'est pas du genre à se faire des kehbas au kilos, d'après ce que dise la cité, c'est un gars qui s'en fout, qui est à fond dans ce biz et "celui qui le fera changer n'est pas encore né ".
Je vous avoue que tout ce que le quartier dit sur lui ne me plaisait qu'à motié.
Oui, car ça me rassurait de savoir qu'il n'allait pas voir des filles à tout bout de champs, si il vient me voir moi, c'est qu'il n'en a pas rien à faire de moi ? Mais qu'est-ce que je raconte, je suis sa femme par obligation, c'est normal qu'il doit savoir que j'existe... Enfin je crois.
Et puis, depuis quand j'ai... j'apprécie les thug ? Depuis jamais, et ça ne va pas commencer.
Yanis à tout lui... Mais pas ce qu'à Anass. Je ne comprenais définitivement pas mon comportement, le soulagement que je ressens quand je sais qu'il hait l'amour presque autant que moi, la haine quand je sais qu'il vend la mort aux gens...
Oh lalala, ma tête va finir par exploser si ça continue !
Heureusement, Anass finit par déserrer les crocs pour me dire quelque chose :

- Depuis quand t'ignores quand j'te parle ? T'as cru j'étais un pd hein ouais ? Un gros hatay de mes deux ?!!

Moi : Non mais...

- Mais quoi ?!

Moi : T'as ignoré mon salam.

Il feint un sourire, sourire satisfait, comme si, ma réponse lui convenait, comme si il avait l'impression de se sentir apprécié, comme si son non-calculage de sa part m'avait profondément touché... Mais est-ce que j'étais de marbre face à ce geste ? J'en n'en ai pas la moindre idée, mais ce que je sais, c'est que le destin me le dira.

Anass : Et alors ?

Toujours en souriant, il attendait visiblement une réponse. Que je n'étais pas capable de donner alors j'ai baissé la tête, et il a avancé en direction de sa voiture, tout en me prenant par le bras, je me suis laissée faire et on n'est montés dans la voiture, toujours la tête baissé, il a démarré et a commencé à rouler.
2pac résonnait dans la voiture, mais à volume très bas, on entendait à peine ces paroles, mais pourtant j'aimais ça. L'ambiance était tendue, mais le silence apaisant. Je gardais la tête baissée, tentant de comprendre ce que 2pac disait.
J'ai relevé la tête vers Anass, il avait les sourcils froncés vers la route, il pensait. Mais à quoi ?
Les mains sur le volan, le regard braqué sur la route il semblait préoccupé.

Il a la démarche d'un thug, les réactions d'un thug, l'allure d'un thug, le vocabulaire d'un thug, les habitudes d'un thug, mais pourtant il est différent de tout ces thugs.

La street en a pourrit plus d'un, elle en a conduit plusieurs sur le long fleuve du hram, là où au début tout est rose, où l'argent coule à flot, les belles demoiselles en petites tenues abondent, et ton sourire au lèvres, tu penses que c'est des choses bien, tu penses que tu ne fais rien de mal.
Mais quand un beau jour, tu frôles la mort de près, où tu l'enclanche, quand un beau jours les condés débarquent et te menotte devant tes parents, quand tout ce beau rêve s'achève, là tu peux te proclamer être un thug.

Anass est ce thug, connu des services de police, des petites peines de 3 mois ne lui ont pas suffit, il voit grand. Je vois ça dans ces yeux, voir ses rêves se réalisés c'est son espoir le plus grand.

Chronique de Chaïma: Koulchi Bel MektoubOù les histoires vivent. Découvrez maintenant