Salam Ahleykoum
Après avoir fini ma prière, je plie soigneusement mon tapis et ma abbaya puis les rangent dans l'un des tiroirs de ma chambre.
Il est sept heures du matin, effectivement j'ai passé un bon bout de temps allongée, tête sur le sol sur mon tapis de prière.
Celles qui prient me comprendront; savoir que rien qu'en chuchotant des paroles, des demandes le Tout Puissant vous entends, soubhana Allah!
La prière c'est la corde qui te lie à ton Créateur, sans elle tu n'as plus de moyen de communiquer, de montrer ton repentir, tes regrets, ton amour envers Lui.
La prière c'est quelque chose d'irréel. C'est magique, tous les soucis s'envolent juste en pensant à Allah, juste en pensant que tout ce qui m'entoure c'est Lui qui la crée, que toute la nourriture que je mange c'est à Lui que je la dois, que tout ce que je vis a été écrit depuis des millions d'années, c'est Lui seul qui connaît mon mektoub, qui me permet de vivre plus chaque jours, quel que soit les moments que je vis, c'est grace à Allah. Al hamdoulilah.
Je suis assise sur le canapé, tête plongée dans mes pensées ou plutôt... je ne pense à rien! Je fais le vide, du moins j'essaie de faire le vide. Mais la question intervient incessamment.
-Il font quoi eux?
Maneyl, Nabil, Issam, Aniah et Yemma et Baba?
Pensent-t'ils à moi autant que je pense à eux? Aucune idée.
Ils ne m'aiment sûrement pas, ils ont accepté de me donner, sans aucune pitié, alors l'amour on en reparlera une autre fois hein.
Maneyl... Nabil... Issam... Aniah... et Yemma et Baba....
Ma famille. Ma seule famille. Aujourd'hui, je ne l'ai plus. La retrouver est mon souhait, mais je suis obligée d'être avec le monstre me servant de mari. Est-ce que vous me compreniez?
Je n'ai aucune nouvelle d'eux, aucune.
C'est la preuve que je n'étais pas réellement importante dans la vie de famille pour eux, c'est la preuve qu'ils ne m'aiment pas. C'est sûr et certain.
Ils ne m'aiment pas. Mais moi, je les aime?
Bien sûr, ce serait vous mentir de dire que je n'ai aucune rancune, aucune haine envers Nabil ou tous les autres membres de ma "Famille".
Car c'est vrai, je leur en veux, énormément même. Ils m'ont trahi, m'ont vendue. Et aucun d'eux n'a osé dire le moindre mot pour dire seulement non. J'attendais seulement ça, une forme de soutien, d'accord avec moi. Qu'ils se mettent en travers de la décision de mon père et de Nabil. Même si ça n'aurait pas fonctionné le geste aurait été là, j'aurais compris qu'ils n'étaient pas d'accord, cependant aucun n'a fait cet effort, et aucun ne m'aime. Visiblement.
Mais combien même, il y a ma mère. La flamme d'une vie, la femme de MA vie, celle qui m'a chérie, aimée et aidée tout au long de mon enfance, et de mon adolescence.
Et même si elle n'a pas osé se mettre en désaccord avec mon géniteur je sais que là n'était pas son intention, je sais qu'elle aurait aimé se mettre contre lui, ne pas me voir souffrir, pleurer à longueur de journée. Ca doit être dur pour une mère de voir son gosse être triste constamment, avoir un mal à l'intérieur de soi, être angoissé. Je l'a comprends ma maman, et je l'aime. Et elle me manque.
J'empoigne le téléphone fixe. Je le connais par coeur le numéro de fixe de chez moi. Enfin... mon ancien chez-moi...
"03... 19..."
Mes doigts bug sur les touches. N'osant pas aller plus loin, je raccroche et repose le combiné.
Fierté Algérienne, fichû fierté.
Le reste de ma journée a été d'une monotonie alertante. Entre télévision, ordinateur et prière je n'ai rien fait de spécial. Jusqu'au retour d'Anass.
J'étais dans ma chambre, ordinateur sur les genoux je papotais avec des amis via MSN. Quand le bruit de la serrure me remit sur mes gardes. Pulsation forte, bouffée de chaleur, il est revenu.
Cette peur est remontée directement, comme si le prénom d'Anass rimait avec angoisse. (Ce qui n'est pas faux mdrrr)
Je referme l'ordinateur.
Il passa d'abord par la cuisine, ouvrit le frigo. Puis, avança dans le couloir qui mène aux chambres.
Je tremble un peu plus. Cette fois je n'ai pas chaud, j'ai froid. C'est la chair de poule qui m'envahit. Mon coeur bat toujours aussi vite comme un tambour qu'on tape fortement.
Il entre dans sa chambre sans même me jeter un regard, puis referme la porte derrière lui.
Al hamdoulilah.
Pas le temps de souffler qu'il ressort, j'ai pu voir ses sourcils froncé et sa mâchoire serré mais il avançait tellement vite. Il avait l'air d'être enervé, il est ressorti dehors aussitôt, toujours sans même m'avoir regardé.
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Chronique de Chaïma: Koulchi Bel Mektoub
RomanceReprise de ma chronique sur Facebook (avec réécriture parfois) Chronique finie - 80 parties