Chapitre 33

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L'odeur de poussière et de paille avait quelque chose de plutôt agréable, voir même chaleureux. Il ne faisait pas chaud dans la grange, sous la couverture, Zeik ne ressentait pas le froid.

Ekel le regarda dans les yeux.

- Tu es toujours sûr de toi ?

Zeik affirma d'un signe de tête.

Au fond de lui, il était terrifié. Il en avait envie, même si la peur lui prenait le ventre et ne le quittait plus. Elle était toujours présente quand Ekel poussa la couverture et s'assit sur ses genoux. Plus encore quand il retira son t-shirt, dévoilant son torse, son ventre et sa peau relativement blanche.

Le garçon déglutit lorsqu'il sentit les mains du jeune homme sur lui.

D'abord juste pour le toucher, puis pour lui enlever son propre t-shirt. Il était déjà allé jusqu'à ce stade là avec son ex-copain.

Jamais au-delà.

Il savait que cette fois ci, cela irait plus loin. C'était ce qu'il avait demandé, il le voulait. C'était soudain, certains diraient prématuré, pourtant, il ne voulait plus allait en arrière. Il ne voulait plus attendre.

Il voulut se redresser, Ekel le força à se recoucher.

- Tu me fais confiance Zeik ?

L'adolescent ne parvenait même plus à répondre. Sa voix restait bloquée dans sa gorge. Il savait qu'il en avait envie, l'étudiant l'avait assez rassuré pour le vouloir. Il se contenta d'un simple hochement de tête pour lui répondre.

- Je vais y aller doucement.

Zeik ferma les yeux. Il sentit les mains d'Ekel sur son torse. Elles étaient plus chaudes que la veille. Ses lèvres tièdes sur son ventre... Tous les gestes étaient lents, doux et d'une délicatesse qu'il ne soupçonnait pas.

Il resta un moment ainsi, à simplement le caresser, ou faire entrer ses lèvres en contact avec la peau du garçon.

Petit à petit, les mains allèrent plus bas, dépassèrent les limites du ventre. Ekel leva un instant les yeux vers lui, s'assurant que tout allait bien, avant de continuer.

Zeik sentit son pantalon glisser le long de ses jambes, lentement, sans aucune brusquerie.

Se retrouver totalement nu, sous les couvertures, à la merci de cet étudiant. Il en eut un frisson, non de froid. Dans le noir de ses yeux clos, il oublia tout ce qui l'entourait.

Tout ce qui comptait, c'était Ekel. Tout ce qu'il sentait, c'était Ekel.

Il se crispa. La peur arrivait tout de même à gâcher le plaisir du moment.

- Détends-toi.

Il ne se sentait pas à l'aise. Il était touché là où personne ne l'avait jamais touché. Il se sentait à la fois bien et... étrange. Une sensation qui, du haut de ses seize ans, il n'avait jamais ressenti. Il voulait continuer et en même temps, une petite voix dans son esprit lui criait d'arrêter et de fuir. Il le voulait, parce qu'il se sentait bien avec Ekel, c'était ce qu'il se répétait.

- N'ai pas peur.

Zeik essaya de se détendre. Fermant un peu plus les yeux, si cela était encore possible, il ignora les doutes et la peur et resta sans bouger.

Ekel, tout ce qu'il faisait, lui procurait la chaleur qui le protégeait du froid. Son corps était à présent si bouillant que la couverture en devenait inutile.

- Ekel...

L'étudiant se redressa, remonta un peu vers lui.

- Regarde-moi.

Zeik ouvrit les yeux, avec une certaine crainte tout de même. Ekel était souriant. Un sourire tinté tout de même d'inquiétude.

- Tout va bien ?

- Oui.

Ekel chercha les lèvres du garçon, l'embrassa, encore une fois. En même temps que leurs langues s'emmêlaient, le garçon sentit les mains de l'étudiant continuer ce qu'elles faisaient. Tout son bas ventre était en feu. S'il avait l'impression qu'il allait exploser, ce n'était pas pour autant une sensation désagréable.

Zeik n'osait pas baisser les yeux vers ce que faisait l'étudiant. Il préférait garder son regard plongé dans celui d'Ekel. Il sentait tout et c'était suffisant pour savoir.

Il sentait que l'étudiant le préparer de façon que cela soit moins douloureux. Il ne l'avait jamais fait, il n'en ignorait pas la chose pour autant. Il savait comment cela se passait, il savait que cela pouvait être désagréable au départ. Ekel essayait de minimiser tout cela. Il y alla doucement, sachant précisément comment s'y prendre. Il y mit le temps qu'il fallait. Même s'il était pressé, excité à la vue du corps de l'adolescent, il prit le temps.

Il fallait que cela se passe bien.

Il le regarda encore une fois.

- Tu es prêt ?

Zeik ferma de nouveau les yeux, en hochant la tête. Ils arrivaient à la prochaine étape.

Lorsqu'il le sentit de manière plus concrète, cette fois, en lui, il ne put s'empêcher de se crisper de nouveau.

- Détends-toi.

Les préparations d'Ekel avaient été efficaces. Elles diminuèrent la douleur qu'il ressentait. Une douleur qui n'était pas celle à laquelle il s'attendait. Il avait mal, mais c'était relativement agréable.

Ekel l'embrassa de nouveau. Encore une fois, jusqu'à qu'il oublie totalement la douleur. Jusqu'à ce qu'il se détende complètement.

C'était tellement différent que tout ce que lui avait fait ressentir l'étudiant jusque-là.

Bientôt, de lui-même, son corps se mit à suivre le rythme.

Mouvement après mouvement.

Zeik en arriva même, durant un instant, à oublier ce qu'il se passait réellement. L'espace d'un instant, tout ce qu'il y eu, se fut le plaisir. L'étrange sensation enivrante que cette relation charnelle procurait. Son corps était chaud, transpirant.

A présent, il ne voulait plus que cela s'arrête. Il avait presque l'impression qu'un certain poids s'envolait.

Il enroula ses bras autour d'Ekel, leur regard se croisa. L'étudiant voulu parler, il l'en empêcha en l'embrassant. Il ne voulait pas l'entendre. Il voulait simplement rester dans cet instant, loin du monde extérieur.

- Ekel ? Tu es là-haut ?

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant