Pacify her [Rayan x OC]

Chapitre 8 : Je ne ressens rien pour elle.

Les jours, puis les semaines passèrent sans le moindre accident entre eux deux. Personnes n'avaient eu vent de l'incident de la salle de sport.

Eden avait décidé d'oublier cela en se penchant un peu plus sur ses études et son boulot. Et cela avait porté ses fruits. Ses notes avaient augmenté de quelques demi-points et la jeune femme avait gagné en rapidité au café.

Mais cela n'était pas passé inaperçu. Clémence avait voulu comprendre pourquoi la blanche réagissait comme ça, et obtenue comme réponse qu'une envie de travailler plus grande. Hyun, quand à lui, remarqua que la jeune femme ne prenait plus le temps pour sortir un peu. C'est donc lui qui organisa les quelques soirées entre eux pour permettre à l'étudiante de relâcher un peu la pression.

Et durant les cours, surtout ceux de M. Zaidi, elle ne se faisait pas entendre. Et cela ne la dérangeait pas. Au contraire. Au moins, la blanche pouvait passer un peu inaperçue. Son amie, Chani avait bien vu qu'il se passait quelque chose, mais elle n'avait rien dit. Après tout, cela ne servait à rien de presser son amie, c'était sa vie.

Mais la gothique avait aussi remarqué un changement provenant du professeur d'art moderne. Sans doute à cause des mauvaises ondes qu'ils dégageaient. Il lui paraissait plus fatigué et sans savoir pourquoi, elle fit un lien entre lui et son amie.

Et elle ne savait à quel point elle avait raison. Car depuis ce matin-là, Rayan était encore sous le choc de cette confrontation. Il savait que c'était de sa faute, que le rentre dedans n'était pas une très bonne idée, surtout avec Eden. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Il ressentait maintenant un pincement au cœur quand il voyait la blanche rire et sourire loin de lui. Et de la jalousie quand elle était avec son collègue de travail.

En parlant de lui, le professeur d'art n'avait pas pu s'empêcher de nourrir une haine des plus profondes. Comment il avait pu l'approcher sans qu'elle ne le repousse ? Cela l'enrageait plus que de raison, et sa vie personnelle commençait à en prendre un coup.

La fatigue s'accumulait de plus en plus, car il fuyait l'Eden cauchemardesque en se penchant sur ses recherches et la préparation de ses cours. Il lui arrivait aussi fréquemment de louper des repas. Et Rayan se demandait comment il faisait pour tenir encore debout. Oui, cette fille l'avait définitivement rendu malade.

Mais pour éviter de se rendre un peu plus malade, il avait mis en place une stratégie, certes, assez simple, mais qui au moins, avait le mérite de marcher correctement. Ignorer l'étudiante aux cheveux blancs. Moins elle parlait, moins son cœur se trouvait être transporté par le doux son de sa voix, moins il en souffrait.

La veille des vacances arriva très rapidement, et le professeur d'art laissa un soupir s'échapper de ses lèvres. Cette pause était plus que bienvenue dans la spirale émotionnelle qu'il vivait. Ses yeux émeraude se posèrent sur les feuilles qui trainaient sur son bureau. La porte s'ouvrir et ses yeux se levèrent pour voir apparaître son assistante, en tenue plutôt légère pour la saison et un grand sourire à la lèvre.

"Bonjour Mélody, fit poliment Rayan. Vous m'avez l'air bien réchauffé aujourd'hui ?
-Bonjour Monsieur. Oui. Peut-être un peu trop, avoua timidement Mélody. Je n'ai pas fait très attention ce matin en prenant ma robe dans ma garde-robe.
-Une vraie tête en l'air, rigola son professeur en se levant. Asseyez-vous, je vais vous apporter une boisson pour vous réchauffer.
-Non. Vous n'aurez pas le temps de faire ça. Je ne fais que passer pour vous donner ce colis."

Son assistante posa la boîte sur le bureau. Rayan l'ouvrit et vit à l'intérieur des nombreux papiers, un petit paquet soigneusement emballé avec du papier cadeau rouge et un petit nœud vert. Il le prit et observa Mélody qui était sur le point de partir.

"Attendez Mélody !
-Oui Monsieur ? Fit l'interpellée en se retournant ?
-Ce petit paquet ... Il provient de toi ?
-Qu-Quoi ?! Mais comment êtes-vous tombé dessus ? S'écria la brune, très surprise.
-C'était dans le colis, dit-il en désignant la boîte. Je peux savoir pour quelle occasion j'y ai le droit ?
-De ... Depuis quelque temps, vous paraissez fatigué et triste. Je voulais juste vous redonner un peu le sourire, déclara-t-elle de plus en plus rougissante.
-Euh ... Bien... Merci, murmura Rayan, touché par cette petite attention. Par contre, je n'ai pas de présent pour te rendre la pareille.
-Ce n'est pas grave. Tant que vous me rendrez mes sentiments, pensa tout haut la jeune femme.
-Q-Quoi ?! Qu'est-ce que tu racontes Mélody ?!
-M-Moi ?! Mais r-rien ...
-Si. Qu'est-ce que tu insinues par "rendre tes sentiments" ? S'énerva le brun.
-Je ... Je ... Après tout ... Cela ne sert à rien de vous cacher plus longtemps la vérité."

Mélody s'approcha lentement de son supérieur. Elle mit ses mains sur ses joues et attira son visage près du sien. L'étudiante posa un chaste baiser sur ses lèvres. Rayan se glaça, ne sachant plus quoi faire. Comment son assistante avait-elle développé des sentiments pour lui alors qu'il n'avait pas cessé d'être irascible et perturbé durant les dernières semaines.

Sans qu'il s'en rende vraiment compte, il repoussa son élève et lui offrit un regard de dégout, encore sous le choc. Des mots sortirent de sa bouche, mais aucun ne put s'imprimer dans son esprit. Par contre, il se souvient des larmes qui perlaient au niveau de ses yeux. Sa main frappa son bureau et l'homme sortit rapidement de son bureau en prenant deux objets qu'il ne pensait pas retoucher un jour.

Le professeur sortit une cigarette du paquet et l'alluma. La dernière fois qu'il avait fait ça, c'était à la mort d'Eva. Cela avait été tellement choquant pour lui, que pendant les trois mois qui ont suivi sa mort, il fumait plusieurs cigarettes par jour. Et du jour au lendemain, Rayan s'était arrêté.

Après chaque bouffée de cigarette, le trentenaire sentait ses problèmes disparaître petit à petit. Ses sentiments pour Eden étaient à nouveau emmurés dans son cœur. La haine qu'il avait envers Hyun laissait place à un sentiment de vide plus que bienvenu. Et la confession de Mélody disparaissait comme les mots qu'il avait pu lui prononcer.