Salam Ahleykoum
Partie 72Je pousse un petit cri qui n'a pas le temps de s'étaler étant donné que je pose mes mains sur ma bouche pour le faire taire. Geste stupide et à allure enfantine. Cependant ce petit souffle coupé, assez fort visiblement, a réveillé Nabil. Que dis-je ?! Cette homme n'est pas mon frère, ce débris, cette loque, ce bout d'homme n'est pas mon frère. A travers tous ses traits du visage je peux apercevoir comment ce trafic l'a bouffé, comment ce trafic l'a tué. Cette merde, et c'est le mot, tue nos frère de l'intérieur laissant le physique détérioré à la vue de tous quelques mois après.
Nabil « Lyliah ? »
Des larmes accompagnent désormais mon visage plein de stupeur. Il pense encore à elle.
C'est un spectacle horrible, malgré tout ce qu'il a pu me faire, voir son frère souffrir à ce point ça m'a tué. J'ai toujours cru qu'un homme n'est pas triste, qu'il n'éprouve pas les mêmes sentiments que nous, femmes, pouvons éprouver. Par exemple, suite à une rupture, j'ai toujours pensé qu'il n'était pas comme nous, qu'ils sont plus fort, plus aptes à continuer de vivre plus rapidement. Un homme pour moi, c'était sans prise de tête. Peu importe les situations.
La réalité m'a vraiment mise KO, c'est le cas de le dire. En cette fin d'après-midi, j'apprenais que le mal être de mon frère ne dépendait pas de la drogue, de l'argent sale et tout ce qui s'ensuit. Mais aussi d'un amour perdu, une femme qu'il a aimé. Alors que nous pensions qu'il ne l'avait jamais aimé. Mais pourquoi ? Pourquoi a-t-il réagis comme ça alors ? Ils disent que les femmes sont plus compliquées que les hommes, baliverne, c'est tout le contraire. Il souffre, alors qu'il aurait pu très bien changer la donne bien avant. En plus il y a Imran maintenant... Sur le coup, je n'y pensais pas vraiment à tout ça. Ce qui me passait par la tête c'est sortir mon frère de cette ruelle nauséabonde.« Non, Nabil, c'est Chaïma... Lèves toi s'il-te-plait. »
Je m'accroupis afin de le lever, il était trop lourd et je n'y parvenais pas. J'ai à peine réussis à le faire asseoir pour qu'il ne soit pas complètement étalé à même le sol.
Nabil « Nique sa mère !!!! Habibti viens on recommence »
Il ne me regardait pas, il observait le fin fond de la rue, le regard transparent. Comme si je n'étais pas là.
« Nabil c'est pas Lyliah ! Lève toi s'il-te-plait faut rentrer »
Nabil « CASSE TOI ! »
Sa main tâtonnait le sol afin d'atteindre la bouteille d'alcool à moitié vide posée un peu plus à l'écart. Je la repousse plus loin pour qu'il ne la prenne pas.
Nabil « MAIS PUTAAAAAIN »
« Nabil il faut que... »
Nabil « Il faut que quoi ? Hein ? Hein ?! Dis-moi, explique ta race, ALLEZ EXPLIQUE. L'alcool c'est ma vie, mon guelb c'est cette bouteille (en la montrant du doigt), tu comprends ?... Allez allez, nachave ta gueule là... »
Il baragouinait des phrases dénuées de sens, à moi toute seule je n'arriverais jamais à le sortir de là. Je farfouille à travers mon téléphone... « Yanis » apparait à l'écran. J'appelais priant pour qu'il réponde.
Yanis « Ouais allô ? »
« Yanis ?! Yanis, c'est Chaïma faut tu m'aides ! J'suis eh bah... »
Yanis « Woowoo, calme toi, qu'est-ce qu'il se passe ? t'es où ?! »
« Je... attends... »
Je me lève afin d'apercevoir l'écriteau sur lequel est écrit le nom de la rue.
« Rue Mauriceau, t'sais après le discount ? Bah y'a une ruelle et j'ai trouvé mon frère dans un sale état et... »
Yanis « Ah vasy j'arrive tout de suite bouge pas ! »
Il a raccroché et j'ai attendu son arrivé. Nabil avait arrêté de parler, il s'énervait parfois. Hurlant le prénom de Lyliah. Ca me déchirait le cœur de le voir se torturer. Ses yeux étaient rouge sang, j'avais pu remarquer une blessure au niveau de son poignet. J'ai tenté veinement d'attraper sa main afin de le « soigner » du mieux que je pouvais mais il ne voulait pas. Sa douleur est mienne...
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Chronique de Chaïma: Koulchi Bel Mektoub
RomanceReprise de ma chronique sur Facebook (avec réécriture parfois) Chronique finie - 80 parties