Partie 19

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Point de vue de Maëva

Je suis entrée et me suis dirigée vers le policier à l'accueil. Il avait l'air bienveillant. Je lui ai donné mon nom et lui ai dit que je m'étais faite kidnapper. J'avais peur qu'il me prenne pour une folle, mais ça n'a pas été le cas. Il a vérifié la liste des alertes enlèvement. J'y figurais. Damien m'avait donc menti, on avait bien signalé ma disparition. Il m'a demandé de tout lui raconter, dans les moindres détails, ce que j'ai fait. Je lui ai donné toutes les informations dont je disposais sur mon ravisseur -c'est-à-dire pas grand-chose.  Une fois qu'il a eu fini de rentrer toutes les données dans son ordinateur, il m'a regardé d'un air préoccupé.

Il m'a dit que faire arrêter cet homme pour le juger prendrait du temps, mais que cela serait fait sans faute. Le plus important pour l'instant était que je rentre chez moi en sécurité et que je n'aie plus jamais affaire à lui. Il m'a demandé de ne pas m'inquiéter. J'étais entre de bonnes mains maintenant.

Je lui ai demandé si je pouvais appeler mon frère. Il a semblé gêné et m'a avoué qu'il était très probable que Damien ait mis mes proches sur écoute et que cela lui permettrait de me localiser. J'ai hoché la tête. Il m'a ensuite demandé de le suivre à l'arrière du commissariat dans la partie réservée aux policiers. Lui avait des coups de fil à passer et des procédures à régler. En attendant, il valait mieux que je sois vue par le moins de gens possible. On ne savait pas ce dont Damien était capable.

J'ai donc attendu, assise sur un fauteuil. J'étais totalement hébétée. Je n'arrivais pas à réaliser que j'étais libre. De nombreuses minutes plus tard, le policier m'a apporté une serviette et m'a proposé d'utiliser la douche si je le souhaitais. Il est vrai qu'après ma course folle, j'étais couverte de sueur. Je l'ai remercié et me suis exécutée.

                                     ***

          Je viens de sortir de la cabine. Je sèche rapidement mes cheveux avant d'enfiler mes affaires et de retourner m'installer sur le fauteuil. L'attente est interminable, d'autant que je ne sais même pas ce que j'attends. Je n'ose pas retourner voir le policier. Je lui fais confiance, mais pas à ses collègues. Les minutes s'écoulent lentement. L'après-midi est bien avancée lorsqu'il revient me voir.

Il me met rapidement au courant de la situation. Damien est effectivement à ma recherche. Je pâlis à ses mots, mais il pose sa main sur mon épaule en me disant de ne pas m'inquiéter. Par mesure de prudence, nous partirons après le dîner de sorte à voyager de nuit. Je rentrerai chez moi, et une équipe sera mobilisée pour arrêter mon ravisseur afin qu'il soit jugé. Il m'explique qu'il en est confus mais que je devrai voyager à l'arrière d'une camionnette pour ne pas être vue. Je lui dis que je comprends. Il me sourit et retourne travailler.

Lorsqu'il revient la fois suivante, c'est pour m'apporter à dîner. Nous mangeons rapidement en silence avant de nous en aller. Nous sortons par l'arrière du commissariat. Une petite camionnette blanche est garée dans la rue. Le policier m'ouvre l'arrière et j'y monte avant qu'il referme. Il n'y a ni siège, ni fenêtre. Je m'installe par terre le plus confortablement possible pour passer la nuit.

Je pensais ne pas pouvoir trouver le sommeil à cause des conditions où je suis et de l'excitation à l'idée de retrouver ma famille, mais les émotions de la journée m'ont épuisée. Il ne faut que quelques minutes avant que mes paupières ne se ferment.

                                     ***

Un soubresaut me réveille. Le véhicule vient de s'arrêter. La porte arrière de la camionnette s'ouvre et une silhouette imposante d'homme se découpe dans la nuit. Mon cerveau est totalement embrumé. Est-ce le policier ?

L'homme s'approche de moi et m'attrape durement par le bras. Il ne me faut que quelques secondes pour réaliser mon erreur. Il ne s'agit pas du policier. C'est Jonathan. Mon instinct de survie prend immédiatement le dessus tandis que la peur se déverse dans mes veines. Je me mets à crier et à me débattre en appelant à l'aide, mais il est plus fort que moi et me tire sans mal de la camionnette. Je tombe au sol. Il me relève en plaçant ses bras comme un étau autour de mon corps. Je remarque qu'une de ses mains est entourée d'un bandage et qu'il lui manque un doigt. Il a sûrement été sanctionné pour m'avoir laissé filer.

Je n'ai toutefois pas le temps de m'attarder sur ce détail. Le policier qui m'a amené là est à côté de la portière avant. Il compte les billets que contient une enveloppe qu'il tient fermement. Je l'interpelle.

-Je vous en supplie, ne me laissez pas là ! Vous ne savez pas ce qu'ils vont me faire, s'il-vous-plait ! Je vous en prie !

Mais il ne m'écoute pas. Il remonte dans le véhicule et démarre sans m'accorder un regard. Les larmes me brûlent les yeux. Jonathan ricane dans mon dos. Je mobilise toutes mes forces et parviens à lui donner un coup dans l'entre-deux jambes. Il s'écarte en grommelant de douleur. Je m'élance en avant mais il me frappe à l'épaule et je tombe la tête la première. Avant que j'aie pu me relever, il a placé son genou sur mon dos et me fait une clé de bras d'une seule main. De l'autre, il attrape mes cheveux et les tire en arrière avant de me dire méchamment à l'oreille :

-Tu as de la chance que le chef m'ait demandé de pas t'abîmer. Si ça tenait qu'à moi, je t'aurais déjà bien amochée...

Il me remet sur pied sans que je puisse rien faire. Il me tire vers la maison malgré mes efforts pour m'échapper. Les pleurs coulent le long de mes joues. Nous arrivons devant la porte de ma prison. Il l'ouvre d'une main et me pousse à l'intérieur. Il me jette ensuite sur son épaule comme un vulgaire sac pour monter les escaliers.

Arrivés au deuxième étage, il me repose. J'en profite pour tenter de m'en aller, mais il m'attrape par les cheveux et me tire sans ménagement. Je gémis de douleur.

-Tu crois aller où comme ça ?

Il me traine le long du couloir devant la porte de mes appartements. Il m'accule contre celle-ci et tend la main pour l'ouvrir. En désespoir de cause, je me retourne pour lui parler.

-S'il-vous-plait, ne faites pas , je l'implore en pleurant à chaudes larmes.

Un sourire cruel apparait sur son visage. Il me retourne brusquement, ouvre la porte et me pousse à l'intérieur, avant de la refermer et de me laisser seule avec mon pire cauchemar.

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Bonjour tout le monde !
Je voulais d'abord vous remercier, avec cette partie j'atteins les 1k, vous avez pas idée d'à quel point ça me rend heureuse !!
Ensuite je voulais simplement vous rappeler que comme précisé dans la description cette histoire contient des scènes violentes et/ou à caractère sexuel destinées à un public averti. Des parties de ce genre vont arriver dans la suite de l'histoire, alors si vous n'êtes pas à l'aise avec ça passez votre chemin, vous êtes prévenus :-)
Voili voilou, n'hésiter surtout pas à voter, à partager et à me donner votre avis sur l'histoire ou les personnages, ça fait toujours plaisir !
Bonne lecture ;-)

Je suis ton ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant