Partie 41

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Salam Ahleykoum

Partie 39

22h45 indique l'horloge, et il n'est toujours pas là, mes paupières sont lourdes; j'ai sommeil. Cependant ce n'est pas pour ça que j'irais me coucher sans le savoir dans l'appartement. A croire que quand il me verra il me sourira, et me chuchotera un je t'aime, puis me portera comme une princesse et me reposera, avec délicatesse cette fois, sur le lit et on dormira le reste de la nuit, enlacé l'un à l'autre, il me caressera les cheveux et je m'endormirais bercée par les battements de son coeur...

Arrête Chaïma... tu te fais du mal... arrête de rêver, c'est un rêve ça, ce n'est pas la réalité. Toi tu vis ce cauchemard, seulement ça. Pourquoi te faire du mal? Pourquoi simplement imaginer qu'Anass peut t'aimer? pourquoi?...

Je pleure, encore. J'ai mal. Sais-tu la souffrance que mon coeur subi chaque jour, chaque secondes, à chaque fois qu'il bat c'est une souffrance aussi forte que... eh bien en fait il n'existe pas une souffrance aussi forte que celle que je ressens. Cette peine d'être amoureuse jamais ressenti auparavant j'aurais aimé ne jamais la connaitre, tout simplement car Cupidon m'a visé et visiblement il avait une flèche bien aiguisée vu l'état dans lequel je suis. Vous voulez savoir à quel point j'en suis? J'en suis au point où je suis incapable de retenir mes larmes face à une fin de film heureuse, j'en suis au point où la vue de deux personnes amoureuses me donne la nausée, à trembler quand une musique triste passe à la radio, j'en suis au point où même un pigeon me fait penser à mon cauchemar: «Il peux voler lui, il en a de la chance lui, il peux s'enfuir, s'envoler quand il le souhaite, il a le droit de faire ce qu'il veux, lui il a le droit, et pas moi.»

Alors je reste là, clouée sur le canapé à regardé la télévision éteinte. Car si je l'allume, c'est mes larmes qui vont couler, puis je tourne la tête vers... le téléphone fixe.

Je me lève, reste cinq minutes debout à fixer le téléphone, avance de trois pas et empoigne le téléphone.

«Appel, appel, appel, appel...» -me disait cette petite voix dans ma tête et...

«Ils ne t'aiment pas, ils ne t'aiment pas, ils ne t'aiment pas...» -me disait l'autre voix...

Mais, j'ai fini par écrire le numéro, enfin les trois premiers chiffres puis... j'efface tout.
Allez... j'ai réécris cette fois le numéro en entier... et... j'ai fermé les yeux très fort comme si Aicha Kandicha se trouvait devant moi et j'ai... appelé...

Ca sonne... mais qu'est-ce que je vais dire?!
Deuxième sonnerie... et si c'est Nabil???!
Troisièè... pas le temps de réfléchir que ça décroche :

... «Allô?»

Et là... et bien mon monde s'est écroulé, je n'avais aucune notion du temps, aucune notion tout court en vérité, entendre sa voix... la sienne, m'a tout fait oublié. Ma rancune, ma haine, ma tristesse, ça m'a même fait oublié Anass...
La voix de la femme qui m'a porté pendant neuf mois, celle de qui je n'avais plus de nouvelles depuis peut-être des mois maintenant, celle qui m'a aimé comme personne ne m'a aimé, celle qui a toujours su trouvé les mots pour me calmé. Ma mère, cette personne, la seule en vérité dont j'ai besoin en ce moment, la seule qui à chaque fois m'ouvrira grand ces bras pour que je puisse me blottir et sécher mes larmes. Ma mère, comment vous expliqué ce ressenti à ce moment précis, j'avais les yeux grands ouverts ayant l'incapacité d'ouvrir la bouche, bouche bée est le mot juste...

Moi «...»

Ma mère «Allô?! C'est qui?»

Moi «...»

Ma mère «Bon, j'vais raccrocher moi.»

(Raccrocher?!)

Moi «...Ma...m..»

Je n'arrivais pas à aligner un seul mot, voir même dire une lettre était un suplice... L'émotion peut-être? Ce qui est sûr c'est que je ne voulais pas qu'elle raccroche, oh non jamais! En vérité, dans ma tête raccrocher reviendrait à détruire nos liens définitivement, c'est idiot c'est vrai. Alors je ne voulais pas qu'elle raccroche, j'ai besoin d'un pillier pour ne pas tombé et c'est ma mère ce pillier le plus solide.

Ma mère «...BEN...BENTHI?!»

Après ça, j'ai entendu des sanglots... ma mère pleure...

Evidamment j'ai pleuré aussi, aussi fort qu'elle, voir même plus. Chaque larmes et reniflements que j'entendais me faisait encore plus pleuré, ça a duré dix bonnes minutes, j'arrivais à peine à parler.

Moi «Ma...mama... pleure pas...»

Je lui demandais de ne pas pleuré et faisait le contraire, ironique...
Au bout d'un moment on s'est calmés et m'a dit :

Ma mère «Benthi, ya hayati... labess?»

Moi «Ou...ui hamdoulah et toi mama? et Aniah? et Issam? et Maneyl? Et... baba?»

Ma mère «Oui oui al hamdoulilah, tout lu monde il va bien, Aniah est repartie dans le Sud chez ta tonte, et Issam il est parti de la maison...»

Moi «Co...comment ça s'fait?»

Ma mère «Allahu A3lem! Il est parti en disant que il peux plus rester ici!»

On a parlé une heure comme ça, au début c'était froid puis après ça s'est détendu, elle m'a demandé si ça allait avec Anass, je lui ai dit que oui. Je sais c'est pas bien de mentir, mais avouer tout ça comme ça, je.. je peux pas et puis je ne voulais pas faire d'histoire. Je m'étais décidé de sortir de ce pétrin seule, je n'ai besoin de personne. A ce que j'ai compris mon père m'en veux toujours, vu que ma mère m'a dit qu'elle devait raccrocher car mon père venait de rentrer... A-t'elle honte de me parler car mon père est présent? J'ai eu mal quand elle m'a dit ça, je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu'elle avait déjà raccroché.

Après ça j'ai pleuré évidemment.

Il est maintenant minuit pile. J'ai arrêté de pleuré et je ne suis plus du tout fatiguée, j'étais toujours dans le salon à réfléchir, à quoi? et bien à tout, à mon frère; pourquoi est-il parti de la maison? A mon père, je ne vais pas vous mentir, savoir qu'il ne m'aime pas me tue au plus haut point, il s'en fout complètement de moi en vérité, la preuve ma propre mère craint qu'il sache qu'on s'est parlés... j'ai mal au coeur.

Puis, Anass est rentré...

Chronique de Chaïma: Koulchi Bel MektoubOù les histoires vivent. Découvrez maintenant