Chapitre 26

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     Son père n'était pas loin d'être rouge de colère. Zeik se redressa sur son lit pour mieux fixer ses parents. Aucun d'eux ne savait par où commencer.

- Tu peux m'expliquer Zeik ? Finit par dire son père.

- T'expliquer quoi ?

- Non, Zeik, ne joue pas à ce jeu-là avec moi. Tu sais très bien de quoi je parle !

- Il n'y a rien à dire. Je me suis battu, j'ai été exclu du lycée. C'est tout.

- Et tu le prends sur ce ton-là ?

Le rouge monta pleinement aux joues de son père. La colère était bien là.

- J'ai également entendu dire que tu n'étais pas en cours cet après-midi non plus, releva sa mère. Où étais-tu ?

- En quoi cela vous regarde ?

Ryo sembla prendre une décharge électrique.

- Tu es notre fils Zeik, évidemment que ça nous regarde ! Ta vie nous regarde. Quoi que tu fasses cela nous regarde. Ton attitude nous déçoit énormément. Tu te bats, tu sèches les cours, cela signifie quoi ?

Zeik haussa les épaules. Moins d'une seconde après, la gifle claqua. Il la sentit passer. Son père était là, à quelques centimètres à peine de lui. Il n'avait pas pu se retenir plus longtemps.

Le garçon se toucha la joue, sans réellement réaliser ce qu'il venait de lui arriver.

- Au fond, vous n'en avez rien à faire de savoir pourquoi je me suis battu, ou l'endroit où je me trouvais cette après-midi ! Une autre question vous brûle les lèvres. Tellement que vous n'osez même pas la poser !

- Sur un autre ton Zeik !

- Pourquoi ? Pourquoi vous ne me le demandez pas en face ?

Zeik regarda son père, sa mère.

- Vous avez peur, n'est-ce pas ? Peur de la vérité. Vous ne voulez pas l'entendre !

La seconde gifle claqua, comme la première.

- Tu nous parles autrement !

A cet instant, Zeik aurait préféré que son père s'intéresse plus à ce qu'il pouvait bien manger, plutôt qu'à son fils.

- Je lui ai parlé de cet article de journal de lycée Zeik, lâcha sa mère.

- Enfin, tu t'y intéresses...

- C'est de cela que tu veux parler ? Cet article stupide, cette ineptie ? Quoi, c'est à cause de cela que tu t'es battu ? Ce n'est qu'un article mensonger, il ne dit rien de vrai.

Zeik eu un rire nerveux.

- Tout cela n'est qu'une blague de tes camarades. Ils l'ont fait, je ne sais pas... pour t'embêter parce que tu étais le nouveau il y a quelques mois à peine. Je refuse que tu t'abaisses à des actes aussi stupides pour... pour cela.

Le garçon détourna le regard.

- Une blague... tu penses aussi que c'est qu'une blague...

Il détourna le regard.

- Ce n'est pas une blague dans le seul but de « m'embêter » ...

- Qu'est-ce que tu dis ?

- Je dis que... cet article ne fait que dire la vérité. Ils l'ont su car c'est moi qui l'ai dit... à deux personnes. Je... je ne suis pas le genre de garçon à aimer les filles.

Son père fit quelques pas vers l'arrière.

- C'est... c'est n'importe quoi ! Tout à fait ridicule.

- Tu ne me crois pas ? C'est ça ? Pourquoi ? Pourquoi, tu...

Zeik regarda sa mère.

- Vous avez honte, c'est ça ? Votre fils est un homo, il faudra vous y faire !

- Tait toi Zeik !

- Non, je ne garderai pas le silence. Je ne peux plus. Durant trop longtemps, j'ai gardé ça secret. Sauf que... je suis gay et cela ne changera pas.

- Tu t'entends parler ?

- Oui, je m'entends !

Son père ne savait pas comment réagir, le rouge de la colère n'avait pas quitté son visage. Quand il était dans cet état, il avait les joues qui rebondissaient. Il ressemblait à un bulldog qui essayait de faire peur.

- Tu nous provoques, c'est ça ? Ce n'est que de la provocation. Tu cherches quoi ? A te faire remarquer ? A te rendre intéressant ? C'est ta manière de nous dire que tu ne voulais pas quitter le japon ?

- Non ! Je ne fais que dire la vérité.

Son père avait envie de lui en mettre une autre. Cela se voyait, il était à deux doigts de faire le pas qui les séparait. Prêt à tendre le bras.

Pourtant, il se retint, ou plutôt, sa femme le retint. D'un simple regard, elle l'empêcha de bouger.

- Tu n'es qu'un gamin stupide ! Inconscient et irréfléchi.

- Papa...

- Il n'y a pas de papa qui tienne ! Tu restes dans ta chambre. Tu as quatre jours pour réfléchir pleinement à ce que tu as fait. Quand tu reviendras nous parler, je veux que ce soit pour t'excuser et nous dire que tout ceci n'était qu'un mensonge inutile pour te rendre intéressant ! Si ce n'est pas pour cela, ne vient pas nous parler.

Zeik ne put même pas répondre.

Ses parents quittèrent la chambre, la porte claqua derrière eux. Le garçon se laissa retomber en arrière sur son lit. Ses yeux s'embuèrent. Il ne put retenir les larmes qui se mirent à couler.

Il le savait, il l'avait toujours su. Ses parents n'étaient pas prêts à l'entendre.

Peut-être ne le seraient-ils jamais.

Comment en était-il arrivé là ?

En une journée, il avait tout perdu. Ses amis, sa place dans l'équipe de basket, la reconnaissance, sa famille. Une erreur, un pas hors du chemin et il perdait tout. Il aurait mieux fait de garder le silence, malgré les supplications de Sâme. Il le savait...

Entre les larmes, il crut entendre une voix. Aussi forte qu'un murmure. Cela venait de là, de sa chambre. Il laissa les gouttes couler et écouta. Ce n'était pas la voix de ses parents.

Son téléphone. Zeik se rappela. Parmi les draps, il le récupéra.

- Ekel ?

Il était toujours au bout du fil.

- Quand...

Zeik eu un hoquet.

- Quand est-ce que l'on peut se revoir ?

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant