Partie 5 - Chapitre 67

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Partie 5: Nous sommes ensemble


           Ekel regarda son portable.

Rien.

Pas un appel, ni même un message. C'était ainsi depuis quatre jours. La dernière fois qu'il avait vu Zeik, c'était au début de la semaine, un midi, derrière ce gymnase. Ce jour-là, il lui avait dit de parler à ses parents, de tout leur dire. Depuis, plus rien.

Aucune nouvelle.

L'étudiant regarda une nouvelle fois son portable. Depuis le lundi soir, il avait dû lui envoyer une vingtaine de messages, sans réponse.

- Alors, Zeik peut venir à l'expo ce soir ?

Mickey, en sautillant, s'assit sur la table devant Ekel.

- Il n'est même pas au courant...

- Quoi ? Cette exposition tu la rêves autant que nous. On travaille dessus depuis le début de l'année. Tu n'invites même pas ton petit ami ?

Ekel avait le regard perdu dans le vide. Il faisait tourner son téléphone sur la table, sans vraiment réaliser qu'il le faisait.

- Pourquoi tu ne lui as pas dit ? Depuis que la date est fixée, tu nous gonfles en répétant que tu vas y amener Zeik.

Sans répondre, Ekel arrêta le manège fou de son portable et le tendit à son meilleur ami.

- Tu connais le code.

Mickey fit défiler son doigt sur l'écran tactile. Rapidement, il lut la conversation qui n'allait que dans un seul sens.

- Je vois. Vous vous êtes disputés récemment ?

Ekel secoua négativement la tête.

- La dernière fois que l'on s'est vu, on s'est embrassé comme si c'était la première fois.

- J'ai compris. Epargnes moi les détails, tu veux bien ?

Son ami reposa le portable sur la table.

- Alors pourquoi il ne te répond pas ?

L'étudiant enleva ses lunettes qui ne quittaient visiblement jamais son crâne. Il passa une main dans ses cheveux et ignora les mèches qui lui retombèrent devant les yeux.

- Je pense que ses parents sont responsables.

- Ses parents ?

Ekel s'affala un peu plus sur sa chaise. Il était plus inquiet pour Zeik, que pour l'exposition photo qu'ils avaient le soir même.

- Je lui ai dit de ne plus se cacher, de dire la vérité à ses parents ?

- Pour le fait qu'il soit gay ?

- Non, pour le deux qu'il a eu en maths !

- Il a eu un deux en maths ? Ce n'est pas énorme en effet. Mais il peut toujours se rattraper. Il suffit qu'il travaille un peu. Je peux l'aider à réviser s'il le faut, j'ai toujours été bon en maths.

- Mickey, tu ne m'aides pas du tout là.

- Quoi ? C'est toi qui lancé le sujet du deux en maths !

Ekel lui lança un regard noir.

- D'accord, excuse-moi. Je sais où tu voulais en venir. Donc si je comprends bien, depuis tout ce temps où vous êtes ensemble, les parents de Zeik ne sont pas au courant ?

- Il le leur a déjà dit une fois. Ils ne l'ont jamais cru. Pour eux c'est... pas réel, juste une idée, une idée impossible à concevoir. Une manière de se faire remarquer. Non la réalité. Après ça, il est sorti avec Sâme. Il était avec une fille, ses parents étaient contents... Même avec tout ce qu'il a vécu au lycée, ses parents ne le croyaient pas... Pour eux il ne pouvait aimer que les filles...

Mickey perdit de son sourire.

- Ses parents sont si intolérants que cela ?

Ekel haussa les épaules.

- Apparemment. Tu aurais dû voir la tête du père là fois où j'ai embrassé Zeik juste devant eux. C'était assez comique en fait.

- Attend, tu l'as embrassé devant eux ?

Mickey, poussé par l'amusement, retrouva son sourire, Ekel fut tout aussi amusé.

– Oui. C'était après notre premier week-end, et avant que je ne parte pour la Russie.

Le sourire amusé de l'étudiant s'effaça.

- Même un baiser, ça ne les a pas convaincus. Je ne sais pas s'ils ont pris cela pour une blague ou une provocation.

- Pour faire plus simple, ils refusent l'idée d'avoir un fils gay.

- Tu as tout compris.

- Tu penses que c'est la même chose cette fois-ci ? Ils n'auraient pas pu changer d'avis ?

- C'est évident...

Ekel se prit la tête entre les mains.

- Je n'aurais jamais dû le pousser à se livrer à ses parents encore une fois. Il savait comment cela allait se terminer. J'aurais dû l'écouter...

- Il faut bien qu'ils soient au courant, non ? S'il se cache de tous, jamais il ne pourra vivre librement avec toi. C'est un secret qui peut être pesant et tu le sais très bien.

- Ils l'étaient déjà !

- D'accord, alors disons qu'il fallait qu'ils le réalisent, encore une fois ! Si je me souviens bien, tes parents ont mis du temps avant de l'accepter. C'est la même chose pour ceux de Zeik.

L'étudiant lâcha un soupir.

- Peut-être, en attendant, il n'est pas là, avec moi.

- Tu aimerais vraiment qu'ils soient là ce soir, à notre expo ?

- Il m'a montré sa passion, je veux lui montrer la mienne en retour.

- Et c'est tout ?

- J'ai besoin de lui, comme il a besoin de moi.

Le meilleur ami fit un sourire. Il semblait avoir obtenu la réponse qu'il cherchait à avoir.

- Mickey...

Les deux amis se regardèrent. Ekel avait un regard insistant et pesant.

- Quoi ?

Ekel continuait de le fixait.

- Quoi ? Répéta son meilleur ami.

- Tu m'as toujours sorti d'affaire avec mes parents. Tu crois que tu pourrais l'aider ?

Mickey descendit de la table, prit un livre sur une étagère, fit mine de s'y intéresser. Il tournait les pages, mais ne faisait que regarder les images, sans s'attardait sur le texte.

- Mickey, s'il te plaît !

Il referma le livre, le posa à sa place sur l'étagère.

- J'ai compris c'est bon ! Je te ramène Zeik pour ce soir. Je vais demander à Carla de m'aider.

- Pourquoi Carla ?

- Parce que seul je n'y arriverais pas et que les trois autres filles stressent tellement pour ce soir qu'il ne vaut mieux rien leur demander.

- Va pour Carla !

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant