Il rit et se décale de moi pour aller attraper deux verres. Il me pousse d'un coup de bassin et rempli les deux verres avant de m'en tendre un. Je baisse les yeux et l'attrape entre mes mains pour le boire. La fraîcheur de l'eau me fait beaucoup de bien. Gab est appuyé contre l'évier et me détaille. Je suis pourpre mais d'une puissance, je hais ça. Il le voit en plus, j'en suis persuadé puisqu'il sourit comme une andouille. Moi qui disais qu'il était trop nostalgique pour lui offrir du cul bah je me suis fourré le doigt dans l'œil ouais ! Quoique... Il fait peut- être ça pour masquer son état triste ? Je ne sais pas trop... Je vide mon verre et le pose à côté de moi. Gab et moi nous détaillons.- Bon je te préviens pour que tu te fasses pas de faux espoirs ou je ne sais quoi hein... Mais eum j'ai pas prévu de restaurant ou de connerie comme ça, ok ?
Je hoche positivement la tête. Je ne suis pas déçu du tout. Rester chez lui à la maison me convient parfaitement. Je ne sais pas quoi dire. Je n'ai rien prévu non plus...
- Tu es déçu ?
- Hein ? Non non, du tout !J'avais carrément oublié que c'était la saint valentin donc bon...
- Bon, on a beau ne pas aller au restaurant, on sort quand même,viens.
- Hein ?Il m'agrippe par le poignet et me tire vers l'entrée ? Hein quoi ? Il se passe quoi là ? Je me laisse traîner derrière.
- O- On va où ? Faire quoi ?
- Halala tu me fatigues à geindre pour rien. Suis moi et tais toi un peu.
- Hey ! C'est pas sympa... Tu devrais me dire des ''je t'aime''aujourd'hui pas des tais toi !
- Mais oui, mais oui...C'est pas sympa... Surtout qu'il ne me dit jamais ''je t'aime''. Il me l'a dit une seule et unique fois. C'est vrai que je ne le dis pas souvent non plus mais quand même... Il enfile ses chaussures. Voyant que je ne réagis pas il m'interroge du regard, un sourcil arqué.
- Mets tes chaussures.
- Seulement si tu me dis que tu m'aimes.Son sourcil se creuse d'autant plus. Il a un rictus, enfile son manteau :
- Bon bah tu peux rester à la maison alors.
Puis il ouvre la porte et sort. Je reste là, figé face à la porte qui se referme devant. C'est... une blague ? Mon cœur me fait mal,je me sens instantanément envahit par un flot de tristesse intense. C'est comme si mon cœur explosait en plein de petits morceaux pointues et que ces derniers me transperçaient de partout. Je serre mes poings, baisse la tête et regrette d'être venu. J'aurais du rester chez moi en fait. La porte s'ouvre à nouveau, me dévoilant Gabriel qui attend.
- Bon, tu fais quoi ? Allez, bouge.
- Bah non tu vois ! Je reste à la maison !Je tourne les talons, vexé et vais m'affaler dans le canapé. Ça m'a vexé, ok ?! Et blessé aussi... Je fais la tronche. Je croise les bras contre mon torse.
- Mais j'y crois pas...
Il avance vers moi, je relève la tête et la tourne pour ne pas avoir à lui faire face.
- Espèce de sale gosse, viens je te dis.
- Non ! J'ai plus envie... Je suis bien là.Il soupire et roule des yeux, je l'aperçois du coin de l'œil. Mais je m'en fiche, j'ai beau l'exaspérer je ne compte pas bouger mes fesses. Il se penche vers moi et son visage se retrouve face au mien.Je ne peux camoufler un léger couinement de surprise. Il se retient de rire et attrape mon menton entre ses doigts pour ne pas que je fuis.
- Je rigolais petit susceptible.
- Et bien moi je rigole pas, je reste là.Je tente de baisser les yeux mais machinalement ils reviennent s'ancrer dans ses jolies orbes marrons. Son regard me fait fondre, il est tellement soutenu et intense que j'en perds mes moyens. Il se rapproche de mon visage. Non... c'est mon point faible et il le sait très bien. Je n'arrive jamais à lui tenir tête quand il fait ça.
VOUS LISEZ
Et si jamais c'était possible ? [BoyxBoy]
RomanceAlors que sa vie est régie par des tabous interdits, Gabriel, un lycéen de terminal se perd dans un méandre de tourments. Rongé par les fantômes de son passé, il se noie dans le sexe et la drogue. Yoon, quant à lui, élève dans le même lycée, se sur...