Chapitre 71

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C'est un léger contact sur ma joue qui me sort de l'assoupissement dans lequel j'étais. Une main un peu froide. Légèrement tremblante.

J'ouvre doucement les yeux. Qui est-ce ?

Amorphe je peine à bien saisir la situation. Cependant, une fois que c'est chose faite, mes yeux s'écarquillent de surprise. Je me redresse brusquement.

Son teint est encore un peu livide, et ses yeux brillent de fatigue, cependant il me sourit doucement avant d'essuyer la larme qui roule sur ma joue.

- Je crois que je t'ai encore causé beaucoup de soucis.

- Qu'est-ce que...

Il me sourit, tristement cette fois.

- Je crois que je te dois encore une fois la vie.

Mes doigts se referment sur une de ses mains, que je porte à mon front. Je me mords violemment la lèvre tandis que les larmes devallent mes joues. Je suis si heureuse !

- Neika ? Est-ce que ça va ?

Sa main libre se pose sur une de mes épaules.  Je lâche sa main pour l'étreindre vivement. Un bras passé dans son dos, et l'autre au travers de ses épaules. Mes deux mains se referment sur le fin tissu de son haut tandis que je cache mes visages dans son cou.

Il reste quelques secondes figé de surprise.

- Neika ?

Sa voix est hésitante. Après tout cela ne me ressemble pas. Mais je ne peux pas faire autrement. C'est plus fort que moi. J'ai besoin de le serrer contre moi, sentir qu'il est bien vivant. Je suis si heureuse que je pourrai en mourir. Là maintenant.

Il finit par refermer ses bras dans mon dos. Son étreinte est si rassurante. Il y a quelques semaines je serais partis en courant, mais là je donnerai tout pour rester ainsi. Je ne suis pas stupide. J'ai finis par comprendre les véritables sentiments que j'ai envers lui. Même si je doute qu'il ressente la même chose. Après tout c'est de moi que l'on parle. Cela serait trop gênant pour lui, et je voudrais pas gâcher notre relation. Mais juste quelque instant de plus comme cela. Je me sens si bien ainsi. En sécurité. Rassurée. Il est vivant. Son cur bat. Ses poumons se vident et se remplissent sans l'aide de magie. Un peu d'énergie court dans ses veines, dans ses lignes de flux. Sa conscience est bien là. Il parle. Il va bien. C'est tout ce que je demande.

- Idiot.

Ma voix est légèrement étouffée, mais je le sens sourire.

- J'ai échappée à la mort et c'est tout ce que tu trouves à me dire ?

Mon étreinte se resserre d'avantage. Ça ne me fait pas rire du tout.

- Neika tu es sûr que ça va ?

C'est un imbécile !

- Tu penses sérieusement que c'est à toi de poser les questions ? Tu ressembles à un mort vivant.

Il déglutie.

- Certes. Mais tu Ton comportement m'inquiète.

Il se frotte l'arrière du crâne. Un peu gêné.

Après tout je ne peux pas lui en vouloir, même pour moi mon comportement est étrange. Cependant, contrairement à lui, j'en connais la raison. Pourvu qu'il ne se doute de rien.

- J'ai vraiment cru que tu étais mort. Pour de bon cette fois. Je te remercie d'être encore de ce monde.

Il gigote, mal à l'aise.

- Et bien, c'est grâce à toi. J'ai j'ai sentis ta présence. C'est étrange à expliquer, mais je sais que tu étais là.

C'est gênant, mais en même ça me fait en quelque sorte plaisir. Je lui ai peut être apporté un peu de réconfort malgré toute la douleur que je lui ai apporté. Cependant, il faut que je lui dise la vérité. Je me détache lentement de lui, la tête baissée, les yeux rivées sur mes mains jointent.

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant