Chapitre 42

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Zeik comptait les jours, voire les heures.

Déjà un mois depuis son exclusion, sa fugue, son retour au lycée. Un mois durant lequel il avait à peine adressé la parole à ses parents, où il était sans cesse surveillé, où il était toujours aussi libre qu'un canari en cage.

Un mois durant lequel la seule personne à lui parler était Sâme, malgré son interdiction plus ou moins maintenue de la voir.

La plupart avaient finis par oublier sa fugue et ses bagarres avec Mike. Ils avaient même fini par ne plus vraiment faire attention à qui il était exactement.

Un mois difficile, où les moments où il se sentait le mieux, c'était durant les cours de sport, quand il jouait au basket. Ces instants-là lui faisaient oublier tout le reste. Toutes les insultes, les rires, les messages laissés dans un casier déjà souillé.

Le basket, le frisson qu'il ressentait lorsqu'il jouait, lui faisait oublier qu'il était au lycée, dans un milieu qu'il n'aimait plus. Un ballon entre les mains et il oubliait son absence, il oubliait son silence, malgré les nombreux messages de Sâme.

- Zeik, tu rêves encore !

L'adolescent secoua la tête. Il avait aussi oublié qu'il était en cours, en sport pourtant.

- Tu pensais à quoi ? Lui chuchota Sâme.

- A rien du tout.

Il regarda le panier en face de lui, tira. Un lancer franc qui alla exactement là où Zeik avait décidé qu'il aille.

- J'ai parlé avec ta mère tout à l'heure.

Zeik alla récupérer son ballon.

- Elle accepte, au sein du lycée et du lycée seulement, de relâcher un peu son attention. Tu seras plus libre de tes mouvements à présents.

Sâme tenta un lancer. Sa position n'était pas si mauvaise. Ce qui n'empêcha pas le ballon de rebondir sur le panneau pour revenir vers elle, sans passer par la case panier. Elle fit une petite moue déçut.

- Tu te raidis trop quand tu lances le ballon. Ta position est bonne, mais tu es trop crispée pour avoir un bon lancé. Essaie de te détendre, d'avoir de la légèreté et de la mobilité dans tes bras.

La jeune fille regarda le ballon, le panier, Zeik. Essayant d'être la plus légère possible dans ce qu'elle faisait, elle tira. Un lancer qui n'était pas parfait, mais qui alla dans le panier malgré la maladresse du débutant.

- C'est mieux.

Sâme afficha un sourire satisfait.

- Merci le basketteur. Pour revenir à notre sujet...

- Oui ?

- Tu peux allez manger au self, au lieu d'aller rejoindre ta mère et tu as le droit de respirer durant les récréés.

- C'est toi qui as réussi à convaincre ma mère ?

- Oui, qui d'autre ? Ta mère a fini par comprendre que tu n'envisageais pas de fuir le lycée, du moins, pas si je suis là ! Respirer librement de nouveau te fera du bien, elle est d'accord avec ça.

Zeik fit rebondir le ballon plusieurs fois, puis le lança. Que Sâme parvienne à convaincre sa mère ne l'étonnait pas vraiment. Elle faisait un premier pas en avant et était la plus à même de ses deux parents à changer d'avis à son sujet et il connaissait les talents de persuasions de son amie.

- Merci.

- Avec plaisir.

Il regarda les autres accomplir, comme ils pouvaient, l'exercice donné par le professeur.

- Attend, tu as dit « si tu es là ? » ?

Sâme se mordilla la lèvre supérieure, avec quand même un petit sourire en coin.

- Je ne dois pas te lâcher d'une semelle. A partir de maintenant je serais ton ombre.

- Je reste surveillé tout de même, comme si j'étais un prisonnier.

- Oui, mais par moi.

Zeik eut un léger sourire. Sâme n'avait pas tort.

- Je pense que je pourrais le supporter.

Les deux amis se regardèrent en souriant.

- Et je peux jouer au basket en dehors de ce cours ?

- Nous n'avons pas soulevé ce point-là. Je pense que, tant que tu es au lycée, sous ma surveillance, il ne devrait pas y avoir de problème.

Zeik fit un nouveau sourire. Sâme venait d'entrouvrir sa cage d'oiseau.

Il allait marquer un nouveau panier, lorsque le professeur siffla la fin de l'exercice.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant