Un jour ils comprendront

Chapitre 61

Le repas avait été interminable. En même temps, cela n'avait pas déplut à Sâme, cela retardait la conversation que sa sœur voulait toujours avoir avec elle. Sâme savait qu'elle n'y échapperait pas. Léa' obtenait toujours ce qu'elle voulait.

La jeune fille fit un sourire. En fait, elle savait de qui elle tenait.

Pour retarder le moment fatal, elle alla se doucher. L'eau chaude et l'odeur du savon lui firent du bien. Cela lui donna le temps de réfléchir à cette histoire. Encore.

Elle-même n'y comprenait plus grand chose. Peut-être qu'au final, en parler avec Léana était une bonne idée.

Elle lâcha un soupir et s'enroula dans un peignoir.

- J'avais oublié à quel point tu étais longue sous la douche.

Son aînée l'attendait, allongée sur son lit, un magazine à la main. Elle le posa quand sa petite sœur rentra dans la chambre et se redressa sur le lit.

- Alors c'est qui ?

- Qui ça ?

- Tu sais de qui je parle. Quel est cet autre garçon qui t'a fait quitter Mike ? Parce qu'il y en a un, tu ne peux pas me le cacher.

Sâme se laissa tomber sur son siège de bureau. Elle utilisa le dossier comme d'un accoudoir. Elle n'avait plus le choix à présent, elle devait parler.

- Tu te souviens du garçon dont je t'ai parlé à Noël ? Un nouvel élève qui vient du Japon.

Léana coinça l'une de ses mèches de cheveux derrière l'oreille et se mit à réfléchir.

- Oui, je m'en souviens. Tu m'en avais fait une telle description. Un beau gosse non ?

Sâme hocha la tête, les yeux brillants, comme si elle venait de recevoir un objet qu'elle rêvait d'avoir. Sa sœur en rigola.

- Ho je vois ! Il s'appelle comment déjà ?

- Zeik Kaîda.

- Zeik Kaîda... ça sonne bien.

Léa' reprit son magazine et fit semblant de s'y intéresser. Elle tournait les pages sans en lire la moindre ligne.

- Alors c'est à cause de lui si tu n'es plus avec ton ex merveilleux petit copain ?

- Il n'est pas merveilleux, c'est un crétin.

- As une époque tu le trouvais merveilleux.

Sâme fit une grimace, comme si elle réalisait la bêtise qu'elle avait pu faire, ou dire.

- Certainement, oui. Mais c'était il y a longtemps maintenant.

- Et tu t'entends bien avec ce Zeik ?

Les yeux de la jeune fille s'illuminèrent de plus belle.

- Oui ! On pourrait même jusqu'à aller dire que je m'entends très bien avec lui.

- Alors où est le problème ?

- Je n'ai jamais dit qu'il y avait un problème !

Sa sœur rabaissa son magazine et lui fit les gros yeux.

- Tu caches mal ton jeu Sâme. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure qu'il y a un problème. Tu sortirais avec lui, tu te serais empressé de me le dire le jour même par message. J'aurais déjà eu droit à tous les détails s'il n'y avait eu aucun problème. Là, tu ne m'en parle que parce que je te le demande. Alors qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qui ne va pas avec ce garçon ?