Pacify her [Rayan x OC]

Chapitre 15 : Le chevalier servant

La blanche prit son temps pour changer de tenue. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Ses yeux se fermèrent lentement et rapidement, elle se remémora ce qu'il venait de se dérouler il y a à peine quelques minutes.

Eden avait acceptée de rester en contact avec celui qui devait être son professeur pendant encore six longs mois. Elle rouvrit ses yeux et se sentie très fatiguée. Ces derniers mois avaient vraiment été trop éreintant physiquement et mentalement.

La jeune femme finit de se changer et prit son sac avant de sortir du vestiaire. Elle salua Hyun et Clémence avant de passer la porte. L'air frais la fit frissonner.

Son professeur l'attendait et lui sourit tendrement. Cela fit ressentir un sentiment étrange à la jeune femme. Lui aussi avait-il subi contre coup psychologique à cause de cette affaire ? C'est à ce moment là que l'étudiante compris qu'elle n'était pas seule dans cette situation, et se sentie assez mal.

" Est-ce que ça va Eden ? S'enquit Rayan, la voyant pâlir.
-Je ... Oui ... Ne vous inquiétez pas, balbutia la jeune femme en reprenant ses esprits. Je vais rentrer chez moi pour aller me reposer.
-Cela te dérange si je te raccompagne en voiture ? Lui proposa-t-il.
-Euh ... Bien sûr."

Le brun sourit et partie en compagnie de la blanche. Ils traversèrent quelques rues en silences. Eden se concentra sur l'aura que dégageait l'homme, et elle fut assez surprise de trouver cela rassurant.

Ils arrivèrent près d'une voiture de sport rouge, et elle ne put s'empêcher de penser que cela ressemblait à un cliché, du genre, bel homme cherchant à attirer l'œil des jeunes femmes en manques d'amour, grâce à sa voiture.

Un petit rire s'échappa de ses lèvres, attirant l'attention de la personne qui l'accompagnait. Eden lui sourit doucement, pour le rassurer et s'installa sur la place passagère.

Rayan fit de même et démarra la voiture. Il jeta un dernier coup d'œil à l'étudiante à côté de lui et prit la décision de ne pas la ramener chez elle. Il avait peur que s'il l'a laissé toute seule, elle ferait une très grosse connerie. De plus, il devait lui rendre son carnet, qui était la source de leur conflit.

La blanche ferma un instant les yeux, se laissant bercer par la voiture. Sa respiration se fit plus lente et elle sentie qu'elle commençait à somnoler. l'odeur de monoï qui embaumait le véhicule, lui fit rêver une plage paradisiaque. La jeune femme était sur un petit nuage, mais elle en descendit bien vite quand la voiture s'arrêta.

Ses yeux mauves s'ouvrirent et elle observa son professeur. Il lui souriait toujours, et elle se doutait qu'il l'avait observé dormir quelques instants. Elle allait le remercier de l'avoir ramené chez elle, mais l'étudiante remarqua qu'elle n'était pas dans son quartier.

"On est où ?
-Devant chez moi, lui répondit-il doucement. Je n'avais pas ton adresse et je voulais te rendre ton carnet. Je n'ai jamais eu le temps et l'occasion de pouvoir te le restituer.
-Ah ... C'est vrai, grogna la jeune femme.
-Je sais que c'est pas le meilleur moment, mais je ne voulais pas te déranger alors que tu dormais. Et j'ai une superbe collection d'ouvrages anciens, fit le professeur en lui faisant un clin d'œil."

Le brun sortit de sa voiture, la laissant réfléchir quelques secondes. Eden soupira, trouvant qu'il le faisait exprès. Elle sortie à son tour et fut mordue par le froid, laissant échapper un grognement. La blanche rattrapa rapidement l'homme et ils entrèrent dans l'ascenseur.

Jusqu'à l'appartement, le silence s'était installé entre eux. Rayan lui donna quelques petits regards et soupira intérieurement. La jeune femme était totalement bornée et n'acceptait pas encore totalement le choix qu'il lui avait un peu imposé.

Il prit ses clés et déverrouilla la porte. Eden s'engouffra timidement et fut étonnée de voir quelques cartons traîner un peu partout. Sa tête se tourna vers le trentenaire et il lui expliqua que depuis la rentrée, il n'avait pas pu faire beaucoup de rangements.

La jeune femme fut prise d'un sentiment qu'elle connaissait très bien. Sa maudite manie qui la poussait à faire le ménage était en train de refaire surface. Ses épaules s'affaissèrent, alors qu''elle luttait pour ne pas toucher le moindre objet.

Une fois son manteau accroché à un cintre, elle s'installa sur le canapé, la fatigue reprenant le dessus de son être. L'étudiante, qui trouvait que l'appartement n'était pas à l'image de son professeur, n'eut même plus la force de lui sortir une de ses légendaires piques.

Pourtant, l'environnement autour d'elle, en plus de la fatiguer, la stressait beaucoup. Qui aurait cru que son professeur d'art était un homme des plus désorganisé. Son regard se posa sur l'homme qui la rejoignait.

"Mélody n'est pas venus ranger ici ? Railla paresseusement la jeune femme.-Non. Tu es la première élève que j'accepte chez moi.
-Mais quel honneur. Je pensais que vous seriez un peu plus ordonné.-Le bazar et les cartons te dérangent ? Fit-il étonné.
-Oui. Et j'ai qu'une envie, c'est d'y remédier, soupira la blanche.
-Avec ta fatigue ? Ce n'est pas forcément une très bonne idée."

Eden lui décrocha un regard des plus noirs et se leva, voulant lui prouver le contraire. Rayan fut bouche bée. Il s'arrêta et finit par éclater de rire. Elle n'était pas possible à être aussi têtue. L'étudiante se retourne et le regarda, sans comprendre son état soudain. L'homme lui dit que c'était bien la première fois qu'il l'a voyée comme ça.

La blanche leva les yeux au ciel et commença son fastidieux travail dans l'entrée. Le professeur l'aida et la pièce fut rangée en à peine une petite demi-heure. Ils continuèrent le même manège dans la cuisine.

Le brun finit par trouver une cuillère en bois et un couvercle de casserole et sourit. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas fait l'enfant, et Eden, qui était dos à lui, lui en donnait l'occasion.

"Je suis là pour vous protéger gente dame ! Fit-il en brandissant la cuillère. N'ayez crainte ! Je ferais tout pour battre ce dragon noir et le chasser de votre esprit, vous libérant du mal qui vous ronge !
-Hein ?"

Eden se retourna et le regarda un moment, choquée de le voir se dandiner avec la cuillère et le couvercle. Un gros fou rire la prit et elle finit par se rouler par terre, tellement c'était hilarant. La blanche finit par se calmer, et sourit.

"Oh mon bon chevalier ! Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis transportée* par cette nouvelle ! Libérez-moi de ce mal qui me ronge depuis fort longtemps !"

Les deux adultes se regardèrent avant d'éclater de rire. Le rangement de la cuisine reprit, non sans quelques combats de cuillères en bois et de farine, détendant l'ambiance qui était très tendue entre eux.

*Le mot transport est utilisée dans le sens qu'on lui donnait à la renaissance. Il s'agit de l'expression de ses sentiments.