Chapitre 63

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Est-ce que tu l'aimes ?

Sa question résonne dans mon esprit. Pour être tout à fait franche je ne m'étais jamais vraiment posé la question, et très franchement je n'en ai aucune idée. Cependant, il commence sérieusement à m'énerver.

- S'agit-il d'une condition nécessaire pour vouloir aider quelqu'un au péril de sa vie ?

Il esquisse un mouvement de recul. Mon ton est glacial.

- Je te remercie de te préoccuper à ce point de ma vie mais s'en ai assez Stéphane. Je suis maintenant assez âgée pour prendre une décision et l'assumer.

Sa voix est un ton plus grave. Il commence également à s'énerver.

- Tu ne te rends pas compte de ce que tu fais. C'est tout simplement inconscient de ta part. Tu met ta vie en danger.

- Tu considère donc qu'il n'en veut pas la peine ? Si je comprends bien, selon toi, il ne faudrait sauver que les gens qui sont à notre portée en réalisant le moindre effort ?

Il se passe une main devant le visage.

- Ce n'est pas cela sinon je ne serais jamais aller chez les Ombres de Sa avec toi, et je ne serais pas aller en première ligne à tes côtés lors de la bataille contre les mages noirs. Mais il faut te faire une raison à présent Neika. Il n'est plus à notre portée. C'est finis.

- Il est encore en vie, rien n'est perdu.

Il tourne la tête dans ma direction. Ses yeux sont soudain bien triste.

- Il n'y a bien que cela qui le maintient en vie. Mais son prétendu rétablissement n'est que temporaire. S'en est trop, même pour lui. C'est la fin, alors cesse de te fatiguer pour rien. C'est inutile de s'acharner. Il faut que tu vois les choses en face.

- Je ne te blâme pas, tu as le droit de voir les choses ainsi. Mais j'ai décidé de continuer à croire en son rétablissement. Alors laisse moi faire ce qui me tient à cur.

Il ferme brièvement les yeux avant de se détourner.

- Très bien. Fait ce que tu veux.

Il soupir avant de partir.

.

J'ouvre brusquement les yeux et tourne sur moi même. Je suis seule au milieu d'une immensité noire et impénétrable. Le lieu me fait penser à celui où j'avais vu l'esprit du loup avec ma transformation. Mais aucune trace de lui.

Une étrange sensation m'oblige à regarder mes mains. Outre le fait que je vois parfaitement mon corps en l'absence de lumière, mes mains sont rouge écarlate. Du sang. Mais pas le mien.

A qui ?

- Neika.

Je relève la tête.

Keran.

Ma gorge se serre. Du sang coule à ses pieds.

- Je vais mourir.

Je secoue la tête.

- Non.

Il reprend d'un ton froid.

- Je vais mourir. A cause de toi.

Je ferme les yeux, tandis que ma mâchoire se crispe. Je serre les poings.

- Jamais je n'aurais dû te sauver ce jour là. Tu as mon sang sur les mains.

- NON !

- Regarde ce que tu as fais. Regarde ce que tu m'as fait Neika.

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant