Chapitre 34

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  Les deux garçons s'arrêtèrent, se regardèrent comme pétrifiés sur place.

- Mon oncle, murmura Ekel.

Zeik avait presque envie de rire face à la situation.

- Oui, pourquoi ?

- Citadelle était devant la porte de la grange. Je me doutais que c'était à cause de toi, je voulais juste être sûr.

Ekel eu un autre mouvement de hanche. Un mouvement qui arracha un petit cri involontaire à Zeik.

- Tu n'es pas tout seul ?

L'étudiant fit un sourire à l'adolescent, plutôt heureux que le tas de paille les cache.

- Pas vraiment.

Tous deux pouvaient presque sentir le sourire de l'oncle, tellement il était lumineux.

- La même personne que ce matin ?

- Oui.

- Tu me la présente ?

- Tout de suite ?

- Non, pas tout de suite, prenez votre temps. Venez simplement dîner avec moi tous les deux ce soir.

- Si tu veux.

La porte de la grange grinça en se refermant.

- Désolé, d'habitude il ne vient jamais quand je suis avec quelqu'un.

- Ce n'est pas grave.

Ekel l'embrassa.

Un fois.

Sourire.

Une seconde fois.

Il alla enfouir sa tête dans son cou. Zeik eu un nouveau petit cri lorsqu'il lui mordilla la peau à cet endroit-là.

- Ton oncle est au courant pour toi ?

Ekel ne releva pas la tête.

- Pour quoi ?

- Le fait que tu sois gay.

Une seconde fois, il lui mordilla gentiment la peau du cou.

- Oui, il le sait. C'est même ce qui nous a rapproché tous les deux.

Zeik eu un moment d'arrêt.

- Raconte-moi, s'il te plaît.

- On a emménagé à côté quand j'avais huit ou neuf ans. Je le connais depuis que je suis arrivé en France. Au fils du temps, on sait rapproché. A l'époque, simplement parce que j'étais un gamin et lui un fermier qui ressemblait à un gros nounours. J'allais souvent chez lui.

- Il n'est pas ton vrai oncle ?

- Non, mon oncle de cœur seulement.

Ekel ne lâchait pas le plus jeune du regard. Il voyait que son histoire, son passé, intéressait Zeik.

- Quand j'ai compris que je n'aimerais jamais les filles comme la plupart des garçons, il m'a aidé. Mes parents étaient comme les tiens. Au début, ils ne l'acceptaient pas. Je me suis donc réfugié ici, dans ma deuxième demeure.

Ekel eu un rire.

- Je ne voulais même plus quitter cette grange au début, par honte et par crainte. C'est mon oncle qui leur a fait comprendre. Mes parents ont fini par l'accepter. Même si cela reste encore un peu compliqué pour eux et que je sens qu'ils ne sont pas encore pleinement habitués, ils ne me rejettent plus.

- Comment tu as su que tu pouvais te confier à ton oncle ?

- Tout simplement parce qu'il est gay aussi. Son copain habite loin malheureusement. Quand j'étais plus petit, je les ai vus une fois ensemble... C'est peut-être ce qui a « tout déclenché » en moi. Mon oncle est aussi une personne compréhensive de base. Il aurait pu être la personne la plus hétéro du monde, il m'aurait quand même compris et accepté.

- Tu es bien tombé...

- Il faut croire.

L'action passé, Zeik ressentit le froid de la pièce. Ekel le sentit aussi. Il le prit un peu plus dans ses bras, continuant de le réchauffer avec son propre corps.

- Si tu habites à côté, pourquoi on ne va pas chez toi ?

- Parce que c'est ici que je me sens le mieux. Et que chez moi... en ce moment ce n'est pas vraiment possible.

Ekel aspira la peau de son cou. S'il continuait ainsi, il allait laisser trop de marque

- Alors pour une première fois ? Demanda-t-il, changeant le sujet de leur conversation en même temps.

Zeik glissa une main dans les cheveux du jeune homme.

- C'était bon. Terriblement bon.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant