Et si jamais c'était possible ? [BoyxBoy]

Deux mondes

Je suis assis sur le bord de son lit, tandis que lui est face à la fenêtre. Je ne sais pas quoi dire, l'ambiance est en réalité quelque peu tendue. Je me sens bizarre. A la fois je stresse mais d'un autre côté je suis également content d'être dans sa chambre. J'observe d'ailleurs cette dernière, je la trouve très jolie. Petit à petit je me réchauffe, sa couverture tient énormément chaud. Le parfum de Gabriel est également imprégné dessus et je ne peux m'empêcher de sourire de façon bête.

-Pourquoi t'es là ?

C'est vrai ça... pourquoi je suis là moi ? En vrai, j'en ai pas la moindre idée. Je fronce les sourcils et triture mes doigts.

-Je sais pas... Tu vas me trouver bizarre mais je voulais juste te voir.

J'ai un peu honte de l'avouer mais je n'aime pas mentir et puis il remarque très vite quand je mens. J'admire discrètement Gabriel,j'essaie de ne pas trop laisser voir que je n'arrive pas à détacher mes yeux de sa personne mais c'est peine perdue. C'est comme si je n'arrivais pas à le contrôler et que mon corps ne m'écoutait plus.

-T'es idiot.
-Peut-être que je suis idiot mais toi aussi.

Il ne répond pas et reste face à la fenêtre. Son plaid sent si bon...Cette fragrance qui se dégage du tissu me rappelle vendredi dernier à la soirée. Gabriel était si proche de moi que je me noyais littéralement dans son parfum, aussi bizarre cela puisse-t-il paraître, cette odeur m'avait manqué. C'est comme si là tout de suite elle m'apaisait enfin. Je hume doucement dedans quad j'entends Gabriel avoir un rictus. Il m'a vu ? Je me tends et attends qu'il daigne dire quelque chose. Je déglutis péniblement.

-Tu sniffes mon plaid ?
-Quoi ?! N'importe quoi ! Tu dis des conneries !
-Ah bon ? Il se retourne vers moi et pointe la fenêtre du doigt. Je vois ton reflet dedans.

J'essaie de trouver une excuse plausible mais rien ne me vient à l'esprit, je me laisse alors aller à la première chose qui me vient en tête :

-Je croyais qu'il y avait une tâche... j'étais en train de vérifier c'est tout.

C'était ridicule. Je repense rapidement à l'excuse que je viens de sortir et j'ai envie de partir en fou rire. C'est impossible qu'il me croit. Il s'approche dans ma direction et se met devant moi. Il est impressionnant, comme toujours son charisme prend le dessus et me dévore. Je me sens si faible et ridicule à côté de lui. Il a un charme et une aura puissant. Je serre mes genoux dans mes mains,étant un peu stressé quant au fait qu'il soit si proche de moi. Je sais que je rougis, vu à quel point j'ai chaud au niveau des joues,c'est impossible que ça ne soit pas le cas. Gabriel se penche gentiment vers moi. Je me tends d'autant plus, sentant désormais mon cœur battre le tocsin. Il s'amuse à battre une mesure bien trop rapide à mon goût, il agrippe mon menton entre ses doigts et fait en sorte que nos visages soient face à face. Mon souffle s'atténue alors, je tâche de respirer tout doucement. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Je louche malgré tout sur ses lèvres si attirantes...Elles m'appellent. Je me retiens et attends, subissant le moment présent.

-T'es venu ici pour continuer la soirée de vendredi dernier ?

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas immédiatement de quoi il parle. Je l'interroge du regard, n'osant pas parler. Il sourit en coin et semble amusé de ma réaction. Je creuse dans ma mémoire et finis par comprendre au vu de son expression joueuse. J'ouvre alors en grand les yeux et le repousse au niveau torse :

-Pas du tout !
-C'était amusant pourtant, non ?

Il hausse les sourcils comme pour me défier. Alors c'est juste ça pour lui ? Il s'amuse ? Je vois... Au fond de moi je suis déçu,c'est pourtant idiot parce que j'aurais du m'en douter, il n'y a rien entre nous. Il ne m'a jamais laissé croire à un seul moment qu'il pouvait éventuellement y avoir quelque chose entre nous alors pourquoi je suis surpris qu'il me dise ça ? Je sais que je devrais m'éloigner de lui et ne surtout pas commencer à m'attacher mais c'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à me retenir, je pense toujours à lui et j'ai toujours envie de le voir. Malgré tout,cette amertume en moi parle :