Partie 21

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Point de vue de Maëva

Chloé est venue. Elle m'a trouvée recroquevillée sur mon lit, encore sous le choc. Elle m'a convaincue de venir me doucher. Je l'ai suivie et me suis laissé faire comme une petite enfant. Je me suis accroupie dans la baignoire tandis qu'elle me lavait les cheveux et le corps délicatement. Elle m'a ensuite enroulée dans une longue serviette et m'a dit de me sécher pendant qu'elle changeait les draps tâchés de sang. Une fois que cela a été fait, elle m'a aidé à passer une chemise de nuit puis m'a guidée jusque dans mon lit avant de me border en me disant de dormir.

J'aurais voulu en être capable. J'aurais voulu pouvoir me réfugier dans le sommeil pour oublier tout ce qui s'était passé. Mais cela était impossible. Les souvenirs de la douleur, des bruits, de la voix de Damien, tournaient en boucle dans ma tête et m'empêchaient de trouver le repos. Je n'étais pas prête, que ce soit physiquement ou psychologiquement.

Je ne me suis endormie qu'à l'aube, lorsque l'épuisement a fini par l'emporter sur les cauchemars qui hantaient mon esprit.

                                     ***

Lorsque j'ouvre les yeux, j'ai l'impression de n'avoir dormi que quelques minutes. Au-dessus de moi se trouve le médecin qui avait soigné ma blessure à la jambe. Damien se tient en retrait au pied du lit. Il me regarde d'un air suffisant. C'est alors que je vois le docteur brandir une aiguille et l'approcher de mon cou.

Je me rappelle soudain qu'il est censé me poser une puce de géolocalisation. Malgré ma fatigue et la douleur toujours présente entre mes jambes, j'essaye de me relever pour partir mais Damien fonce sur moi pour m'empêcher de bouger. Je hurle et me débats mais je suis immobilisée et je sens, impuissante, l'aiguille s'enfoncer lentement dans ma chair.

Tout devient sombre autour de moi.

                                         ***
Point de vue de Damien

Je ne retourne voir Maëva qu'à la nuit tombée pour la dernière étape de sa punition. Elle ne le sait pas, mais ce sera la partie la plus agréable et pour autant la plus difficile pour elle. Je me dirige directement dans sa chambre. Comme je m'y attendais, elle ne dort pas. Chloé m'a rapporté qu'elle a passé toute la journée allongée sans bouger, et c'est exactement comme ça que je la retrouve.

Elle est étendue sur le côté, ses genoux ramenés contre sa poitrine. Elle ne porte qu'une chemise de nuit à bretelles qui s'arrête à mi-cuisse. Son bras gauche est recouvert d'un bandage à l'endroit où le médecin lui a posé le mouchard. Ses yeux sont cernés et ses joues rouges à cause de ses pleurs. Elle qui s'est efforcée de rester forte depuis son arrivée ici, je ne l'ai jamais vue si vulnérable.

Sa simple vue ranime les souvenirs de la veille et mon corps réagit de lui-même. Je m'allonge à ses côtés et la prends dans mes bras. Elle se crispe immédiatement. J'embrasse délicatement son épaule dénudée avant de remonter lentement le long de sa nuque pour arriver à sa joue redevenue humide et salée.

-Est-ce que j'aurai besoin de t'attacher ce soir aussi ? je lui demande le plus doucement possible.

Elle gémit et ses épaules sont secouées de sanglots. Elle enfouit son visage entre ses mains en se roulant un peu plus en boule.

-Je...je ne veux pas...

Je soupire. Je m'attendais à cette réponse. J'étends le bras pour ouvrir le tiroir de la table de nuit et en sors deux menottes. J'attrape un de ses poignets puis l'autre et les attache en serrant moins les liens qu'hier. Elle se débat faiblement. C'est alors que je la vois commencer à respirer de plus en plus rapidement tandis que la panique la gagne. Je me penche sur elle et essuie les larmes qui dévalent ses joues.

-Eh...trésor...Je te jure que je ne veux pas te faire mal.

-Pourtant c'est ce que tu vas faire, dit-elle d'une voix étranglée.

Elle sanglote de plus belle. Je pose sa tête dans mon cou et lui caresse tendrement les cheveux jusqu'à ce qu'elle se calme. Au bout de quelques minutes, elle finit par épuiser entièrement son stock de larmes. Je reprends alors calmement :

-Je te jure que je ne te ferai pas mal, seulement du bien.

-Tu ne peux pas me faire de bien comme ça, répond-elle faiblement.

Je me relève et me déshabille intégralement avant de revenir m'allonger sur elle. Elle n'a même plus la force de résister, elle me fuit simplement du regard. Je l'embrasse sur la joue.

-C'est ce que nous verrons.

-Pourquoi tu fais ça ? chuchote-t-elle. Tu pourrais me violer comme hier, ce serait plus facile.

-Ce ne serait pas intéressant. Ce que je veux maintenant que tu me détestes, c'est que ton corps m'adore.

           La lueur de détermination qui traverse ses yeux me fait sourire. S'il y a bien une chose que j'ai apprise avec mes nombreuses conquêtes, c'est à faire plaisir à une femme. Je recommence à l'embrasser cette fois-ci dans le cou puis je descends sur ses clavicules en laissant des traces rouges dans mon sillage.
Elle reste impassible le plus possible, mais je la sens se contracter au moment où je trouve son point sensible. Elle serre les dents alors que je m'acharne dessus, mais l'accélération de son battement de cœur la trahit. De l'autre main, je fais glisser sa culotte le long de ses jambes pour la lui retirer. Je l'embrasse sur la bouche avant d'attraper un préservatif dans la table de nuit et de descendre placer mon visage entre ses jambes.

           J'embrasse son intimité. Elle essaye de se dégager mais je tiens fermement ses cuisses. Ma langue trouve son clitoris et commence des mouvements circulaires autour. Je la sens se tendre à mon contact. Il ne faut que quelques instants avant qu'un gémissement étouffé ne lui échappe. Je souris contre elle. Je lâche une de ses jambes et place ma main à l'entrée de son vagin. Ce n'est pas l'excitation folle, mais elle commence à mouiller malgré elle.
J'enfonce un doigt en elle délicatement tout en continuant à jouer avec ma langue puis un deuxième et entame des mouvements de va-et-vient.

          Face au manque de réaction attendu, je remonte contre son visage. Elle a les yeux fermés et serre les lèvres pour s'interdire d'émettre aucun son. Elle me rend folle de désir. Je déchire l'emballage du préservatif et l'enfile avant de me placer contre elle. Je m'enfonce doucement en elle avec délice. Elle gémit et je vois les larmes perler au coin de ses yeux.

-Détends-toi, mon amour, je t'ai dit que je ne te ferai pas mal, je murmure dans son cou.

Je recommence à l'embrasser et ne me mets à bouger en elle que lorsque je sens qu'elle s'est détendue. Je vais doucement en l'embrassant tandis qu'une de mes mains joue avec son clitoris. Au bout de quelques minutes, je la sens se serrer autour de moi. Elle jouit en silence, et je dois avouer que son obstination m'impressionne. Mais ce qui compte, c'est que j'ai réussi. Un sentiment de victoire m'envahit. Je fais encore quelques mouvements en elle avant d'atteindre moi aussi l'orgasme.

Je me retire lentement puis vais jeter le préservatif avant d'enfiler mon caleçon et de me rallonger près d'elle. Je détache ses mains et la prends dans mes bras.

-Tu vois, ce n'était pas si terrible, je lui dit.

Elle ne dit rien. Les larmes ont recommencé à couler sur ses joues.

-Je pars en voyage d'affaires ce soir, mon ange. Je ne te reverrai pas avant sept jours. Je pars à l'autre bout du monde, je compte sur toi pour ne pas faire de bêtises en mon absence.

Toujours pas de réponse. Je ne m'en offusque pas. Le plus important est que j'ai marqué Maëva pour toujours. Elle ne pourra plus jamais m'oublier maintenant. Je la serre un peu plus fort et m'endors, satisfait.

Je suis ton ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant