Pacify her [Rayan x OC]

Chapitre 46 : Craquage

Hyun regarda Will s'éloigner, puis porta son regard vers la jeune femme. Il la vit commencer à trembler, tandis que les larmes s'écoulaient à nouveau le long des sillons creusés sur ses joues. Eden reprenait lentement le contrôle de son corps et ses émotions prenaient le dessus sur sa raison. Elle respirait lourdement et ses jambes finirent par céder sous le poids de ses peurs.

Hyun la rattrapa in extremis et ne sut pas quoi faire. Il prit plusieurs minutes pour tenter de calmer l'étudiante en art, avant de l'emmener en désespoir de cause vers le café.

La jeune femme fut relevée par son ami et ils traversèrent la foule. Son corps tressaillait de plus belle tandis qu'ils fendaient le flux humain. Sa respiration devient, une nouvelle fois, de plus en plus saccadée, les larmes noyant à nouveau son regard mauve, alors que les passants regardaient le couple sans comprendre ce qu'il venait de se passer.

Ils arrivèrent assez rapidement au café et rentrèrent au chaud. Il n'y avait aucun client pour le moment. Seul Christophe était présent et il nettoyait le bar. L'homme aux cheveux noir se retourna et leur adressa un sourire qui disparut aussi vite en voyant l'état de sa fille.

Sans s'en rendre compte, il s'approcha d'un pas très rapide vers la jeune femme tétanisée. Il remercia Hyun qui l'accompagnait, avant de la prendre dans ses bras. Eden ne réagit pas et le père décida de faire monter la blanche chez sa compagne. Ce fut une épreuve quelque peu compliquée pour la jeune femme qui sentait ses forces la quitter pour laisser la place à la honte.

Clémence arrosait ses plantes tout en fredonnant un air joyeux quand le père et la fille rentrèrent chez elle. La blonde tourna la tête pour les observer un instant, puis elle vit l'état d'Eden. Son sang ne fit qu'un tour alors que la jeune femme s'effondrait en larmes sur le sol de l'appartement. Son instinct maternel reprit le dessus et elle s'approcha de l'étudiante.

« Eden ?! S'alarma Christophe, sous le choc de voir sa fille dans cet état.

- Laisse moi gérer la situation mon amour, fit la gérante du café, tout en prenant l'étudiante pour l'emmener se reposer dans le salon. »

Elle coucha la blanche dans le canapé, lui mit une couverture et alla lui préparer une boisson chaude. Clémence arriva et la lui donna tout en lui murmurant des mots doux et rassurants. Christophe s'approcha de sa fille et la prit dans ses bras, mais la jeune femme s'éloigna vivement de lui.

Il fronça les sourcils, sans comprendre pourquoi son enfant réagissait comme ça. La gérante se leva et alla faire asseoir son amant un peu plus loin, puis alla chercher de quoi nettoyer le sol taché par la boisson chaude.

Son amant se leva rapidement la suivit. Il la plaqua doucement contre le plan de travail, voulant obtenir des explications. La blonde se retourna et vit le regard inquiet de son compagnon. Elle l'embrassa doucement avant de caresser son cou.

« Ne t'inquiète pas trop pour elle, lui murmura-t-elle. Je vais lui parler pour savoir ce qui la met dans cet état.

- Mais si elle ne dit rien ?

- On trouvera une autre solution mon amour, la rassura-t-elle. Je m'occupe de tout. »

L'homme aux cheveux noirs soupira, se résignant au plan de sa compagne et ils allèrent dans le salon. Après avoir nettoyé rapidement le sol, Clémence d'aller s'installer près de la jeune femme.

« Dis moi ce qui te met dans cet état ma grande ?

- C'e-C'est Wi-Willi-iam, souffla Eden, tremblante. I-Il est reve-venu. Il v-va me f-faire du mal ... Et-Et à v-vous aus-aussi.

- William ?! S'emporta son père. Ton ex petit-ami ?! Mais depuis le procès, il est en prison depuis plus d'un an ! Et il ne peut pas en sortir avant dix-huit ans !

- J-Je te dis que c'est l-lui ! S'écria la blanche, morte de panique.

- Tu es en train de délirer ma grande !

- N-Non ! J-Je l'ai vu e-en vi-ville !

-Tu es en train de stresser à cause de tes études ! Pourquoi je t'ai laissé faire un master ?! »

Christophe se leva et laissa les deux femmes seules dans la pièce. Clémence fronça les sourcils et soupira. La dernière fois qu'elle avait vu Eden faire une crise aussi violente, c'était quelques jours avant le début du procès contre le jeune homme.

La blonde regarda la blanche. Elle prit affectivement dans ses bras et la rassura pendant un long moment. Elle lui proposa de passer quelques jours ici pour qu'elle puisse se reposer. L'étudiante hocha timidement la tête pour accepter l'offre et se leva pour aller dans la chambre qu'elle avait prit l'habitude d'occuper durant sa première année de licence.

Son père revient, un peu plus calme et regarda son amante. Il s'assit près d'elle et lui donna une boisson chaude. Elle le remercia et la dégusta en souriant. L'homme au teint hâlé la prit dans ses bras pour la câliner.

« Elle exagère ... , soupira son compagnon.

- Christophe, ta fille ne fait jamais semblant. Elle a même tendance à venir travailler alors qu'elle a plus de trente-huit de fièvre, une toux pas possible et des vertiges, rétorqua la gérante. La dernière fois qu'elle a fait ce genre de crise, c'était à cause de son ex. Alors quand je la voit comme ça ... J'ai tendance à la croire. William est tellement fourbe qu'il serait capable de s'échapper de n'importe quelle prison. Surtout qu'il a de quoi lui en vouloir.

- Mais qu'il sorte ! Je vais lui faire sa fête à ce petit connard ! On touche pas à ma petite princesse ! S'énerva-t-il.

- Alors donne un peu de crédit à ce que dit ta fille. Parce que même si elle peut avoir halluciné, elle peut aussi être tombée sur lui alors qu'il était en sortie.

- Hum ... On verras comment ça évolue. »

Clémence finit la boisson et embrassa son amant avant de donner un coup de main à Hyun au café. Christophe la laissa partir en souriant un peu.