Chapitre 29

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  Zeik se sentait fatigué, sans pour autant avoir envie de dormir. Il sentait la chaleur du corps d'Ekel, collé contre lui. Lui non plus ne dormait pas.

- Zeik ?

- E e (oui) ?

- Parle-moi de ton copain, celui que tu as au Japon.

- Celui que j'avais. Nous ne sommes plus ensemble.

- Alors tu en avais bien un ! Vous vous êtes séparés à cause de ton départ ?

Ils avaient éteint toutes les lumières de la grange. Dans le noir, Zeik devinait le regard d'Ekel sur lui. Il savait qu'il le fixait. Il le sentait.

- En quelque sorte...

Il se retourna pour n'offrir à l'étudiant que son dos à observer.

- Je vois... tu ne veux pas en parler.

Le garçon sentit une main lui caresser le dos, le faisant frissonner.

- Et toi tu en as eu des copains ?

- Quelques un.

- Quelques un ? Qu'est-ce que ça veut dire exactement ça ?

Ekel n'arrêta pas de lui caresser le dos tout en lui parlant. Il se voulait doux, rassurant, réconfortant.

- Je n'en ai pas eu de vraiment sérieux. Ils n'étaient souvent que des coups d'un soir.

L'adolescent eu l'impression de recevoir une décharge électrique malgré la douceur des caresses dans son dos.

Des coups d'un soir ?

Et lui, qu'est-ce qu'il était ?

Après tout il n'avait rencontré l'étudiant que la veille. Ils ne se connaissaient pas. Tout cela était rapide. Effroyablement rapide.

- Est-ce que je suis juste un coup d'un soir moi ?

Pourquoi la réponse tardait-elle à venir ? Ekel hésitait-il ?

- Non Zeik. Mes coups d'un soir n'étaient jamais de petits lycéens.

L'adolescent se recroquevilla un peu plus sur lui-même. Il n'aimait plus cette conversation.

- Excuse-moi de n'être qu'un petit lycéen.

Ekel se serra un peu plus contre lui, chassant totalement le froid ambiant qui régnait dans la grange.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je ne voulais pas te vexer Zeik. C'est différent avec toi. C'est vrai que tout est rapide. Je suis arrivé au lycée il y a peu, on a passé plusieurs jours à juste se regarder chacun de notre côté, en cachette, et on n'a parlé pour la première fois qu'hier. Mais, crois-moi, il n'y a que peu de personne qui m'attirent d'un simple regard autant que toi. Peu de personnes que je prends en photo de loin pour mieux l'observer ensuite...

- Et tu en train de dire que tu as eu un coup de foudre pour moi ?

L'étudiant l'embrassa dans le cou.

- Il se pourrait bien, c'est possible non ? Toi, l'as-tu eu ?

- Je me sens étrangement bien avec toi et je pense que... j'avais besoin de ça.

- Cette réponse me convient.

Dans son dos, le jeune homme ne perdait pas son sourire.

Zeik sentit les mains du jeune homme soulever son t-shirt, entrer en contact avec sa peau, s'enrouler autour de lui pour se poser sur son ventre. Elles étaient froides en fin de compte. Malgré le nouveau frisson qui traversa tout son corps, il n'osa rien dire. Le souffle chaud d'Ekel venait chasser ce frisson.

Les mains passèrent du ventre au torse. Ekel chercha à le faire se retourner. Il voulait avoir autre chose qu'un dos en face de lui. Zeik n'offrit qu'une résistance illusoire pour l'en empêcher. Il se retrouva sur le dos, Ekel le chevaucha, et s'allongea sur lui.

Dans le noir, il chercha les lèvres du garçon. Sur son ventre, son torse, les mains du jeune homme se réchauffèrent. Elles cherchèrent à descendre plus bas. Zeik se contracta.

- Non, s'il te plaît, Ekel.

- Tu as peur ?

Le garçon ne répondit pas.

- Je ne te ferais rien si tu ne le veux pas. Le premier soir c'est peut-être trop tôt... je suis d'accord. Prenons notre temps.

Ekel retira ses mains, mais resta allongé sur lui. Il ne se priva pas de l'embrasser une nouvelle fois.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant