Chapitre 14 : Pacify her (2)

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Eden hésita à répondre un non, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Sa main toucha la poignée de porte et tenta de l'ouvrir. Mais rien ne se passa et la blanche pâlit. Même si elle savait qu'elle était enfermée, une partie de la jeune femme ne voulait pas y croire.

Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle sentie le regard inquiet de l'homme qui lui faisait face. Rayan s'approcha de l'étudiante et lui prit doucement ses mains. Elle leva la tête et se perdit dans ses orbes vertes.

Clémence, qui écoutait derrière la porte, sourit. Elle s'éloigna de la porte, fière de son coup. La patronne s'amusait un peu les clés de l'arrière cuisine et finit par attirer l'attention du serveur. Hyun déposa son plateau pour prendre ses commandes.

"Où est Eden ? S'enquit le jeune homme.

-Dans les stocks, sourit la blonde. Mais elle ne devrait pas tarder à revenir. Allez, va servir en vitesse les clients."

L'asiatique ne dit rien et repris son boulot, toujours inquiet pour sa collègue. Un grognement s'échappa de ses lèvres, puis, il reprit son sourire des plus joyeux pour les clients encore présents.

Du côté d'Eden et de Rayan, le silence était toujours présent. La jeune femme n'avait pas bougé, ne sachant plus quoi penser. Pourquoi son professeur était devenu si gentil avec elle alors qu'il lui avait fait comprendre que ce n'était qu'une gamine.

D'un mouvement brusque, elle retira ses mains. Le brun l'observa, son expression reflétant à la fois son incompréhension et sa déception. Il regarda la jeune femme traverser toute la pièce pour aller se cacher dans son coin loin de lui.

"Eden ... Arrête de faire l'enfant, la supplia-t-il. Je veux juste qu'on parle entre adultes.

-Alors que vous avez-vous même dit que j'étais une gamine, grogna la blanche. Depuis quand vous changez d'avis comme de chemise ?

-Depuis que je me rends compte que je t'ai fais bien trop de mal, alors que c'est en partie ma faute, avoua Rayan, sentant sa confiance en lui s'effriter lentement.

-Hein ?

-Eden ... Je te demande pardon pour tout ce que j'ai dit ce jour-là. J'étais assez fatigué par mes nuits remplies de cauchemars, blasés de tes refus, qui étaient d'une certaine manière logique, frustrés de ne pas pouvoir contrôler certains aspects de ma vie. J'espère que tu arriveras un jour à me pardonna, dit-il sincèrement.

-Comme si c'était si simple, cracha Eden dans un souffle. Tu as passé quatre mois à me draguer et à me faire des propositions des plus déplacés et tu me demandes de te pardonner tes actes ?

-Pour être exact, je te demande bien plus, rectifia le professeur. Je te demande de continuer à faire partie de ta vie. Mais, pas qu'en tant qu'enseignant. Non. J'aimerais qu'on soit ami. Peut-être plus si affinité. Mais, si un jour, pour mon plus grand malheur, tu devais tomber amoureuse d'un autre homme, alors ne m'éloigne pas de toi. Je ne serai pas jaloux de lui. Tant que tu es heureuse.

-Je ... C'est ridicule. Pourquoi vous êtes intéressé à moi ?

-Cela ... Je ne le sais pas encore. Mais j'espère le savoir un jour.

-Mouais ...

-Alors, tu acceptes ? Demanda le brun, de plus en plus inquiet suite à sa déclaration."

Le silence remplit à nouveau la pièce. Eden observait l'homme, cherchant à savoir s'il bluffait. Mais rien n'indiquait cela. Elle fit un premier pas vers lui, se demandant si cela valait le coup d'accepter son offre des plus étranges.

Qu'avait-elle à perdre ? Mais surtout qu'avait-elle à gagner ? De nombreux doutes l'empêchaient de voir la lumière des réponses que l'étudiante tentait de trouver. La blanche fit un autre pas, commençant à prendre partie dans le duel interne qui l'enflammait.

Si elle acceptait son offre, la jeune femme devrait faire très attention à plusieurs détails. Le premier serait de ne pas tomber amoureuse de lui. Pas après ce qu'il a fait et dit. Le deuxième serait de ne pas se faire prendre, quel que soit leur relation.

Eden savait pertinemment que Mélody ou l'une de ses nombreuses groupies feraient tous pour évincer la femme qui aurait saisi le cœur du professeur. Et d'une certaine manière, cela l'apitoyait un peu sur son sort. Aucun homme ne devait vivre et subir ça.

Et si elle l'aidait ? Après tout, l'étudiante pourrait être assez futée pour dégager le moindre obstacle. Un troisième pas fut franchis et enfin, Eden avait pris sa décision.

Rayan, qui l'observait depuis tout ce temps, avait peur de sa réponse. Mais au vu des différents pas qu'elle avait faits en sa direction, cela ne pouvait être que bon. Son regard la détailla et, il fut assez surpris de remarquer enfin les traits tirés par la fatigue et la tristesse de son visage. Lui avait-il fait autant de mal ? Les remords n'eurent pas le temps de le prendre, car la voix de son élève les chassèrent.

"Je sais que cela peut paraître insensé, mais j'accepte votre proposition. Tant que vous n'agissez pas comme un imbécile.

-Promis Eden, sourit-il"

L'homme traversa le vide qui les séparait et la prit dans ses bras. La jeune femme se raidit, mais plus le temps passait, plus elle se détendit. Il allait falloir qu'elle s'y habitue assez rapidement. Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre pendant un petit moment avant que la porte s'ouvre et qu'ils se séparent en rougissant.

"De ce que je vois, vous avez réussi à vous expliquer, déclara Clémence, un sourire narquois sur les lèvres. J'espère que vous saurez rendre Eden heureuse monsieur, sinon, compté sur moi pour vous pourrir la vie.

-Je vous en fait la promesse, fit Rayan, bien plus serein qu'avant.

-Bien. Quant à toi Eden, je ne veux plus te voir jusqu'à la rentrée. Il va falloir que tu te reposes

-Euh ... Bien Clémence, murmura l'étudiante, un peu gênée."

La gérante du café leur sourit avant de laisser le couple seul. L'homme regarda sa compagne et lui caressa doucement la tête, avant de s'éloigner, avec cette démarche assurée.

"Je t'attends à l'entrée."

Pacify her [Rayan x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant