Chapitre 11

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Zeik aurait aimé être chez lui, plutôt qu'au lycée.

Le nouveau journal de la semaine était sorti depuis à peine plus de deux heures, que déjà il sentait tous les regards sur lui. Il ne pouvait pas faire un pas s'en être dévisagé. Dans chaque couloir qu'il traversait, il se sentait observé. Des bouches de chaque personne, il entendait les murmures, parfois des gloussements des groupes de filles.

En les croisant, il en vit même certain rougir.

Il s'était trompé en disant que moins de la moitié de l'établissement lisait le journal.

Vraisemblablement, tous ici lisaient ce journal.

- C'est quoi cette tête d'enterrement ?

A peine rentré dans sa salle, le garçon s'était affalé sur son bureau.

Même dans sa classe, beaucoup parlaient de lui. Il entendait des détails remonter, comme le basket, ce qu'il aimait, la musique qu'il écoutait.

Il se demandait pourquoi il avait répondu à toutes les questions qu'elles avaient pu lui poser. Pour faire plaisir certainement. Il ne voyait pas d'autre raison.

- Allo Zeik, je te parle !

Il releva la tête.

- Quoi ?

- Pourquoi tu fais cette tête ?

- Quelle tête ?

Sâme assise à cheval sur sa chaise, accoudée au dossier, elle faisait face au garçon « déprimé ».

- Tu le fais exprès ma parole ! On dirait que tu es passé sous une voiture.

- Je n'aime pas être au centre de l'attention, c'est tout. Je savais que cette idée d'article de journal n'était pas une bonne idée.

- Tu plaisantes j'espère ! C'était une merveilleuse idée.

Il jeta un regard à la classe, pour aller de nouveau se réfugier dans ses bras. Même ainsi, il ne se sentait pas tranquille.

- Attend, tout le monde dans ce lycée rêverait d'être aussi populaire que le capitaine de l'équipe de basket après à peine plus d'une semaine.

Zeik ne répondit pas. Il avait envie d'être à mille lieux de là. Il voulait être quelque part au Japon, dans les rues de Tokyo.

Il donnerait tout pour se retrouver sur un terrain, avec sa véritable équipe.

Sa tête plongée dans ses bras, son nez à quelques millimètres de la table, il se vit sourire. En y repensant, il avait aussi acquis une certaine popularité dans son collège. A la différence près que, cette fois-là, il n'avait pas été le seul dans ce cas-là.

Toute l'équipe avait été concernée. Ils étaient populaires, pas le centre de l'attention.

C'était bien différent.

- Monsieur Kaîda, ce n'est pas l'heure de dormir. Mademoiselle Hullele on se retourne. Le cours va commencer.

Le professeur posa ses affaires sur son bureau, sortis ses feuilles. Il chaussa ses lunettes sur son nez, alluma l'ordinateur.

- Allez Zeik, la popularité ne tue pas.

- Mademoiselle Hullele, en place je vous prie !

- Oui Monsieur.

Sâme tapota sur la tête de l'adolescent avant de s'installer correctement. Le professeur débuta son cours. Entre équations, théorèmes et calculs complexes, il ne laissa aucun répit à ses élèves.

Zeik lâcha un discret soupir. S'il était à mille lieux de ce lycée, le cours de mathématique de Monsieur Qualh était encore plus loin. De cette heure de cours, l'adolescent n'y comprit pas grande chose. Ou plutôt, il ne suivit pas grand-chose.

Il était ailleurs, de retour chez lui.

Il était au Japon.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant