Point de vue de Damien
Elle ne dit rien. Après lui avoir montré la piscine, je l'ai amené sur la terrasse devant la maison où la table était déjà dressée. Alice nous a apporté le repas, mais Maëva n'y a pas touché. Elle se contente de jouer avec sa fourchette, la tête baissée, l'air triste. Elle assimile. Elle comprend que ce qui lui arrive n'est pas un mauvais rêve. J'ai découragé tous ses espoirs d'évasion. Inhumain ? Non, au contraire. Le plus vite elle arrêtera de lutter, le plus vite elle sera heureuse avec moi.
Je tends ma main à travers la table pour la poser sur la sienne. Elle sursaute à mon contact.
-Maëva, tu dois manger un peu.
Elle lève ses beaux yeux vers moi.
-Laisse-moi partir, s'il-te-plait, murmure-t-elle.
-Ce n'est pas possible ma belle.
Je vois ses yeux s'humidifier. Sa voix tremble légèrement.
-Pourquoi ? Pourquoi moi ? Qu'est-ce que tu me veux ? Je ne suis pas riche, mais j'ai économisé un peu et si tu...
-Maëva, je l'interromps. Je ne veux pas d'argent. Je te l'ai déjà dit, ce que je veux, c'est toi. Je t'ai vu pour la première fois il y a quelques années. Tu te cachais pour observer les amis de ton frère. Ils travaillent pour moi, et j'étais de passage à ce moment-là. Soit dit en passant, tu n'étais pas très discrète, je souris. Je t'ai suivi de plus ou moins près depuis ce moment-là. Je ne pouvais pas te sortir de ma tête. Je te connais par cœur, mon ange. Tu ne t'es pas demandé comment je connaissais ton nom, ta taille de vêtements ?
Ses yeux s'écarquillent au fur et à mesure de mon récit. Sa tristesse semble s'éloigner, et je perçois dans son regard un éclat de colère. Elle ne dit rien pendant quelques instants. Lorsqu'elle reprend la parole, sa voix ne tremble plus de chagrin mais bel et bien de rage.
-Et donc tu t'es dit que tu allais m'enlever ? Que c'était la bonne chose à faire ? Tu as pensé à moi, à ce que je voulais ? J'ai une vie, une famille, des amis. Je ne te connais pas, je ne veux pas vivre avec toi. Tu as pensé à tout ça ? Non, tu n'as pensé qu'à toi et à ton petit plaisir égoïste !
Sa colère est montée crescendo, et elle achève sa petite tirade en criant, les mains crispées sur ses couverts. C'est exactement ce que j'aime chez elle. Cette fougue, cette insolence, cette audace. Elle m'excite terriblement. Je meurs d'envie de la plaquer contre la table, de relever sa robe, de la sentir s'abandonner à moi contre sa volonté... Malheureusement cela devra attendre. Je prends une voix froide pour lui répondre.
-Ne cherche pas de pourquoi. Tu es à moi maintenant, point final. Accepte-le maintenant, tout sera bien plus simple.
-Et si je ne veux pas de toi ? crache-t-elle.
Je lui adresse un sourire cruel.
-J'ai été plus que gentil jusqu'à présent, mais si c'est ta volonté cela peut tout à fait changer.
La peur reprend enfin sa place dans son regard. Elle baisse la tête et ne me répond pas. Le dîner s'achève sans qu'elle ne décroche un mot. Le soleil s'est couché. Je meurs d'envie de la prendre dans mes bras, mais je la vois frissonner.
-Tu veux que je t'amène un pull ? je lui demande.
Elle hoche la tête. Je me lève et rentre dans la maison. J'attrape rapidement un sweat que j'ai laissé dans le salon et retourne sur la terrasse.
Elle n'est plus là. Seules ses chaussures sont posées par terre. La colère monte en moi. Je pensais avoir été clair. Je ne la vois pas au loin, cela ne signifie donc qu'une chose. Je cours vers l'arrière de la maison. La porte est ouverte. Je me précipite à l'intérieur vers la cuisine. Elle est effectivement là, en train de chercher frénétiquement dans les tiroirs.
Je me jette sur elle et la plaque durement au sol. Elle essaye de me blesser avec le couteau de cuisine qu'elle a trouvé mais je l'écrase de tout mon poids et ramène ses poignets dans une de mes mains au-dessus de sa tête. Elle essaye de se débattre mais je suis bien plus fort et en quelques secondes elle est complètement immobilisée. De l'autre main, j'attrape son menton pour la forcer à me regarder.
-Qu'est-ce que je t'ai dit juste avant que nous sortions de ta chambre ? je lui demande sourdement, furieux.
-Va te faire foutre ! crie-t-elle en essayant d'échapper à ma prise.
Je la gifle. Elle arrête de remuer et me regarde avec étonnement. Sa joue devient rouge, je n'y suis pas allé de main morte. J'attrape sans difficulté le couteau entre ses mains et place la lame juste sous son œil droit. Ses yeux s'agrandissent d'effroi tandis que je sens son cœur accélérer sous moi.
-C'est la dernière fois que tu me parles comme ça, tu m'as bien compris ?
Elle ne répond rien. J'enfonce légèrement le couteau dans sa joue et l'abaisse de quelques centimètres, laissant un trait rouge sur son sillage.
-Ou...oui...murmure-t-elle.
-Et tu n'as toujours pas répondu à ma question.
Elle se dépêche de reprendre la parole, consciente que je vais continuer à la blesser tant que je n'ai pas entendu ce que je veux.
-Tu...tu m'as dit de ne pas essayer de partir...
-Et ? je la presse.
-Et que si...sinon il y aurait des représailles...
-Tu vois, quand tu veux, je réplique ironiquement.
Je marque une pause avant de reprendre à mi-voix.
-La question maintenant, c'est qu'est-ce que je vais bien pouvoir te faire...
Elle avale difficilement sa salive. Je continue à abaisser le couteau jusqu'à son menton. Pas que j'attende une réponde de sa part, je veux juste la marquer aussi bien psychologiquement que physiquement. Et c'est le cas, une fine coupure traverse maintenant sa joue de part en part. Elle serre les mâchoires et ne sourcille pas durant ces quelques secondes. N'importe quelle fille aurait pleuré ou m'aurait supplié d'arrêter. Mais pas elle... Elle est si forte et fragile à la fois, si attirante... Je m'allonge un peu plus sur elle.
-Je crois que je sais, dis-je d'une voix doucereuse alors qu'un sourit fleurit sur mes lèvres.
Ses yeux remplis d'inquiétude essayent de me sonder.
-Embrasse-moi.
_____________________Salut à tous !
Merci beaucoup pour vos vues je suis vraiment trop contente !
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Bonne lecture !
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Je suis ton ombre
Romance-Je n'appartiens à personne, espèce de taré ! -Pour l'instant peut-être. Mais tu verras que tu finiras par être entièrement à moi. Corps et âme...susurre-t-il. Vois-tu, je trouve ça terriblement excitant de savoir que tu ne veux pas de moi mais que...