Chapitre 47

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La porte grinça en s'ouvrant.

- Tu ressembles à un ours en hibernation dans sa caverne.

Zeik sortit à peine la tête de sous la couverture. Il était bien là où il était, recroquevillé sur lui-même et au chaud. Il avait l'impression que rien ne pouvait lui arriver ainsi.

- Qu'est-ce que tu fais là Sâme ?

- C'est Mickey qui m'a tout dit, j'ai l'impression qu'il t'apprécie. Je voulais te voir avant de rentrer chez moi.

- C'est le meilleur ami d'Ekel...

- C'est sans doute une raison pour laquelle il t'apprécie bien...

Le garçon l'entendit poser son sac par terre, l'ouvrir et fouiller dedans.

- Je t'ai pris les cours que tu as manqué, et les devoirs à faire.

- Merci Sâme.

La jeune fille ne savait pas vraiment où se mettre. Après plusieurs secondes de réflexion, elle finit par s'asseoir sur le bord du lit.

- Montre-moi s'il te plaît, Zeik.

Il laissa passer un certain temps.

- Te montrer quoi ?

- Ce qu'ils t'ont fait.

- Il n'y a rien à voir.

- Je veux me rendre compte !

- Ce n'est pas la peine.

Sâme s'affaissa un peu sur elle-même. Elle donnait l'impression de porter tout le poids du monde sur ses épaules.

- Je devais rester avec toi. J'avais promis à ta mère de ne pas te lâcher des yeux, pas une seule fois. Au début j'ai cru que tu avais séché les cours. Je t'en ai voulu. Après j'ai su et c'est à moi que j'en ai voulu. J'aurais dû te faire confiance et surtout ne pas te laisser seul. C'est ma faute...

- Tu n'es responsable de rien Sâme.

Zeik y repensa. Quelle soit là où non ça n'aurait rien changé. A cet instant, Mike l'avait pris pour cible aussi. Elle n'aurait été qu'une manière de lui faire mal indirectement. Au fond, heureusement qu'elle n'avait pas été avec lui.

- Montre-moi Zeik.

Il s'enfonça un peu plus sous sa couverture. Il ne voulait pas lui montrer. Il ne voulait pas qu'elle voit le résultat de coups pris aussi pour la protéger. Ce n'était qu'une des causes, parmi tant d'autre, lui dire ne l'aurait fait que culpabiliser plus encore. Il pouvait au moins lui épargner cela.

- S'il te plaît, insista la jeune fille.

Il ne pouvait résister à son amie. Elle avait ce don pour faire céder les autre. Avec un soupir, il retira enfin la couverture et s'assit dans son lit.

Le sang ne coulait plus, restaient les hématomes, les rougeurs, les coupures, un œil au beurre noir et tout ce qu'il pouvait ressentir intérieurement.

D'un geste hésitant, Sâme retira une mèche de cheveux, passa un doigt léger sur une coupure qu'il avait au coin de la lèvre.

- Qui sont les responsables ?

- Personne...

- C'est la réponse que tu as fait à tout le monde, c'est ça ? Ne les défends pas en taisant leur nom, s'il te plaît.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant