Chapitre 12

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  La pause de midi, le moment que la plupart des étudiants préféré, avec celui qu'était la fin des cours.

Le petit gymnase était vide à cette heure-ci, tous préféraient manger plutôt que d'aller faire du sport.

Zeik n'avait pas faim. Toute cette attention était, pour Sâme, une bonne chose. Pour lui, elle lui coupait l'appétit. Il avait juste envie de se retrouver seul.

D'un geste las, il jeta sa veste au sol, sortit un ballon du local de sport. Les bruits des rebonds raisonnèrent dans le gymnase désert.

Zeik se plaça, regarda le panier. Sans grande conviction, il fit un lancer. Un trois points. En match ce n'était pas sa spécialité, il n'y arrivait que rarement. Quand il était seul sur le terrain, c'était différent. Il y avait moins de pression.

Son tir fut parfait. Il ne toucha même pas le bord du panier. Quand le ballon retomba sur le sol, il réalisa que sa mère ne lui avait toujours pas rendu le sien. Il lui manquait, que ce soit en décoration dans sa chambre, ou dans son sac pour aller au lycée.

Le souvenir de cette confiscation lui fit marquer un autre panier. Puis encore un, et un suivant. Il en enchaîna cinq de la sorte. Il n'en rata aucun.

Il s'apprêtait à en tirer un autre, lorsqu'il entendit des voix basses, et des gloussements. Gloussements qui se voulaient discrets, mais qui ne l'étaient pas.

Zeik lança son ballon.

A l'entrée du gymnase, trois filles l'observaient, empêchant les portes battantes de se refermer. En les voyant, le garçon ne put s'empêcher de se demander si les filles allaient toujours par trois.

A la différence de celle du club du journal, ces trois-là ne se ressemblaient pas. L'une des trois ne le lâchait pas du regard, en rougissant. Elle détourna les yeux lorsqu'elle réalisa qu'il la regardait.

Zeik fit mine de ne plus les voir.

Il reprit le ballon, marqua un nouveau panier. Du coin de l'œil, il vit les deux grandes pousser la troisième, celle qui rougissait, à l'intérieur du gymnase, avant de disparaître derrière les portes battantes.

Restée seule, elle hésita à s'approcher. Tout en elle trahissait la timidité qu'elle essayait pourtant de cacher. C'était une jeune fille rousse, au visage remplit de taches de rousseur. Du haut de ses un mètres soixante, elle semblait être une personne plutôt simple.

Elle portait du maquillage, mais c'était la première fois qu'elle en mettait, cela se voyait. A tous les coups c'étaient ses amis qui le lui avaient mis juste avant de venir. Toute son attitude montrait qu'elle avait cherché à se faire belle pour l'occasion.

Elle fit enfin quelques pas vers lui. Zeik arrêta son ballon.

- Tu... tu ne vas pas manger ?

Ce n'était pas ce qu'elle voulait dire, mais c'était tout ce qu'il lui venait.

- Non je n'ai pas très faim. J'avais envie de joueur un peu et d'être seul.

Elle baissa les yeux vers ses chaussures.

- Désolé. Je... je te dérange.

Zeik avait envie de répondre un oui franc et sincère.

Il ne le fit pas.

Elle n'était pas à l'aise ici, dans ce gymnase avec lui. Il ne voulait pas la déstabiliser encore plus.

- Non c'est bon, tu peux rester.

Il fit rebondir le ballon sur le sol, l'arrêta entre ses mains. Elle ne semblait pas savoir ou se mettre. D'un geste de la tête, il lui montra les gradins. Même dans le petit gymnase il y en avait.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant