Chapitre 40

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Je reviens tout doucement à moi. J'ai mal partout. Mon corps est une courbature à lui tout seul. Bouger ne m'a jamais fait aussi mal. Toujours allongé sur la sol dur, je me prend la tête entre les mains. J'ai un mal de crâne abominable.

J'ai déjà vécu pire. Mais là c'est quand même du au niveau.

Je m'assois difficilement avec une grimace. Une simple chaîne lâche me retient mes mains entre elles à l'aide de menottes, tandis qu'une autre attache ma cheville droite au mur de la cellule. Nous ne sommes cependant pas dans les cellules observées tout à l'heure. Cette dernière se trouve le long d'un couloir.
Je fronce les sourcils. Enfin... Tout dépend du temps que je suis rester inconsciente.

Je me tourne sur ma droite et constate enfin que Keran est dans la même cellule que moi. J'aurai mis le temps !

Cependant je ne tarde pas à constater que si mon état n'est pas bien glorieux, le siens est encore pire.

Il est recroquevillé sur lui même. Le teint blafard, des cernes violacées sous les yeux et les lèvres bleus. Son corps est pris d'incessant tremblement et un long filet de sang dégouline le long de son menton. C'est pas tellement bon signe.

Je pose ma main sur son front mais la retir immédiatement. Il est brûlant !

Soudain son corps se cambre et un hurlement jahi de sa gorge.

- Keran !

C'est pas bon du tout. J'ignore ce qui se passe mais si je ne fais rien il va mourir. Je ferme les yeux et tente de me concentrer sur ma propre énergie.
Je grimace.
Mon énergie est au plus bas. Je ne suis pas une guérisseuse mais il ne faut pas être devin pour deviner que les flux d'énergie de mon corps sont en vrac.
Je ne peux cependant retenir un hoquet de stoppeur en constater que mon énergie est aspiré avec un flux important. Je perd mon énergie à vitesse grand V !

Je me concentre davantage. Une perle de sueur dévale ma tempe. C'est un véritable calvaire de travailler sur mon énergie.

L'énergie qui m'est prise part directement dans le sol. Et la matière de se dernier, fait de roche, n'a strictement rien à voir avec ce phénomène.

Je repose à nouveau mon regard sur Keran. Son état est causé par ce même phénomène. Sauf que son corps, qui n'a pas le même cycle de renouvellement d'énergie que le mien, n'arrive pas à supporter la disparition de cette trop importante quantité d'énergie. Son corps est tout simplement en train de lâcher.

Je grimace. Je n'arrive pas à manipuler mon don.

Je plaque ma main sur la poitrine du soldat.

Les transferts d'énergie je ne sais pas faire. Il faudrait manipuler la magie Maakat pour cela et c'est loin d'être mon cas. Mais je peux peut être dévier le flux qui pompe l'énergie de Keran.

Je serre les dents et me concentre. Il faut que j'arrive à utiliser ma magie. Ne serait-ce qu'un tout petit peu !

En quelques secondes je deviens trempé de sueur. Je force davantage sur mes dons.
Il faut vraiment que ça marche !

Soudain ma magie explose dans mon organisme et une barrière de vent s'enroule autour de nous. Miraculeusement la majorité du flux dévie et se met à aspirer l'énergie de ma barrière plutôt que celle de Keran. Cependant le contre coup manque de me faire lâcher le contrôle sur le vent.

Mon mal de crâne s'accentue tandis que des tremblements à intervalle régulier agite mes membres.

Malgré ça un petit sourire remplace mon rictus de douleur. Keran prend une grande inspiration avant de recommencer à respirer librement. Soudain il reprend brusquement pied et c'est dans un sursaut qu'il empoigne mon bras toujours blaqué sur sa poitrine.
Il pousse un profond soupir de soulagement avant de laisser retomber sa tête sur le sol.

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant