Point de vue de Maëva
Une nouvelle vague de douleur déferle dans mon bas-ventre. Je l'avais sentie venir mais je ne m'étais pas préparée à une telle puissance et je ne peux rien faire d'autre que me recroqueviller sur moi. Je n'ai même plus la force de crier ni d'arrêter les larmes qui coulent sur mes joues.
-Ca va aller, les médecins seront bientôt là...tente vainement de me réconforter Ayana en me caressant la main.
Même si elle est sortie de l'hôpital il y a un petit moment, elle a tenu à être présente pendant l'opération que je dois maintenant subir d'une minute à l'autre. Mon frère attend quant à lui à l'extérieur, il ne pouvait supporter de me voir dans un tel état.
Je me tourne vers mon amie. Elle est si belle et ses cheveux sont si pâles...Je délire complètement à cause de la douleur et ai l'impression de voir un ange. Mes pleurs s'arrêtent un instant et je tends une main vers son visage, si proche et pourtant si loin...
-Promets-moi de prendre soin de mon enfant sil-te-plait...je chuchote.
-Qu'est-ce que tu racontes Maëva..., me répond Ayana sur le même ton. Dans quelques heures cet enfant sera là, avec toi, et ce sera toi qui en prendra soin.
-Non, je souffle. Quelque chose ne va pas, je le sens. Il est tellement loin...
De nouveaux spasmes me font revenir à la réalité. Je serre de toutes mes forces la main qui me tient pour tenter d'évacuer la souffrance mais c'est peine perdue. J'aperçois alors du coin de l'il un brancard entrer dans la chambre poussé par des membres du personnel soignant.
-Dépêchez-vous sil-vous-plait, j'entends Ayana implorer, elle a tellement mal...
Un sentiment d'urgence me remplit. Ma main quitte celle de mon amie et vient se poser sur mon ventre gonflé.
-Non ! je mécrie. Non, non ! Vous allez m'enlever mon enfant !
Un médecin s'approche de moi mais je m'éloigne le plus possible de lui.
-Non mademoiselle, au contraire, m'explique-t-il. Nous allons tout faire pour que vous puissiez bientôt tenir cet enfant dans vos bras.
-Vous mentez, je siffle.
-Maëva...tente Ayana.
Des mains commencent à me toucher.
-Non ! Lâchez-moi, je ne veux pas ! Au secours ! AU SECOURS !
On essaye de me calmer mais je n'entends rien, je n'écoute rien. Sans pouvoir l'expliquer j'ai l'intime conviction que si on me met dans ce brancard tout basculera. Je ne verrai jamais mon enfant. Je vais mourir. Il va mourir. Tout sera perdu. Je ne peux pas me laisser faire sans un dernier combat. Il y a du bruit autour de moi. De la lumière, du mouvement, de la violence, tellement de violence...
Et puis tout s'arrête. Plus un son ni une image. Le blanc. Et un visage qui apparaît à travers la brume. Je sais que je le connais mais je dois creuser loin, loin...Est-ce que je rêve ? Je l'ai tellement espéré que je suis incapable de concevoir que je l'ai enfin devant les yeux. Je tends la main vers lui mais me ravise au dernier moment. Non, ce nest pas possible. Tout ça se passe forcément dans ma tête ou bien...
-Est-ce que je suis morte ? je demande d'une petite voix.
La voix grave de Damien m'emplit d'une douce chaleur.
-Non tu n'es pas morte mon ange. Et tu ne vas pas mourir, tout va bien se passer.
Effectivement, je recommence à percevoir les clignotements des machines et l'agitation autour de moi. Mon cur se remet à battre plus vite, mais ce n'est pas à cause de ces retrouvailles inattendues avec mon ancien ravisseur.
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Je suis ton ombre
Romantizm-Je n'appartiens à personne, espèce de taré ! -Pour l'instant peut-être. Mais tu verras que tu finiras par être entièrement à moi. Corps et âme...susurre-t-il. Vois-tu, je trouve ça terriblement excitant de savoir que tu ne veux pas de moi mais que...