Chapitre 65

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            Zeik était allongé sur son lit. D'un geste mécanique, il lançait son ballon au-dessus de lui. A chaque lancé, il trouvait une manière différente d'annoncer la vérité à ses parents.

Il arrêta un instant le ballon, le fit tourner dans ses mains, le relança. A ses yeux, aucune solution ne convenait. Il ne savait pas comment leur dire.

Il n'était pas rentré avec sa mère du lycée. Elle avait du travail en retard à rattraper. Son père serait donc le premier des deux à arriver.

Zeik craignait son retour. Seul, il préférait encore affronter sa mère que son père.

En parlant de lui....

La porte d'entrée grinça en s'ouvrant. Son père posa son sac dans l'entrée, ses clés sur la table. Zeik se concentrait tellement dessus, qu'il avait l'impression d'entendre les moindres mouvements de son père. Il l'entendit entrer dans la cuisine, en ressortir, s'attarder aux toilettes, traîner un peu dans la maison.

Enfin, il montait les escaliers et s'approchait de sa chambre. A cet instant, Zeik en oublia même de respirer.

La porte de sa chambre s'ouvrit.

- Tu es rentré.

Il reprit sa respiration, lança son ballon en l'air. La question de son père était si banale et évidente.

- Oui.

- Tu as vu ta mère aujourd'hui ?

- A peine cinq minutes pour me dire qu'elle avait du travail en retard et que je devais rentrer seul de mon côté.

- Elle m'a dit qu'elle te parlerait ce midi.

Le midi... Il avait bien parlé avec quelqu'un. Avec Sâme, non sa mère.

- Elle était certainement trop occupée.

- Lorsqu'il s'agit d'une conversation importante, elle trouve toujours le temps.

Zeik sentit les battements de son cœur s'affoler. Ils avaient dépassé le rythme normal, il ne pouvait même pas les contrôler.

- Qu'est-ce qu'elle voulait me dire ?

Ryo Kaîda restait bien debout, à la porte, imposant comme il l'était.

- Tu étais où ce week-end ?

- Chez Sâme, essaya le garçon.

- C'était s'en doute vrai au début, mais pas tout le week-end ! Je te repose donc la question de manière plus précise, tu étais où de samedi soir, jusqu'à lundi matin, avant que tu n'arrives au lycée ?

Zeik préféra regarder son ballon, plutôt que son père.

- Après le match tu veux dire ?

- Tu sais très bien de quand je parle !

- Chez Sâme, répéta-t-il.

- Tu mens Zeik. Tu sais très bien que je n'aime pas ça !

- Je ne mens pas !

- Si tu es en train de le faire. Nous avons vu les parents de Sâme dimanche matin.

Pourquoi la chance n'était pas de son côté ?

- Ou ça ?

- Cela n'a aucune importance Zeik ! Te croyant avec ta copine, on lui a demandé comment tu allais.

Un jour ils comprendrontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant