Partie 68

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Salam Ahleykoum


Partie 68

Exact. Il s'agit bien de Yanis. Je fis les yeux ronds. Ça faisait une éternité que je ne l'avais pas vu, et il se pointe là, comme une fleur.

« Yanis ? »
Yanis « Bah oui hmara ! »

Ouah, il avait beaucoup changé. Il avait laissé pousser sa barbe ce qui lui donner un air d'homme mûr. Il n'avait pas vieillit non, mais j'avais l'impression qu'il devenait un homme. J'eus un petit pincement au cœur.
A part sa petite barbe, rien n'avais changé en lui. Il avait toujours ce sourire en coin, et ces yeux très clairs, ces cheveux aussi avaient la même longueur que quand je l'avais quitté.

« Tu... bah t'as changé ! J'ai faillis ne pas te reconnaître. »

Yanis « Ah bon ? »

« Ta barbe ! Tu l'as laissé poussé ? »

Il se mit à rire. Je suis restée là, pourquoi il rigole lui ?

Yanis « J'avais oublié désolé »

« Ça te va bien »

Il se contenta de sourire et marcha avec moi. L'ambiance entre nous avait changé, je ne sais pas si ça venait de moi ou de lui mais ce n'était plus comme avant. Elle n'était pas lourde ni embarrassante, mais un peu distante. Comme si on était deux personnes qui se rencontraient pour la première fois.
C'est vrai que moi comme lui, on a tous les deux changé, pris des chemins différents et malgré l'amitié qui nous lie, ce n'était plus pareil. Il me racontait qu'il avait trouvé un petit boulot dans un autre quartier que le nôtre, un peu plus « chic » que celui où nous avions vécu.
Il m'a également dit qu'il a depuis peu un appartement, que sa famille lui manque bien qu'il va l'a voir très souvent (à peine si il est plus chez eux que chez lui) mais que s'éloigner du quartier ne lui a apporté que bon. Il était devenu un peu plus croyant, sa foi avait augmenté.

Tout lui souriait à lui, même l'amour. Parce que oui, Yanis avait fait la rencontre d'une fille, « belle, douce et amusante » qu'il m'a dit. Ils sont simplement des amis mais il veut plus, sans hram cette fois.

« Sérieusement ? Ah bah félicitation ! »

Il sourit,

Yanis « Ne me félicite pas tout de suite, on n'est pas encore mariés mdrrr »

Il rigola à sa petite blague qui au fond de lui ne l'était sûrement pas. Moi je n'ai pas ris, ou du moins j'ai fais semblant. Un petit rire pour ne pas plomber l'ambiance et je me suis tûs, mais pas lui.
Il respire le bonheur, et je ne sais pas, mais je n'arrivais pas à me réjouir de son bonheur. J'essayais de toute mes forces mais en vain. Avec du recul, j'ai compris que c'était de la jalousie. Yanis était mon ami, et je lui en voulais de m'étaler sa petite vie rose alors qu'il savait que je n'avais pas vécu des choses superbes. Peut-être qu'il ne savait pas pour mon divorce, après tout je ne lui avais rien dit. Mais le quartier, et même les alentours je suppose, étaient aux courant, les langues et les fouines qui perpétuaient les rumeurs (et celle-ci s'avérait vrai) avait dû forcément arriver à ses oreilles.
Je ne sais plus comment mais j'avais réussis à écourter mon après-midi et à le fuir sans éveiller les soupçons.
Arrivée chez moi j'ai sauté sur elle pour lui souhaité un bon anniversaire.

Aniah « J'ai cru que tu m'avais oublié clocharde ! »
« Comment aurais-je pu ?! Attends, sa majesté oblige ! »
Aniah « C'est ça, c'est ça fous toi de ma gueule. Explique moi plutôt ce que t'as dans tes sacs là ! C'est pour moi ? »
« Bah non pourquoi ? »

J'ai vu sa mine déconfite et j'ai pu m'empêcher d'éclater de rire. Cette imbécile croit tout ce qu'on lui dit.

« Bah si hmara, ça... (en sortant sa robe) c'est pour toi, et ça (en sortant la mienne) c'est pour moi. »

Elle sourit et me fit un gros bisou.

Aniah « Elle est trop belle, mais je ne comprends pas que... (je la coupe) »

« Tais toi, va dire à maman que je t'emmène avec moi pour ce soir avec Lyliah pour ton anniversaire. »

Aniah « Hein ? »

« Grouilles-toi ! »

Elle repose la robe et se dépêche tout en lâchant des petits cris. Ahlala, je ferais vraiment tout pour cette petite. Aniah n'est vraiment pas du genre à s'habiller en robe, et moi aussi par la même occasion. Mais je voulais marquer le coup cette année là, et puis j'en avais marre de l'ambiance pesante qui régnait à la maison (de ma faute) je voulais bouger.
Ma sœur revient quelques minutes après, j'avais prévenu Lyliah que j'arrivais chez Fatem pour son anniversaire et que je lui expliquerais tout une fois arrivée, elle me répondit que c'était ok.
Ma mère était d'accord et Aniah et moi préparons nos sacs. Je ne voulais pas squatter chez Fatem, ça ne se faisait pas j'avais ma petite idée en tête, il fallait juste que Lyliah soit d'accord.
Vers les coups de 18 heures on sortit, pendant qu'on prenait les transports en commun, j'expliquais à Aniah qui était Fatem...

Chronique de Chaïma: Koulchi Bel MektoubOù les histoires vivent. Découvrez maintenant