Chapitre 32

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C'est dans une ambiance lourde et tendue que nous reprenons la route. L'attaque précédente a semée le doute et mon intervention semble avoir touché violemment le morale des soldats. Après tout, quoi de plus normale: ils apprennent brusquement que malgré les heures entraînements qu'ils ont effectué ils sont totalement impuissant face à ce qui les attend. C'est un peu comme si ils prenaient soudainement conscience qu'ils se situent en équilibre au-dessus d'une abysse insondable sur une fine ficelle sur le point de se rompre, seulement retenue par mes doigts à ces extrémités.

Cependant malgré mon inversion pour les gens et leur présence ici imposée, je refuse de les laisser mourir.

Je serre les poings.

Je refuse d'être la cause de leur mort. J'ai déjà trop pris trop de vie, mes mains sont trop tâchées de sang. La dernière attaque l'a prouvé, je suis un monstre.

Ma mâchoire se crispe.

Oui, c'est totalement ça. Je suis un monstre, une machine à tuer. Il n'y que la mort dans mon sillage.

Mes doigts froissent le tissu au niveau du coeur.

Ça fait mal. Terriblement mal.

Je grimace et lève les yeux au ciel.

Qu'est-ce que l'avenir réserve à quelqu'un comme moi? D'ailleurs, est-ce que j'aurai droit à un avenir? Les monstres ont-ils un avenir?

Je secoue la tête.

Jessica l'a dit elle-même, les élémentaires de l'air ont besoin de moi.

Un sourire jaune apparaît sur mes lèvres.

Enfin, pas vraiment de moi, mais plutôt de mes compétences de tueuse. C'est très ironique hein? On a plus besoin du monstre en moi plutôt que moi-même. Alors c'est ça? Je ne suis utile qu'en tant que monstre. C'est sans doute ainsi que doivent se passer les choses. Je dois rester et vivre en tant que monstre pour être utile? Mais qu'est-ce que la société pensera de moi une fois que tout cela sera finit? Enfin, si ça finit un jour bien entendu.

Je soupir.

Si je comprends bien, je vais devoir encore vivre un moment en tant que monstre.

Je tourne la tête vers Edwin a côté de moi.

Je suppose que lui aussi doit vivre avec cela sur la conscience. A l'instar des miennes, ses épaules doivent également supporter le poids des vies de sa brigades.

Nouveau soupir.

J'espère que ses épaules seront assez solide pour supporter ce qui va nous tomber dessus. Si mes suspicions s'avèrent juste, c'est une véritable avalanche de catastrophes qui menacent d'arriver.

Je m'étire.

Enfin, il faut déjà arriver entier au temple et ce n'est pas gagné. Surtout si comme la dernière fois je suis incapable de sentir arriver les mages noirs.

Le voyage promet d'être mouvementé.

Je scrute avec attention le ciel. Il est aussi gris que tout à l'heure et un brouillard opaque nous entour, nous empêchant de voir à plus de quelques mètres devant nous. Nous devinons plus que nous voyons les rangés d'arbres qui longent la route, et les hautes colonnes qui nous surplombent sont de lointaine tâches grises à peine visible.

Le manque de visibilité de fait que raffermir l'ambiance pesante. A ce rythme nous n'arriverons jamais à bon port si tous mes coéquipier deviennent malade d'angoisse.

J'étends mes dons au maximum de mes capacités autour de nous. J'espère que ce coup-ci je pourrai les sentir arriver en avance.

- Il serait peut être préférable de faire une pause ce midi?

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant