Chapitre 42

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Le temps s'engrène. Mes forces m'abandonne. La vie du peuple métamorphe ne tient qu'à un fil. Je lâche petit à petit prise. Mes doigts lâchent un à un la corde et le bras de fer penche dangereusement du côté de ma volonté.

Mais l'espoir et plus fort que tout. Et la chance est au rendez- vous.

Le passage qui mène à cette salle souterraine explose, littéralement. Propageant poussière et débris dans l'ensemble de la pièce. Etourdis et les oreilles sifflante, je perçois à peine le sifflement d'une lame et les bruits de lutte. Cependant, un brusque tintement cristallins me perce subitement les tympans, suivit d'une deuxième déflagration, beaucoup plus proche. Beaucoup trop proche.

En même temps que la pression exercé par la pierre, ma chaise vole en éclat et je suis projeté, tel une poupée de chiffons, contre une paroi. Je m'écroule sur la roche froide de la salle, complètement sonné et les oreilles sifflante.

De longues minutes me sont nécessaires pour me sortir de mon hébètement. La poussière est retombée, et le combat entre le soldat et le mage noir continue. L'un avec un recul froid et l'autre avec rage. Et le résultat est pour le moins étonnant. Le soldat est loin de mener la danse, mais sa concentration intense lui permet de tenir tête à la colère démesuré du mage noir. Je découvre un nouveau visage du soldat, et ma surprise me laisse quelques secondes supplémentaire immobile.

Qui aurait cru cela de Keran ! Comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences.

Je secoue brutalement la tête de droite à gauche.

C'est pas le moment de dormir espèce d'andouille ! Bouge toi !

D'un bond je passe mes menottes à l'avant. Pour le moment, impossible de m'en débarrasser, mes dons de l'air son toujours bloqués.

Je lâche un jurons.

Comment faire pour l'aider ? J'ignore comment c'est passé la libération de ces collègues mais ça n'a sûrement pas été de tout repos. De plus, même si ce n'est plus mon cas, il est toujours soumis au pompage d'énergie du Pillier et la barrière de vent ne le protège plus. Ajouté à cela, son combat délicat avec le mage noir. Je crains qu'il ne tienne plus très longtemps encore. Et la sueur que je vois dégouliner de son front et sur ses bras nu ne peut qu'en attester. Quelque soit le résultat, le combat va bientôt se terminer.

Soudain, d'autres mages noir débarquent par l'autres entrée de la salle. Manquait plus qu'eux !

Keran va devoir attendre.

Malgré ma fatigue, je me jette sur les nouveaux arrivant. Me voyant arriver, un des guerriers entour sa lame de magie noir, à l'instar des mages du feu, et la brandis dans ma direction. Au dernier moment, cette dernière fend l'air pour tenter de me fendre en deux. Elle ne fait que s'écraser sur la chaîne qui retient mes mains jointent. Sous la force du coup, ajouté à la présence de magie noire, un des maillons de cette dernière se brise, me redonnant ainsi toute ma liberté de mouvement.

Il ne m'en faut pas plus pour entamer ma danse macabre. Seulement quelques minutes me sont nécessaire pour me débarrasser d'eux. Je récupère dans la foulée une des armes de mes anciens adversaires et court rejoindre le soldat du vent, qui tient tête avec beaucoup de peine au mage noir. Il faut dire que c'est un adversaire d'un tout autre niveau.

L'arme fend l'air pour aller buter contre le coutelât du mage noir.

- Te revoilà dans la danse petite fille du vent ?

Sans lui répondre, je relance à nouveau la lame dans sa direction.

- Keran maintenant !

Miraculeusement , le soldat réussit le sort, nous créant ainsi une porte de sortie. Une brume épaisse envahit l'espace, suivit d'un sifflement strident. Une barrière de vent maladroite s'élève autour du mage tandis que nous nous éloignons en courant.

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Je retiens à grande peine Keran de s'effondrer sur le sol de pierre. Le sort est complexe et gourmand en énergie. Si il est encore actif, il ne tiendra pas encore bien longtemps.

- Encore un tout petit effort !

Je le sens petit à petit sombrer dans l'inconscience. Son poids pèse de plus en plus sur moi. Et je ne suis malheureusement pas plus en état que lui.

La sortie n'est qu'à quelques mètres devant nous !

Je grimace. Je n'y arriverai jamais. Ma tête tourne beaucoup trop pour que je soutienne seule nos deux carcasses.

- Keran non ! Reste avec moi !

J'ai horreur des principes sexistes. Mais là je dois bien avoué que j'ai beaucoup moins de muscles qu'un homme. Il a peut être pu me porter sur des kilomètres, mais ce n'est malheureusement pas dans mes capacités. Et je ne suis même pas sûr que j'en sois capable avec une femme , alors un homme. Qui plus est un soldat pesant un tiers de mon poids en plus et ayant quasiment ma taille. Peut être qu'aider de mes dons j'aurai pu faire quelque chose. Mais dépourvu de magie comme je le suis c'est mission impossible. Revoilà le bras de fer entre ma fatigue et ma détermination.

- Sérieusement Keran ! Aide moi !

Mon pied bute contre une déformation du sol. Je chute en avant sans pouvoir me retenir.

Je n'ai même plus la force de prononcer le jurons qui me brûle la langue. Mes yeux se ferment d'eux même.

Non il ne faut pas !

Des bruits de courses dans mon dos.

Relève toi ! Vite !

Appuyé sur un coude, je grimace de douleur.

Bouge toi ! Ne rend pas tous ces efforts vains !

J'arrive miraculeusement à me mettre à quatre pattes.

Debout !

Je serre les dents et baisse la tête en sifflant de douleur.

Un tout petit effort !

Mon corps retombe brutalement sur le sol, vidé de ces forces.

Non ! Debout !

Les pas se rapprochent. Sont tout près !

NON !

Une poigne forte attrape mon t-short et me tire vers le haut sans difficultés. Je suis ensuite brutalement déposé sur une épaule tandis qu'une violente déflagration envahit l'espace autour de nous.

Des plumes me chatouillent la nuque avant que je ne sombre dans l'inconscience à mon tour.

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Je vous laisse deviner qui est ce mystérieux personnage. ;)

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant