Chapitre 56

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Zeik passa tout le quart temps à observer en détail la défense des adversaires. Ils appliquaient une défense de joueur à joueur, plutôt qu'une de zone. Ils avaient une technique particulière, pesante, qui épuisait le joueur bloqué. Surtout, ils changeaient sans cesse leur marquage, suivant les mouvements de la balle.

Petit à petit, ce ballon n'alla plus que dans un sens. L'équipe du lycée n'arrivait plus à passer. Nathan était en nage, tout comme le reste de l'équipe. Ils n'en étaient qu'à la moitié du second quart temps.

Le capitaine tenta une passe, le ballon lui fut volé.

Très vite, l'écart de point se creusa.

- Voilà, l'équipe adverse prend l'avantage du match. La pression exercée sur le terrain à portait ses fruits. Notre équipe est basé sur son attaque forte. En face ils jouent principalement sur leur défense. Même la meilleure des attaques se brise face à un mur trop imposant. L'écart va continuer de s'agrandir à présent.

- Il n'y a pas moyen que cela change ? Questionna Sâme.

Zeik fit une grimace.

- La solution serait de changer d'équipe et surtout d'avoir un capitaine moins stupide !

- Zeik, s'il te plaît.

Il lâcha un soupir, puis répondit.

- Pour remonter, il faudrait que les joueurs retrouvent de l'énergie, ce qui peut se faire seulement en changeant de joueurs, ce qui veut dire : retirer les titulaires pour mettre les remplaçants et donc enlever du terrain les meilleurs joueurs pour un certain temps. Un temps qui peut être fatal à l'équipe. Leur meilleure solution est donc de réussir à percer leur défense. Le fait qu'ils changent sans cesse leur marquage ne permet pas d'avoir de repère. Ils déstabilisent l'équipe, on perd la balle, ils la récupèrent. L'équipe passe au-delà de ça et elle pourra marquer. Si leur défense est franchie, ils seront à leur tour déstabilisés, parce que dans leur stratégie, leur mur n'est pas passé. Mais même là, je doute que cela suffise, ils ont pris de l'avance. Et il ne faut pas ignorer leur attaque non plus. Même si leur défense est percée ils arriveront encore à marquer. Dans l'état actuel des choses, ce sont eux qui ont le plus souvent la balle, alors ils en profitent...

- Cette défense est si dure à passer ?

Il haussa les épaules.

- Quand tu es sur le terrain, avec la pression et dans le feu de l'action, oui elle peut être dur à passer. Simplement parce que tu cherches une solution et que, dans la panique, une erreur peut être commise. Mais quand tu regardes de l'extérieur, il est facile de voir deux moyens de faire tomber la défense.

- Facile, parle pour toi. Je ne connais rien aux règles du basket, alors je vois mal ce qu'il est possible de faire ! Releva Ekel.

- Je confirme, ajouta Sâme. Alors qu'elles sont ces deux solutions ?

- La première solution, une fois la stratégie comprise, et de trouver le point faible et de l'utiliser pour tout faire tomber. La deuxième est de les déstabiliser assez, comme eux nous déstabilisent, pour ébranler leur défense et faire tomber leur stratégie à l'eau et ainsi passer leur défense plus facilement.

Sâme prit une nouvelle poigner de pop-corn.

- Je ne trouve pas qu'il y est d'immense différence entre les deux.

- Il y en a pourtant. La première consiste à faire tomber leur défense en comprenant comment elle fonctionne. La deuxième, c'est de la faire tomber en les surprenant.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant