Partie 48

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Point de vue de Damien

Je regarde avec amusement les différents acteurs de mon procès prendre place.

Les jurés s'installent avec plus ou moins d'aisance selon leur expérience dans le milieu juridique, accompagnés des magistrats. Je les connais tous, un par un. Je les ai traqués, j'ai fouillé dans leur passé pour en déterrer les souvenirs sombres et obtenir un moyen de pression sur eux.

Je me tourne vers mon avocat. Il est grand, féroce, et son costume noir ne fait que renforcer son aspect inhumain. Un vrai requin dans le milieu. Attiré uniquement par l'argent, et prêt à s'abaisser aux pires atrocités pour s'assurer de gagner un procès. Placé en détention provisoire comme je l'étais, je n'aurais pas pu faire grand-chose sans cet allié à mes côtés.

Le Président de la Cour entre. Il va s'assoir entre les magistrats. Ce cher Président...et sa petite fille de quatre ans. Je souris en pensant que Maëva ait pu pensé une seule seconde que je puisse être condamné. Tout ça n'est qu'une immense plaisanterie. Il n'y a aucune chance pour que je sois déclaré coupable. Cette situation était prévisible, et je place mes pions depuis des mois pour pouvoir m'en sortir si elle venait à se produire. Ajoutez à cela la présence de mon avocat prêt à assassiner l'ensemble de la Cour pour repartir avec un chèque signé, le fait que chacun de ses membres me soit entièrement soumis, et l'absence de preuves compromettantes détruites par mes soins, et vous avez le tableau.

Non, je ne vais pas être condamné. D'ici ce soir, je serai libre. D'ici demain soir, j'aurai récupéré Maëva, et d'ici trois jours elle sera en train de recevoir sa punition pour le nombre de règles qu'elle a transgressées.

              Je me doutais bien qu'elle porterait plainte contre moi, et pour être tout à fait honnête, je suis très content qu'elle l'ait fait. Cela me donne des motifs supplémentaires pour la punir. Le nombre d'heures que j'ai passées à imaginer ce que je pourrais lui faire subir...J'ai décidé d'arrêter d'être doux et patient avec elle, cela ne mène à rien. Non, il est temps d'adopter la méthode de Victor. Je vais la briser totalement jusqu'à ce qu'elle réponde au moindre de mes désirs. Je sens mon sexe se durcir rien qu'en y pensant.
La porte en face de moi s'ouvre, et l'avocat de Maëva apparait. Je le dévisage de la tête aux pieds. Son visage me dit quelque chose, mais impossible de me rappeler où je l'ai déjà vu. Toutefois, je n'ai pas le temps de m'attarder sur la question.

          Elle entre enfin, et toute mon attention se focalise immédiatement sur elle. Mon sourire s'élargit alors que je la vois s'avancer d'une démarche hésitante jusqu'à sa place.

-Fermez la bouche, vous allez vous mettre à baver, me chuchote mon avocat.

Je ris doucement. Il est vrai que la façon dont je l'observe peut sembler étrange vue de l'extérieur mais je ne peux pas m'en empêcher. Cela ne fait que quelques semaines que je ne l'ai pas vue, et pourtant j'ai l'impression de la redécouvrir. Le moindre de ses gestes me fascine autant que la première fois que je l'ai vu, même si je la connais maintenant par cœur. Je ne me suis pas trompé, c'est bien elle que je veux à mes côtés jusqu'à la fin de ma vie. Et je vais la récupérer, à n'importe quel prix.

Maëva s'assoit finalement sur son siège, suivie par son avocat. Elle a beau essayer de paraître sûre d'elle, je ne suis pas dupe, elle respire la peur. Ses mains sont croisées pour empêcher ses doigts de trembler. Et elle est pâle, si pâle...De quoi as-tu peur, ma chérie ? je lui demande intérieurement. Des représailles pour m'avoir désobéi ? Tu as bien raison. Crois-moi, quand j'en aurai fini avec toi tu n'oseras même plus poser tes beaux yeux sur moi sans mon autorisation.

Comme si elle m'avait entendu, elle lève le regard sur moi avant de le baisser précipitamment. Mon Dieu ce qu'elle est belle...La clarté de sa peau ne fait que ressortir ses lèvres rosées, me donnant envie de les dévorer. Elle a vraiment un beau visage. Des traits fins et réguliers qui lui donnent un air doux mais qui n'en restent pas moins sublimes lorsqu'elle laisse s'exprimer son caractère explosif. Et son corps...Elle a beau l'avoir caché du mieux possible sous des vêtements amples, je l'ai suffisamment vu pour pouvoir imaginer ses formes à ma guise. Pour pouvoir imaginer son petit corps se tordre pour tenter désespérément d'échapper à mes coups ou mes caresses selon. Décidément, ce procès va être très long...

Le Président se lève alors et déclare la séance ouverte. Suite aux formalités de départ que j'écoute d'une oreille distraite, l'avocat de Maëva prend la parole. Son discours dure longtemps. Il expose toutes l'histoire dans ses moindres détails, preuves à l'appui.

              Objectivement, il a fait du bon boulot, et il est assez éloquent pour capter l'attention de tous jusqu'au bout, y compris de ma jeune femme qui l'observe d'un air qui montre tout l'espoir qu'elle place en lui. Mais pour moi qui connait déjà l'issue du procès, il est ennuyant.

La phase suivante est beaucoup plus intéressante. Maëva se lève pour se rendre à la barre. Le juge l'interroge sans la brusquer. Elle répond à toutes les questions de façon consciencieuse et avec une honnêteté agaçante. Elle est bien préparée. Si l'on en croit son discours et celui de son avocat, je vais être condamné à perpétuité sans l'ombre d'un doute. Je commence à désespérer de trouver un point sombre dans ses propos lorsqu'une de ses réponses m'interpelle.

-Vous avez bien dit que vous aviez été torturée pendant plusieurs jours par l'accusé après avoir embrassé l'un de vos geôliers ? lui demande le juge avec bienveillance.

-Oui, votre Honneur.

-Pourriez-vous nous indiquez l'identité de cet homme ?

-Non, votre Honneur, répond-elle au bout de quelques secondes. Il ne m'a pas donné son nom.

Mon avocat et moi nous lançons un regard complice. Alex serait condamné à perpétuité s'il entrait en contact avec la justice, et nous nous demandions s'il se sacrifierait pour témoigner en sa faveur et espérer ainsi la sauver de moi. Il semblerait que non. Maëva ne l'aura sûrement pas permis, et nous allons nous servir de cela pour discréditer encore davantage ses accusations.

Après quelques questions supplémentaires, le juge fait signe à mon avocat de s'avancer. Les mains de Maëva se crispent sur la barre. Commence la partie la plus intéressante du procès et, elle le sait, la plus cruciale.

-Votre Honneur, salue mon avocat.

Il se tourne vers Maëva et lui adresse un sourire carnassier.

-Mademoiselle.

Je me cale confortablement sur mon siège pour profiter de la scène. Que le spectacle commence.

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Le confinement m'a fait perdre le compte des jours, désolée pour ce contretemps :/

Je suis ton ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant