Chapitre 78

687 42 1
                                    


L'aéroport.

Dans un tel endroit ? Le brouhaha de la foule, les annonces de vols, les salles d'attentes, et les commerces... La dernière fois qu'il s'était retrouvé dans un aéroport, c'était à son arrivée en France.

Il avait quitté son pays ce jour-là.

Il en avait voulu à son père pour avoir entrepris un tel voyage. A présent, il lui en était plutôt reconnaissant. Sans cela, il n'aurait jamais rencontré Ekel.

Le garçon lui saisit la main comme pour être sûr qu'il était bien là, alors qu'ils traversaient le hall de l'aéroport.

- Tu ne veux toujours pas me dire où on va ?

Ekel lui fit signe que non.

Le suspense en devenait insupportable, tout comme il y avait un petit côté amusant.

Ils allèrent au guichet. Le jeune homme remit les billets et tout ce qu'il fallait pour pouvoir passer.

- Le vol à destination de l'aéroport Haneda, Tokyo, porte 5.

- Haneda ? Le Japon ?

Ekel l'entraina dans le couloir pour laisser les autres passer au guichet.

- Tu es vraiment sérieux ? Tu m'emmène au Japon ? Pourquoi ?

- Je sais que tu as envie de revoir ton pays. Il te manque, cela s'entend à chaque fois que tu en parles.

- Le voyage coûte une fortune !

- Ne pense surtout pas à l'argent !

Ekel passa un bras autour de ses épaules, il avait un large sourire au visage.

- Je voulais aussi que tu me fasses découvrir ce fameux pays.

A mesure qu'ils s'approchaient de l'avion, sur le point d'embarquer, Zeik sentait l'excitation monter en lui. En même temps, chaque pas lui faisait réaliser un peu plus ce qu'il se passait.

Le Japon.

Il rentrait chez lui. Non, il allait en vacances chez lui. C'était différent, Zeik ne chercha pas à comprendre. Il allait au Japon, c'était tout ce qui comptait.

A peine les pieds dans l'avion, à peine installé à sa place, il avait déjà envie d'être arrivé à destination.

Ekel lui serra la main.

- Je savais que cela te ferait plaisir.

***

Ekel regardait l'adolescent dormir. Même assoupi, il avait toujours se sourire ravi au visage.

Zeik avait passé les premières heures du voyage à parler du Japon, de Tokyo, du quartier où il avait grandi. Les endroits où il voulait se rendre avec Ekel, ce qu'il avait envie de manger, faire, les personnes qu'il avait envie de voir.

Ils devaient passer un mois de vacances dans ce pays. Avec le programme déjà tracé de Zeik, ils n'allaient pas pouvoir s'ennuyer.

L'adolescent s'était endormi avant même de pouvoir terminer ce fameux programme.

Ekel sortit son téléphone, prit son copain endormi en photo. De lui-même, son regard se porta sur l'heure.

Déjà. Il n'avait pas vu le temps défiler. Peut-être s'était-il endormi à un moment donné, lui aussi.

- Zeik ?

Le garçon marmonna, bougea sans se réveiller.

- On va arriver Zeik, réveilles toi.

Au mot « arriver », Zeik se réveilla d'un seul coup. Il regarda par le hublot. Il faisait jour dehors et, à cette altitude, il avait une vue parfaite sur les îles. C'était magnifique.

L'atterrissage lui parut interminable. Attendre les valises une fois dans l'aéroport fut tout aussi long. Dans le taxi pour se rendre jusqu'à Tokyo, Zeik avait du mal à tenir en place. Sorti dans les rues de la grande ville, il ressemblait à un enfant devant la vitrine d'un magasin de jouets, à la période de Noël.

- Alors ? Demanda Ekel.

Zeik ferma les yeux et leva le nez vers le ciel. Il reconnaissait chaque odeur qu'il sentait, chaque son qu'il entendait. L'activité de Tokyo, elle s'imposa de nouveau à lui. Elle n'était plus qu'un simple souvenir dans sa tête, elle était bien là.

- J'aime cette ville.

Il rouvrit les yeux pour aller dans les bras d'Ekel.

- Il me tarde de visiter Tokyo. Par où veux-tu commencer ? Sauf si tu veux d'abord aller dormir, après ce vol...

Du regard, Zeik suivit une voiture qui passait devant eux. Cette dernière alla droit sur l'avenue principale, puis tourna sur une autre voie avant de disparaître derrière un immeuble.

Sans s'en rendre compte, il lui répondit dans sa langue natale.

- Désolé Zeik, je n'ai pas encore appris le japonais.

Zeik l'embrassa, rapidement, joyeusement.

- Excuse-moi. Je disais que j'irais bien dormir...

- Mais ?

- Il y a un endroit où je voudrais aller avant. Un endroit, qui me tient vraiment à cœur.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant