La Sénégalaise [Histoire Terminée]

Chapitre 51 Partie 2

PDV Madjiguène

-Coucou Abdoul,c est encore moi,dis-je à l attention du frère de ma nouvelle amie.

-Madjiguène?Je te croyais rentrée,lance-t-il surpris.

-Non,on va déjeuner ensemble,lui propose-je.

Ma question semble le brusquer mais il hoche la tête.Il range ses affaires puis nous sortons ensemble.

Dès que les employés de mes parents nous voient,ils ne nous quittent plus des yeux.

J entends une femme dire:

-Ah c est donc ça!Il est intéressé par la fille des patrons.C est pour ça qu'il nous a rejetées.Il n y a pas de meilleur parti en effet.

Une autre déclare:

"Deugue leu key"(c est vrai).De nos jours,ce ne sont pas seulement les femmes qui sont des opportunistes,mais les hommes aussi.

Abdoul était dans une colère noire.Je le voyais contracter la mâchoire.C est sûr que si ça avait été des hommes qui avaient dit ces mots,il n aurait pas hésité à les attaquer.Je décide d intervenir:

-Dîtes moi,vous n avez rien de plus intéressant à faire que de vous mêler de la vie des autres?Même si Abdoul s intéressait à moi,il n en a pas le droit?Vous voulez dire que sans mon statut social,je ne peux pas me faire aimer par un homme?Vous êtes ici pour travailler.Alors consacrez vous à ça.

Personne n ose me contredire car je suis la fille des bosses.
Je prends la main du frère de Fatou pour qu'on quitte cet endroit.

Une fois installé dans un restau pas très loin,j entends un merci sortir de sa bouche.

-Ce n est rien.Je déteste être médisée.J aime qu'on me dise les choses en face.En plus j ai horreur des préjugés et qu'on se mêle de ma vie,répondis-je.

-Malheureusement nous vivons dans une société où les gens ont un besoin permanent de s immiscer dans la vie des autres,affirme-t-il.

-C est hélas vrai.Mais oublions tout ça et mangeons.

Il acquiesce.Le serveur arrive et dépose des menus.
Nous les consultons puis commendons.

Il y avait "love someone" de Lukas Graham qui passait.
Je me mets automatiquement à chanter.Abdoul me regarde un peu surpris.

-Rejoins moi,je sais que tu en meurs d envie,l encourage- je.

Il s exécute.Il a une de ces voix.

Quand la chanson prend fin,on se fixe longuement.Personne ne parlait.Mais je finis par briser le silence:

-Tu accepterais de faire un duo avec moi un de ces jours.Tu as une de ces voix!

-Non Madji,la célébrité n est pas faite pour moi.

-C est bien dommage.

Nos commendes venaient d arriver.Chacun souhaite à l autre bon appétit puis on entame.

-Je ne savais pas que tu écoutais ce style de musique,fis-je à Abdoul.

-C est à cause de ma folle de soeur.Apparemment,elle ne connaît pas l existence des écouteurs,rigole-t-il.Elle passe son temps à mettre la musique à fond.Au début,ça m agacait,mais à force d écouter cette chanson,j ai fini par l aimer.J ai même téléchargé les paroles.Mais elle ne le sait pas et je t en prie ne lui dit pas,dit-il en joignant ses deux mains.Sinon,elle va me rabâcher les oreilles avec ça."Abdoul écoute la même musique que moi nanani nanana",dit-il d une voix qui se veut d être celle de sa soeur.

Je ne peux m empêcher d éclater de rire et il ne tarde pas à me rejoindre.

Quand on se calme,je ne peux m empêcher de lancer:"J ai toujours voulu avoir une soeur."

-La vie n offre pas tout tu sais,réplique-t-il.

J hoche la tête en guise de réponse.Puis ajoute:"Tu es très chanceux d en avoir une".

-Crois moi,ce n est pas du tout un cadeau d avoir une soeur comme Fatou,déclare-t-il.

-N importe quoi Abdoul.Avoue que tu l aimes beaucoup.

Silence!

-Y a rien de mal à dire à quelqu'un que tu l aimes.Ce n est pas du tout une faiblesse comme le pense la plupart des garçons, argumente- je.

Je faisais référence à moi et non à Fatou.

-Ouais t as raison......Tu sais depuis qu'il est parti,je me suis beaucoup endurci.Je dois être fort pour Fatou et maman,m explique-t-il.

Sa bonne humeur avait laissé place à une soudaine tristesse.

-Je comprends,dis-je pour ensuite poser mes mains sur les siennes et les lui caresser affectueusement.

Il me sourit fébrilement.

Hélas,ce moment est gâché par un flash.Je lève les yeux pour faire face à un groupe de journalistes ou devrais-je dire paparazzis.Oh purée!