Chapitre 28

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Un léger courant d'air frais me chatouille la joue, me tirant de mon long sommeil.
J'ouvre les yeux sur un plafond couleur crème et tourne la tête vers la fenêtre qui laisse apparaître un morceau de ciel bleu en partie masqué par les branches torduent d'un arbre aux feuilles écarlates, et au loin, les colonnes de roches typique du nord de la terre du vent.

Je me redresse légèrement et inspecte du regard la pièce où je me trouve. Je suis dans un lit aux draps immaculés collé à un mur au couleur brun-rosé. Je note la présence d'Edwin qui dors, avachi sur une chaise près de la porte coulissante en bois, et celle de Keran, au pied de lit, assis à même le sol, la tête reposant sur un bras replié appuyé sur les draps du lit, également dans les bras de morphés.

La présence des deux soldats est pour le moins incongru. Mais ce qui me surprend le plus c'est l'absence totale de douleur. Mes muscles jouent à merveille et je n'ai plus l'impression que l'on essaye de me broyer de l'intérieur. Je me relève prudemment du lit et constate qu'aucun vertige ne fait son apparition.
C'est pour le moins étrange sachant que je me suis écrasé sur la surface d'un lac.

Je fais plusieurs pas dans le piece, et constatant que tout semble aller, je quitte la salle sur la pointe des pieds. Je reconnais le couloir dans lequel je me trouve et me dirige rapidement vers l'extérieur. J'atterris dans un petit jardin en fleur qui surplombe le vide.

C'est avec une certaine appréhension que je tente d'invoquer ma magie. Contre toute attente l'élément répond avec facilité à mon appelle et réagis avec la même fluidité à ma demande, à l'instar de l'époque avant ma captivité. Je pousse un cri de joie avant d'éclater de rire.

Cela fait tellement du bien !

Je tourne sur moi même.

Ça fait si longtemps que je ne me suis pas sentis aussi bien ! Je me sens légère. Libéré. C'est comme si on m'avait retiré un poids des épaules. Je suis comme purifié de mes sentiments négatifs, de ma fatigue. De tout.
J'ai l'impression d'avoir rajeunit !

Un nouvel éclat de rire sort de ma gorge.

Si on me voyait on pourrait croire que je suis une gamine d'une dizaine d'année, mais je m'en moque eperduemment.

Ce moment est si bienfaiteur, libérateur, que me poser des questions sur ce à quoi je ressemble me semble superflu.

C'est avec la même précision qu'à l'époque que les mouvements de l'air m'indique qu'une personne arrive dans ma direction à toute allure du couloir par lequel je proviens, coupant net mon hilarité.

Un jeune prêtre déboule et me pointe du doigt en tournant la tête derrière lui.

- La voilà !

Je fronce les sourcils. Son ton exclamatif éveille immédiatement ma méfiance.

Le jeune garçon se décale pour laisser passer la jeune prêtresse.

Elle s'avance calmement vers moi, et me fait un sourire timide qui tranche un peu avec l'agitation du jeune prêtre.

- Vous suscitez quelques peu une certaine agitation en quittant sans prévenir votre chambre.

Je fronce les sourcils.

- Cela ne fait qu'une poignée de minute.

- Mais étant le fille de la chamane et d'un grand guerrier de la terre des vents, votre présence est un peu plus surveillé.

Je me passe la main sur le visage.

Quelques minutes que je suis debout et voilà déjà que les ennuis reprennent. Ne peut-on pas me laisser en paix ?

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant