Chapitre 39

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Je me laisse tomber au sol avec un grognement.

- Ce n'étais pas l'idée du siècle notre bain de se matin. Impossible de sécher !

Keran ricane.

- Ah qui la faute Madame la Prêtresse Guerrière.

Il m'imite à quelques mètres de là.

- Je serais pas contre un bon feu de camp.

Je le fusille du regard.

- Tu veux qu'on nous répère ou quoi ?

Il soupir.

- Je sais.

Je me laisse tomber sur le dos, exténué. De toute manière je ne risque pas d'être plus sale que je ne le suis déjà. La forêt est très humide dans ce secteur.

Keran ricane.

- On se laisse aller Madame la Prêtresse Guerrière ?

- Fiche moi la paix Keran.

Je ferme brièvement les yeux. Il n'y a strictement personne aux allants-tours. Hormis les animaux nocturnes, je ne capte strictement rien.

J'ignore pourquoi. J'ignore pourquoi j'arrive à me détendre ainsi avec lui maintenant. Je soupir. En faite si. Je le sais très bien. Depuis que j'ai mis accidentellement ma vie entre ses mains pendant près de douze heures. Il ne s'est rien passé. Rien. Nous n'avons pas été attaqué. Nous n'avons subis aucune perte. Rien. Et en plus il a réussit à trouver une piste. La piste. Pourquoi hein ?
Je me sens mal. Terriblement mal. J'aimerai pouvoir lui faire confiance. J'essaie. Je me détend. Mais à chaque fois la crainte me broie les entrailles. Je fais. Je me contiens. Je contrôle c'est terreur qui me prend au ventre. Mais ça me fait mal.
Ce douleur là m'use. Pompe mon énergie.
Je peux me détendre. Je peux faire reposer sur lui ma vie pendant quelques dizaines de minutes. Mais cette crainte est là. Homnis présente.

Le truc est que je suis trop instable. Si jamais il trahissais ma confiance, même pas m'égarde, je perdrais ce début de capacité à pouvoir m'appuyer sur quelqu'un.

Il n'est rien pour moi. Juste un visage connu. Une personne en qui j'ai une dette. Et pourtant... et pourtant je pourrais essayer de m'appuyer sur lui.

Je me prend la tête entre les mains. Mais qu'est-ce que je dis ? Est-ce que je suis déjà en train de lui faire réellement confiance ? Ou est-ce que je projète de lui faire confiance ? Est-ce que m'allonger à même la sol ainsi c'est déjà lui faire confiance ?

Je me redresse d'un coup, le faisant sursauter.

De toute manière à quoi bon. Je suis un monstre. Un monstre ne fait pas confiance aux autres et les autres ne lui font pas confiance.

- Je pense que nous ferions mieux de nous dépêcher finalement. Cela commence à faire longtemps qu'Edwin et les autres sont prisonniers de ces enflures.

Keran me lance un regard étrange.

- Neika ?

Sans un regard pour lui je poursuis le sentier.

- En route.

....

Cela nous prend un peu plus de vingt quatre heures à rattraper nos assaillants. Enfin si l'on peut appeler ça rattraper. Leur piste nous mène tout droit à une immense grotte percée dans une colonne de pierre.
Je pointe du doigt la position des divers sentinelles qui garde l'entrée avant de fixer Keran d'un ton grave.
Nous avons quasiment pas émis un seul mot depuis notre dernière discussion. Et visiblement ça n'a pas l'air d'avoir plus au soldat.  Il faut dire qu'il n'est pas près de comprendre ce qui se passe dans ma tête.

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant